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EAN : 9782081452596
224 pages
Flammarion (09/01/2019)
3.66/5   80 notes
Résumé :
« Je n’ai plus grand-chose à voir avec la jeune fille que j’étais. Elle m’est devenue presque opaque, comme inaccessible. C’est sans doute pour cette raison que j’ai tant besoin de gratter sous la poussière du temps pour la retrouver intacte. »

Août 1993, Coralie quitte le modeste pavillon de banlieue de sa mère pour la splendide maison de famille de Soline, peuplée d’amis, de parents et d’enfants dont l’aisance et la culture l’émerveillent. Mais derr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
3,66

sur 80 notes
Coralie, mère de famille quadragénaire, se penche sur son passé et se remémore l'été 1993 lorsque, alors âgée de dix-huit ans, elle est allée passer le mois d'août dans la luxueuse villa des parents de son amie Soline. Elle y découvre un milieu qu'elle ne connaît pas, celle de la bourgeoisie intellectuelle, elle qui vient de la banlieue et de ses lotissements. Ces gens, bobos d'apparence « cool » aux idées larges, pleins d'aisance et d'entregent, vont lui révéler leur face cachée, guère reluisante. Ce sera aussi pour elle le temps de la découverte de la sexualité et de l'entrée dans l'âge adulte. ● C'est un roman élégant qui sait dépasser le manichéisme social dans lequel il aurait pu tomber ; il est au contraire plein de nuances. ● Cependant, j'ai trouvé que l'abondance de personnages nuisait à la ligne du récit, d'autant que ces personnages m'ont semblé, pour certains, insuffisamment caractérisés, si bien qu'on les mélange un peu. ● D'autre part, l'intrigue est des plus minces. le crime, qui aurait pu en tenir lieu, n'est pas traité ainsi ; c'est une anecdote engloutie dans le genre du roman d'apprentissage qui domine l'ouvrage. ● Ainsi, c'est un roman très classique qui peut rappeler Bonjour tristesse ; le manque d'originalité dans le fond comme dans la forme constitue à mes yeux le point faible du livre, qui se lit cependant sans déplaisir.
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Au mois d'août 1993, Coralie âgée de dix-huit ans quitte la modeste maison de banlieue de sa mère pour passer les vacances dans la luxueuse villa familiale de son amie Soline. Au contact des personnes qui peuplent cette maison, Coralie va quitter définitivement le monde de l'enfance. Elle a soif d'apprentissages, de découvertes et d'expériences. Elle admire les parents et les enfants qui l'entourent dont l'aisance et la culture la fascinent. Mais derrière les apparences et sa découverte de l'amour, elle va se rendre compte que le monde des adultes est aussi compos é de secrets inavouables.
Avec beaucoup d'élégance Karine Reysset restitue les émois de Coralie et sa soif de vivre. Elle décrit avec une grande justesse ses états d'âme, le coeur partagé entre Soline et Thomas.
Il s'agit aussi d'un roman social où deux réalités s'opposent, celle modeste de sa mère par rapport à l'opulence des parents de Soline. Dans une atmosphère étouffante nous assistons à une succession d'épreuves initiatiques, une sorte de rite de passage à l'âge adulte.
Ce roman m'a rappelé à plusieurs reprises « Bonjour tristesse » de Françoise Sagan, j'y ai retrouvé la même ambiguïté dans les sentiments de la jeune héroïne.

L'écriture particulièrement soignée de Karine Reysset font de ce livre un réel plaisir de lecture.


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Coralie est la narratrice de ce court roman. Sans filtre, elle nous raconte ce qu'elle a vécu pendant ce fameux été 1993, nous livre ce constat saisissant des adultes qui l'entouraient par rapport à ses propres parents. Mais, elle nous livre surtout sa deuxième naissance. C'est un livre sur l'apprentissage de la vie, ce basculement qui se fait parfois brutalement chez certaines personnes ou parfois en douceur chez d'autres. Coralie est un papillon qui sort de sa chrysalide, en pleine métamorphose avec tout ce que cela implique. Elle va assez loin dans son besoin d'être quelqu'un d'autre goûtant les interdits, la liberté, le sexe, ses sentiments en ébullition et exacerbés. Tout cela m'a laissé une certaine gêne qu'il a été difficile de me défaire même si j'ai aimé l'histoire et l'écriture. (...)

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» L'étincelle « de Karine Reysset sera publié en cette rentrée 2019 aux éditions Flammarion. de cette lecture, j'en ressors toute aussi charmée par l'écriture sensible mais audacieuse de l'auteure, que par l'histoire envoûtante !
p. 180 : » Depuis que j'ai reçu son invitation à ses noces, elle réapparaît dans mes rêves. J'avais mis tant de temps à l'en chasser. »
Aujourd'hui mariée et mère de famille, Coralie se revoit encore cet été 1993, l'été où tout a basculé. Et recevoir le faire-part de mariage de Soline la projette vingt-cinq ans en arrière, au coeur du village de Muguet, dans la maison familiale de son amie.
Coralie est fille unique. Ses parents viennent de se séparer, comme s'ils avaient attendu l'aube de ses dix-huit ans pour se soulager de la présence de l'autre. Alors lorsque sa copine de fac lui propose de la rejoindre en Dordogne, dans la maison familiale, pour y passer l'été, Coralie y voit une échappatoire !
p. 16 : » Elle était pétillante, meneuse, tout mon contraire. J'ignore pourquoi elle avait jeté son dévolu sur moi. C'était elle qui était venue à ma rencontre, elle qui m'avait choisie. «
Bien que Coralie ne comprenne pas ce que Soline lui trouve, elle doit néanmoins admettre que leur amitié fonctionne bien.
p. 13 : » Nous nous complétions. «
Mais cette maison familiale est le point de concentration d'une toute autre société. A l'opposé de tout ce que Coralie connaissait du monde des adultes, quasiment restreint à ses deux parents.
p. 41 : » Jamais je n'avais entendu d'adultes aussi potaches. Leur liberté de ton, leur jeunesse d'esprit me déconcertèrent un peu au début, puis je m'y habituai. J'aimais leur sens de la répartie et parfois de l'absurde, leurs esprits vifs et éclairés. «
C'est au milieu d'adultes libérés des responsabilités parentales et professionnelles, désinhibés, libertins et secrets que Coralie va faire son entrée dans le monde adulte. Arrivée innocente et naïve, elle va elle aussi s'extraire de ses chaînes.
p. 165 : » Cet été-là, je quittai définitivement le monde de l'enfance pour celui des adultes, je sortis enfin de ma chrysalide. «
A la fois émerveillée et complexée par ce microcosme culturel et aisé, elle y entraperçoit les failles au fur et à mesure de son séjour. Confidente d'un jour des infidélités des uns, et témoin involontaire des excès des autres, Coralie va faire l'apprentissage de la vie.
p. 56 : » Cette jeune fille de dix-huit ans et des poussières, aussi étrange que cela me paraisse aujourd'hui, c'est moi, moi différente et semblable, je tente d'en saisir l'essence à ce tournant de sa jeunesse, ce pivot que constituèrent ces vacances au bord de la rivière. A mon humble échelle, ce séjour provoqua un cataclysme. »
Libérés de la surveillance des parents, les adolescents s'aventurent sur la rive opposée. Mais la magie n'opère plus le jour où la gendarmerie vient interrogée les occupants de la maison suite à la disparition d'une petite fille dans le camping. Une tragédie qui hantera ces nuits d'adulte.
p. 90 : » Il s'est passé quelque chose cette nuit. Une fillette en vacances au camping a disparu. «
Longtemps considérée comme invisible aux yeux des autres, la jeune femme va s'enorgueillir des attentions et des flirts.
p. 83 : » J'avais soif d'amour, de tendresse, une soif inextinguible. «
Se rapprochant de plus en plus de Soline et de Thomas, son ami d'enfance, Coralie va profiter de chaque instant, usant tout comme les adultes des mensonges et des secrets.
p. 129 : » Je sentais que tout cela était éphémère, ayant l'intuition que je ne revivrais jamais de tels moments, je n'en savourais que davantage chaque minute. Je n'étais pas dupe, ma chance était effroyable. Je devrais en payer le prix tôt ou tard. C'était un miracle de n'avoir pas encore été démasquée. Je jouais avec le feu. «
Un été qui restera gravé, et influencera sa vie d'adulte. Et aujourd'hui, vingt-cinq ans plus tard, en recevant ce faire-part de mariage, elle s'interroge sur les choix qu'elle a fait.
Un roman d'apprentissage, où se mêlent les passions et les mensonges. Karine Reysset décortique ce passage du monde innocent de l'enfance à celui de désillusion de l'adulte. Difficile d'expliquer pourquoi cette écriture m'a touchée… Après tout, est-ce que tout doit se justifier ? Mais une chose est sûre, j'ai entrouvert une porte, et je souhaite aujourd'hui poursuivre en me plongeant dans les autres romans de Karine Reysset
Lien : https://missbook85.wordpress..
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A la fois roman d'initiation et roman social L'étincelle m'a séduite par son côté intemporel propre à toucher la plupart d'entre nous. Qui n'a pas le souvenir d'un été éblouissant, celui de tous les possibles, des premières fois, que l'on garde bien précieusement au fond de soi. Premier baiser, première cuite, premier amour... parenthèse enchantée des vacances.
En nous racontant celles de Coralie l'été de ses 18 ans, Catherine Reysset en recrée la magie avec sa belle sensibilité qui me touche toujours autant. Je ne me lasse pas de la rondeur, de la vivacité et de la fluidité de son écriture qui semble couler comme une rivière qu'aucun obstacle ne vient contrarier. Elle sait toujours rester fraîche malgré le côté trouble de l'histoire dévoilée dans ce roman qui à mon avis est le meilleur de ce qu'elle a écrit jusqu'à présent. Tout en gardant la tendresse qui la caractérise, elle y fait preuve d'une audace assez surprenante.
Lire L'étincelle, c'est un peu comme écouter une amie qui nous raconte sa vie. C'est passionnant mais parfois aussi légèrement ennuyeux. Alors l'esprit décroche, part dans ses propres souvenirs réveillés par l'évocation d'une odeur, d'une atmosphère estivale. Avec une amie, c'est gênant, on ne peux pas lui demander de répéter tandis qu'avec le livre aucun souci pour revenir en arrière ☺.
Cette lecture m'a rappelé le film de Nina Companez " Faustine ou le bel été " dont sensualité lumineuse m'avait subjuguée. J'avais 16 ans quand je l'ai vu la première fois, à sa sortie, mais lorsque je l'ai revu quelques trente ans plus tard, il m'a paru bien ringard. Rien ne vaut les souvenirs que l'on garde en tête. Même si les couleurs s'estompent, ils ne se démodent jamais et peuvent ressurgir des limbes de l'oubli, comme s'ils dataient d'hier, au détour d'un mot, d'une phrase.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Au fond de nous l'étincelle,
Dans le calme orageux
Cet éclair dangereux
Des héros silencieux.
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Le père de mes enfants me dit souvent " je te connais comme si je t'avais faite". Et dans une certaine mesure, il a raison. je suis née une nouvelle fois à ses côtés, me régénérant comme si j'avais subi une transfusion sanguine, me débarrassant de ma part de mauvais sang.
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Depuis que j'ai reçu son invitation à ses noces, elle réapparaît dans mes rêves. J'avais mis tant de temps à l'en chasser.
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Il est paradoxal de se souvenir de soi comme d’une autre, étrangère à soi-même le temps d’une parenthèse. Je ne me reconnais guère dans ce portrait d’une jeune-fille en feu, ou plutôt de jeune femme. J’avais traversé le fleuve, j’étais passée de l’autre côté, nul retour en arrière possible. J’avais vécu ce rite de passage à l’âge adulte comme une succession d’épreuves initiatiques. J’en ressortis grandie dans tous les sens du terme. Aguerrie. Comme si je m’étais livrée à un corps à corps, un combat contre moi-même sans merci que j’avais gagné haut la main.
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Certains visages sont devenus flous au fil des années, voire interchangeables. Notamment ceux des enfants, avec qui pourtant nous passions l'essentiel de nos journées. Je n'ai presque rien noté à leur sujet et les ai donc plongés involontairement dans l'oubli, frêles silhouettes sautillant dans le contre-jour. Je vais toutefois tâcher de brosser un portrait de tout ce petit monde.
En plus des parents de Soline et de leurs trois filles, la famille de Thomas occupait, elle aussi, une place prépondérante dans la maisonnée. Outre Thomas, elle comprenait son petit frère Jérémy, âgé de sept ans, et leur père, Benoît, designer de profession et chasseur de scorpions à ses heures. La mère, Gabrielle, américaine et professeur de sciences politiques, nous rejoindrait brièvement au cours du séjour.
Clarisse, la jeune sœur de Mme Weyers, était d'une beauté hypnotique, presque irréelle. Je ne sais si elle avait conscience de ce qu'elle dégageait. Elle aimait se baigner nue dans la piscine aux aurores, le summum de la liberté selon elle.
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