Je poursuis ma découverte de la plume d'Élie Louis Richard, alias E.L. Richard ou Élie Richard, un journaliste, éditeur, écrivain poète né en 1885, et ce, à travers son personnage récurrent de Rombal, Brigadier puis commissaire dont on retrouve 7 aventures au sein de la « Collection Rouge » des éditions Janicot, entre 1943 et 1944, sous la forme de fascicules de 16 pages, double colonne, contenant des récits indépendants d'environ 12 000 mots.
Ayant tout résumé en une seule longue phrase, je n'ai plus qu'à préciser que «
Sang de Séville » est la 3e enquête du commissaire Rombal, découvert en tant que Brigadier dans «
Un éclair à l'as ».
Le commissaire Rombal est envoyé à Séville pour rechercher un jeune peintre, neveu d'un Sénateur, qui n'a plus donné signe de vie depuis un an.
Rombal débarque en pleine Semaine Sainte et va devoir faire avec des autorités réticentes, des foules occupées par les festivités, pour retrouver la trace du jeune homme. Trace qui mène rapidement à un bidonville accueillant tous les immigrés sud-américains débarqués en masse en raison de l'
Exposition Universelle de Séville en 1929…
Je quittais donc Rombal en tant que Brigadier (son surnom était même le Brigadier Gris) et je le retrouve commissaire à la Brigade de Recherches.
Comme pour le premier épisode, on sent que Élie Richard cherche à mettre en place une certaine ambiance pour son récit. Ambiance des bistrots et de sa clientèle dans «
Un éclair à l'as » ; ambiance sévillane de la Semaine Sainte, dans «
Sang de Séville ». Ambiance qu'il connaît probablement puisqu'il fut envoyé spécial en Espagne pour le journal Paris-Soir.
Si, dans les deux cas, la surprise est bienvenue (rares sont les auteurs à avoir l'audace de tenter le pari de « l'ambiance » dans un récit fasciculaire dont le format court ne le permet pas), une nouvelle fois cela se fait du détriment de l'intrigue (qui, déjà, d'ordinaire, n'a pas d'espace pour s'épanouir totalement) ainsi que des personnages.
Aussi, l'intrigue du récit tient sur quelques lignes et, malgré tout, l'auteur est obligé, vers la fin, d'aller au plus pressé, pour terminer son récit.
Dommage, car l'ambiance de la Semana Santa est propice aux mystères et aux histoires, pour peu que l'on ait un peu d'espace pour les développer, ce qui n'est pas le cas dans un format fasciculaire.
Pour autant, c'est bien cette ambiance qui va tenir le pavé et être le principal atout de ce court récit.
On n'en apprendra guère plus sur Rombal, à part qu'il faisait partie de la Brigade des Véhicules et qu'il n'est plus tout jeune (vingt ans de trop, selon lui), mais bien charpenté.
Au final, le lecteur peine à s'attacher à un personnage un peu vague, mais peu apprécier la mise en place d'une ambiance qui manque souvent à dans les récits fasciculaires.