(...) je ne sais pas ce qui est pire, se souvenir trop bien ou pas assez. (p. 48)
[Ma grand-mère] se met à me raconter qu'il a déjà suffisamment souffert comme ça, qu'il a le droit de vivre sa vie lui aussi, qu'il faut que je sache que rien n'angoissait plus ma mère que d'imaginer mon père seul et malheureux (...). (p. 77-78)
Je suis inondée de larmes à l'intérieur qui parfois débordent comme un trop-plein pour réguler le flux. (p.13)
Je réapprends le bonheur petit à petit, m'autorise à être autre chose qu'une plaie béante qui peine à se refermer, à se cicatriser, qu'une remarque déplacée, un geste maladroit, un manquement suffisent à entailler. (p. 18-19)
(...) je rumine inlassablement comme si l'arrivée de Géraldine était la source de tous mes malheurs alors que c'est la mort de maman qui a tout dévasté. Mais c'est comme si une tornade s'était abattue après un tremblement de terre alors que nous tentions tant bien que mal de survivre en nous serrant les coudes. (p. 37)
Cette maison est le dernier bastion, le dernier rempart contre l'oubli. (p. 27)