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Citations sur Le jour avant le lendemain (31)

Plus tard, lorsqu'ils furent assis dans la tente devant la marmite bouillonnante, Ninioq expliqua au garçon quelques- unes des règles qu'un chasseur doit respecter afin de ne pas se mettre à dos les âmes des animaux. Ainsi, dit-elle, il était toujours important de verser un peu d'eau sur le museau du phoque après l'avoir pris. Car comme il le savait sûrement, les phoques ont toujours soif, une soif qui persiste après la mort. De même, il fallait veiller au retour à poser son harpon près de la lampe car, après la capture, l'âme de l'animal demeurait pendant un temps dans la pointe du harpon et chacun sait que la chaleur est très apprécié des phoques.
S'il s'agissait d'un ours, il ne devait pas travailler pendant trois jours après une chasse victorieuse et, dans la mesure où cela lui était possible, il fallait qu'il suspende de nouvelles semelles en peau pour l'âme de l'ours, l'ours ayant toujours a marcher beaucoup.
En ce qui concernait les poissons, il fallait qu'il se souvienne de rejeter leurs viscères à la mer aussitôt après la pêche. Ainsi l'âme des poissons avait-elle la possibilité de redevenir poisson alors que, s'il les laissait à terre ou que le courant les y poussait, l'âme mourrait comme le corps. Il était particulièrement important d'honorer l'épaulard, le protecteur de tous les chasseurs, même si en hiver celui-ci se métamorphosait en loup pour vagabonder à terre.
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Mais tout était et restait différent. Les rennes demeuraient absents, les animaux de mer venaient puis redisparaissaient et les hommes continuaient à s’entre-tuer. Ces changements avaient commencé depuis longtemps, depuis son enfance déjà. Ils s’étaient insinués lentement, comme le fait la tuberculose, et la plupart des gens avaient eu le temps de s’y habituer et les acceptaient sans demander d’explications. (p13)
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Après avoir dormi, on se rassembla devant la tente de Kokouk pour faire fête à toutes ces merveilles. Cela faisait longtemps que l'on n'avait pas eu de nourriture aussi riche et diversifiée. Il y avait presque de tout dans les grosses marmites en pierre. Oiseaux, animaux marins, eiders cuits entiers et délicieuses jeunes mouettes. Il y avait des côtes de phoque marbré, du foie frais et riche en sang, des intestins, des coeurs et bien d'autres choses savoureuses. Mais surtout, il y avait ces merveilleux petits capelans bouillis.
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La nuit arctique. La nuit bleue où les champs de neige, les vallées au tracé tendre, les ombres découpées des montagnes, le toit infini du ciel et l’immense désert de glace de la mer deviennent une promesse de liberté. En cette nuit s’offrent le droit de vivre et celui de mourir.
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…. ils s’épaulaient quand le fouet de la vengeance du sang claquait sur l’habitat. Ils échangeaient également leurs femmes car ils étaient comme des frères. Les femmes trouvaient cela amusant et distrayant, et elles estimaient que cela renforçait les liens entre les deux familles, (p36)
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Dès qu'une étincelle se fit dans la sciure de bois au fond du bloc, elle se servit d'une aile de mouette pour éventer et, quand les premières braises rougeoyèrent, elles les étala sur de la mousse séchée qui s'enflamma très vite. Elle mit un peu de graisse soigneusement battue à côté de la faible flamme et transporta délicatement le feu dans la lampe. Après avoir allumé plusieurs mèches, elle accrocha la marmite au-dessus et régla l'inclinaison du trépied afin que la graisse puisse s'écouler constamment vers les mèches.
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Elle se demanda si le monde avait jeté un sort sur les hommes ou si c'était au contraire les hommes qui avaient jeté un sort sur le monde. Ce monde et cette vie qu'elle connaissait, elle les avais toujours acceptés comme une évidence et n'avait jamais réfléchi à une origine ou une cause. Elle avait vécu comme un être humain, ne se souciant que des puissances supérieures qui régissaient tout. Plus elle y réfléchissait, plus il lui semblait clair que c'était sans doute l'homme qui avait manqué à ses devoirs envers les forces de la nature et donc envers lui-même.

p.39
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Soudain elle comprenait beaucoup de choses, car elle avait appris à connaître une part inconnue d'elle-même. La sauvagerie, la soif de sang et la fureur. Les loups avaient été impitoyables. Comme elle-même. Comme les hommes partout dans le monde et comme les esprits du grand bateau. La vie était combat et mort, cruauté et angoisse, mélangés à une joie tout à fait inexplicable, la joie du simple fait de vivre.
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L'inquiétude continuait à tourmenter Ninioq. Peut être était-ce une requête de l'âge, pensait-elle, un souhait de voir une longue vie se conclure avec un sens, ou une explication. Auquel cas l'inquiétude était sans doute stupide. Car la vie ne donne aucune explication et n'a pas d'autre sens que la continuation de l'espèce. Mais justement, c'était peut-être ce dernier point qui étzit à l'origine de son inquiétude. (Page 39)
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De longs nuages noirs filaient à nouveau sur le ciel. De temps à autre, elle apercevait une étoile et, au sud, le croissant de la lune, presque couché sur l'horizon, était comme un bateau jaune et lumineux voguant sur une mer agitée.

p.74
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