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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je partais contre. Je suis arrivée pour. Je partais contre parce que ce livre, c'est Ivan qui me l'a offert. Ivan cherche à me pécho depuis 8 mois. Pas qu'il me déplaise, Ivan, mais il y a comme que j'ai beau dire, je ne suis pas forcément une fille comme ça. Et ce jour là, à la faveur d'un verre, Ivan m'a tendu le bouquin. "tiens, ça devrait te plaire". Je regarde le 4 ème de couv: j'ai beau avoir un penchant pour le le glauque, assassinats d'enfant et compagnie, très bôf pour moi qui adore les loulous. Mais j'étais sensible au changement de stratégie d'Ivan, alors je m'y suis mis, sans me douter que j'allais plonger dans un abîme troublant . Parents en deuil tourmentés par la promesse d'un étrange bonheur retrouvé, assassins s'obsédant jusqu'à la folie sur la psychologie de leur victime, citoyens aux vies dévastés par l'irruption de morts dans leur quotidien, enfants virtuels qui n'ont rien demandé : Il y a quelque chose de vertigineux dans cette histoire. Forcer les assassins d'enfants à travailler sur l'avenir de leur victime, forcer les parents à résister au deuil et faire comme si l'enfant survivait, deux facettes d'un programme étrange visant à restaurer la vie familiale au nom de quoi ? L'égalitarisme social ? Un droit de l'hommisme dévoyé par le consumérisme? une variété inattendue de transhumanisme ? On sort de ce livre d'anticipation très français, très politique, très moqueur, avec une étrange sensation de réalité de cet univers fictif qu'on nous a déroulé sur près de 500 pages. Peut être parce qu'il nous a permis de se saisir par une voie inédite des fièvres idéologiques folles du monde actuel . Bref, après la sublime et inégalable Horde du contrevent, je désespérais de trouver un nouveau livre qui m'embarque par de l'audace et du style tout en étant nettement plus proche de la vraie vie: c'est chose faite.
Alors écoute moi bien, Ivan. Oui,Ivan, c'est à toi que je parle, je sais que tu es sur Babelio. Peut être que tu auras la curiosité d'aller lire les critiques du livre que tu m'as offert. Si c'est le cas, tu apprendras que tu as su toucher ma sensibilité par un chemin que je n'aurais sans doute pas emprunté. Tu m'as éveillé des lopins de mon p'tit cerveau dont je n'avais pas idée. Tu as fait preuve d'une clairvoyance à mon endroit qui a touché mon coeur.
Et pour m'avoir fait ce cadeau tellement plus large qu'un simple livre, c'est dit: tu as mon 06, je suis à toi quand tu veux. Mais ne tarde pas trop, Ivan: le désir des nanas c'est comme les yogurts: il y a une date de péremption. Et si tu la laisse passer, bah tant pis, j'irai me taper l'auteur: c'est le genre de ténébreux tout à fait à mon goût !
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Obliger les assassins d'enfants à consacrer leur vie à rendre compte de la vie reconstituée de leur victime, il fallait y penser! J'aime beaucoup les dystopies, de Philip K Dick à Huxley, aussi je trouve que l'auteur a rendu très crédible ce "système" angélique, plein de bonnes intentions, qui s'avère monstrueux à plus d'un niveau.

L'histoire est prenante et bien construite dans l'ensemble. C'est appréciable qu'on puisse se plonger dans les différentes strates du récit, que ce soit les prémices de la loi Lazare, l'histoire de Marjorie et de ses parents ainsi que l'envers du décor au sein du monastère des prédateurs ou aux côtés des employés du Programme.
Les assassins d'enfants, les parents de Marjorie et les politiques sont finalement un peu renvoyés dos à dos. On ne sait plus très bien où on en est après ce livre, tant il brouille notre perception sur la frontière entre bien et mal ; du coup le récit contraint le lecteur à regarder en lui, ce qui nous emporte plus loin que de la simple littérature.

D'ailleurs, quand on réalise peu à peu qu'on lit une satire, on rit beaucoup, ce qui, loin d'être évident avec un tel sujet, donne rapidement une sensation de plaisir coupable... le compte-rendu des débats à l'assemblée nationale est très drôle et actuel... la « plaquette éducative » de l'éducation nationale fait davantage grincer des dents.... Certains passages frôlent le burlesque...  mention spéciale pour Romain, l'ado qui refuse de sortir avec la jeune fille morte et imagine des stratagèmes insensés pour s'en débarrasser! Tout cela aère le malaise que nous cause le sujet. A noter d'ailleurs quelques passages difficiles à supporter, même s'il s'agit plus de violence psychologique que graphique.

Le style, enfin, peut dérouter au début, mais en réalité il en co-existe plusieurs: le style du narrateur principal, qui nous embarque dès qu'on s'est saisi de sa personnalité (assassin abominable mais touchant à force de folie repentante et de philosophie pince-sans-rire) ; le style du narrateur omniscient, qui varie selon le personnage que l'on suit ; le style pastiche des documents annexes à la narration enfin.

Bref, un OVNI français comme on n'en a pas vu depuis, au hasard, Andréas Becker (L'effrayable) ou Jonathan Littell (Une vieille histoire). En plus simple à lire tout de même, même si j'ai trouvé l'ensemble un peu long.

Du coup, bizarre qu'on trouve ce livre en rayon SF... Il ressort davantage à mon avis de ce genre de littérature générale un peu tordue, en tous cas délectable.
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