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EAN : 9782100037575
128 pages
Dunod (30/11/-1)
4/5   1 notes
Résumé :
L'adolescence constitue un moment important dans le développement psychique d'un individu. Cette période correspond au bouleversement pubertaire qui réactualise le complexe d'Œdipe infantile sur le mode du conflit avec les parents. elle s'exprime alors à travers une « crise » ou une « folie pubertaire ». Les troubles psychiques à l'adolescence sont donc spécifiques et circonscrits à cet âge de la vie, ils sont aussi à l'origine de certaines pathologies de l'adulte. ... >Voir plus
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Dans les phénomènes de violence, nombreux adolescents mettent en scène une destructivité comme pour constituer l’objet d’une relation possible dans la haine, ce qu’ils argumentent de leur insatisfaction et des carences dont ils ont été victimes. La négativité des conduites violentes contient souvent la virtualité de retrouvailles avec le relationnel au-delà d’une mise à l’épreuve de la capacité d’autrui à réparer les traumatismes subis.
Ainsi la pulsion de mort pourra parfois être conjurée si on sait percevoir la dimension tragique de la quête d’un interlocuteur acceptable et la signification de psychodrame sauvage cherchant à donner un sens œdipien à ce qui aura été d’abord subi passivement comme une violence du monde des adultes.

La violence agressive et la violence retournée contre soi du sujet qui se constitue en victime sacrificielle cherchent toutes deux la rencontre avec l’Autre.
Certains crimes parricides commis par des adolescents comportent cette signification (F. Marty).

Lorsque des adolescents dans leur violence antisociale proclament qu’il n’y a pas de réconciliation intersubjective possible, ils redécouvrent paradoxalement l’objet et la passion.
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Nous utilisons aujourd’hui plus volontiers la notion de destructivité que celle de pulsion de mort. Pourtant celle-ci rend sensible à ce qui demeure inexpliqué (et peut-être inexplicable) des phénomènes de destruction que l’on rencontre en psychopathologie et massivement dans le champ historique et social.

Associer le terme de « pulsion » à la mort met l’accent sur un mixte Éros/Thanatos, illustré par exemple dans ce type de violence qui hésite entre destruction totale et issue plus positive en conflit revendicateur, ou en parcours initiatique parsemé de risques.
De ce point de vue, la « pulsion de mort » correspondrait à un mouvement vers un degré zéro de tension vitale qui pourrait paradoxalement ouvrir à un équilibre moins craintif envers les logiques de l’excès.

Lorsque la pulsion de mort se voit tempérée en haine pour l’objet, c’est la haine qui garantit la consistance de l’objet et qui sauvegarde la continuité de la relation !

Au contraire, dans les pathologies de l’autodestruction, le sujet demeure prisonnier d’un imaginaire sadomasochiste qui ne parvient pas à soutenir la consistance symbolique de l’objet et de l’interlocuteur.
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Par excellence, le sujet adolescent énonce un « je suis » écartelé entre passé et futur, il est condamné à un travail autobiographique propre à modifier la version infantile de son histoire devenue inapte à lui procurer des points d’ancrage et des figurations de désir adéquats. Il se (re)construit un passé dans une « auto-altération bien difficile à assumer ». Tout un pan de la pathologie à l’adolescence résulte du refus de cette auto-altération (refus du changement) ou bien d’une revendication d’un changement n’ayant plus de relation avec le passé.

Une phase spécifique précède l’installation d’un tableau psychotique à ciel ouvert (caractérisé par l’impossibilité d’investir des buts et des relations nouvelles). Ainsi, certains adolescents trouvent bien des points de repères dans leur histoire mais ne réussissent pas à mettre en place le champ des « possibles relationnels » parce que certaines positions identificatoires leur ont été interdites intergénérationnellement.
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Le processus d’adolescence correspond à une internalisation du réseau des Autres autant qu’à une émancipation.

« Nous naissons au monde humain déjà membre d’un groupe lui-même emboîté et connecté à d’autres groupes, nous naissons au monde maillons, héritiers, serviteurs et bénéficiaires d’une chaîne de subjectivités qui nous précèdent et dont nous devenons les contemporains […]. Nous ne pouvons pas être à nous-mêmes notre propre fin, et advenir comme Je, sans cet inéluctable assujettissement à la chaîne de l’ensemble que le groupe primaire représente et qu’il médiatise, ni sans cet inévitable travail de dégagement et de recréation interne qui nous sépare de l’ensemble primaire ; le transit par d’autres groupes est nécessaire pour que soit inventée l’issue du complexe d’Œdipe » (R. Kaës).

C’est à la fois un rapport d’homologie et d’écart qui régit le passage du groupe primaire familial aux groupes secondaires (vie sociale et vie privée) du jeune adulte.

Ce passage est menacé par la tentation de régression vers un mode de vie collective caractérisé par la confusion et l’interprénétation entre les sujets et une division du psychisme entre tendances centrifuges.

Le moi est alors envahi par les mouvements psychiques des membres de sa famille, immobilisé dans une groupalité originaire traumatique, au bord de l’inceste au sens d’un mode de communication saturé d’emprise réciproque de tous sur tous (ce qui peut justifier une approche clinique par la thérapie familiale, parfois condition préalable d’un cheminement individuel).

La révolte contre l’assujettissement à la réalité groupale bute sur l’illusion d’une autonomie absolue, puis accède à la connaissance du parcours qui mène de la groupalité originaire traumatique au groupe familial primaire plus structuré, puis aux groupes secondaires dans lesquels le sujet s’assigne, à lui-même et aux autres, des lieux déterminés.
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On parle plus souvent de devenir psychotique, de fonctionnement psychotique, de noyau psychotique que de psychose à propos des adolescents.

À rebours du déplacement de l’investissement libidinal vers des objets autres que parentaux, dans le devenir psychotique, la libido, soustraite aux objets, ne fait pourtant pas retour comme invetissement sur soi, ce qui entraîne un appauvrissement à la fois des relations et de la vie intérieure. Double paradoxe : « Repli sur soi et désinvestissement du monde interne d’une part, accrochage aux objets et désinvestissements du monde d’autre part » (C. Chabert et N. Guedeney).

L’entrée dans la psychose résulte ici d’un arrêt du développement qui détruit le narcissisme du moi, parce que le Je, ne pouvant plus poursuivre son projet identificatoire et la conquête de son champ des possibles (prisonnier qu’il est des interdictions de changer édictées par l’inconscient maternel), s’effondre face à une image de lui-même mutilée et décevante avant de basculer dans la psychose.

À l’inverse, une amélioration de l’image de soi peut relancer le processus de séparation- individuation.

Le sujet reste un sujet même si le processus schizophrénique attaque les mécanismes de la pensée, et il dispose pour se reconstruire de sa forte capacité (pubertaire) d’investir et de s’agripper à sa perception du monde extérieur même s’il est en proie à un défaut de repères internes. Le sujet pourra progresser à condition que l’objet externe, son interlocuteur, l’autre auquel il s’adresse, soit présent en permanence (ou le plus possible) pour garantir la consistance symbolique de la réalité (la psychothérapie en face à face et un style d’échange vivant dans le dialogue sera préférable au dispositif psychanalytique classique avec position allongée sur le divan et interprétations brèves et condensées).
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