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Série des Racontars arctiques tome 3 sur 10

Susanne Juul (Traducteur)Bernard Saint-Bonnet (Traducteur)
EAN : 9782264022929
185 pages
10-18 (19/03/1998)
4.28/5   127 notes
Résumé :
Quatrième de couverture

"En 1950, le Danois Jorn Riel s'embarque pour le Groenland. Dès lors naîtront une vingtaine de livres : nouvelles, contes, anecdotes, histoires de trappeurs, seuls et sans femme au cœur de la nuit polaire, dont témoignent notamment La Vierge froide et autres racontars et Safari arctique. Et ses livres, hymnes au Grand Nord et documents ethnologiques de premier plan tout à la fois, débordent d'humour et de tendresse. Fascinant !... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
C'est mon deuxième voyage au pays des chasseurs Groenlandais de Jorn Riel.
J'ai l'impression que l'auteur se répète, certes il y a toujours un léger humour et une certaine humanité transpire de ses textes, mais le manque de présence féminine me met mal à l'aise.
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Écrivain danois, Jorn Riel a passé seize ans sur une base d'étude du Groenland. de cette expérience il a ramené ses racontars arctiques auxquels La Passion Secrète de Fjordur, écrite en 1976, se rattache.

Il s'agit de sept nouvelles cocasses où l'on suit les mêmes personnages dans un univers de chasseurs groenlandais dont les femmes sont totalement absentes. L'auteur brosse une galerie plaisante de portraits et de micro-événements dans une communauté qui s'occupe et se soutient avec les meilleures intentions dans un isolement arctique où le moindre mouvement de l'autre devient une attraction.

Ce livre plaisant de 180 pages donne envie de poursuivre la découverte de l'oeuvre de Riel, histoire de savoir ce que sont devenus Museau, Bjorken, ou cette andouille de Lasselile, dans leur solitude groenlandaise faite d'ours, de chiens de traîneaux et de ravitaillements par la Vesle Mari. Si vous avez aimé le Steinbeck de Tortilla Flat, la bienveillance et la tendresse avec lesquelles Jorn Riel anime ses personnages et raconte leurs histoires vous fera passer les mêmes agréables moments.
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C'est des racontars qui se suivent et ne se ressemblent pas ...
Une autre façon de le dire ...
Ce sont de petites histoires qui se passent au sein d'une petite communauté pas comme les autres, où parfois il fait tout le temps jour, où parfois il fait tout le temps noir ...
Des hommes ont choisi de vivre ici au milieu de rien, loin de tout mais toujours près d'eux mêmes.

Bjørken et Museau, les vétérans et Lasselille, l'apprenti commencent leur récit ... un récit d'initiation car pour devenir un homme il faut tuer un ours et pour cela il faut apprendre car "y'en a qui ont du mal à planter les dents dans un trait d'attelage imprégné par la chiasse gelée de huit chiens."

Doc et Mortensen nous convie à un concert dans le nord est du Groenland, ce qui n'est pas courant surtout quand tous les autres habitants se décide de jouer chacun d'un autre instrument. "Seul Velfred quitta l'orchestre en cours de route. Son instrument était constitué de bouteilles remplies et accordées sur chaque ton de la gamme.", mais Valverde avait du mal à garder les accords intacts toute une soirée ... les bouteilles ré et fa avaient été remplies d'eau de vie ... c'est ainsi que "le ré était devenu fa dièse et le mi bémol un la."

Quand le lieutenant Hansen, stupide tueur à gages et Lause, maquignon de merde se querellent pour savoir si dans le beau monde on sert à droite ou à gauche ... question d'importance à régler de toute urgence !

Avoir besoin de dissimuler une passion à travers le monde, pouvoir enfin la révéler et découvrir qu'elle est bien innocente, quand Fjordur découvre le plaisir de vivre dans une région, le nord est du Groenland, sans avoir besoin de la cacher aux autres. Un vrai bonheur !

Quand le comte hérite d'un château familial ... au Danemark ... lui qui a enfin trouvé la paix sur cette côte nord est du Groenland ... pourquoi rentrer ?
Même si un notaire bien intentionné, désireux de prendre quelques vacances un dénommé Volmersen se retrouve à affronter la grande traversée vers le nouveau monde avec une petite tempête d'été et découvre ce qu'est la vie à cet endroit !

Quand l'administration et le ministère danois envoie un émissaire pour faire l'inventaire de la faune locale, quand le dit inspecteur fait valoir ses exigences de vie qui se révèlent incompatibles avec les coutumes locales ... forcément ça va se gâter et il faudra bien trouver une solution pour régler les problèmes !

Pour finir en beauté, une belle histoire d'amour entre Lodvig et Laban... comment un chien arrive à traverser la moitié du monde pour retrouver son maître !

Voilà comment un narrateur nous raconte des histoires bien réelles qui se racontent sur cette côté est du Groenland, entre des hommes qui savent se raconter des histoires et s'écouter les uns et les autres sans se juger !
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Lecture encore jubilatoire d'un troisième tome de cet auteur Danois qui, certes se répète, mais là réside tout le plaisir car on retrouve certains personnages d'une cocasserie toute naturelle.
Cette fois ce sont sept histoires, peut-être un peu moins drolatiques, moins désopilantes mais toujours aussi faciles et agréables à lire. Les personnages reviennent et notamment Fjordur, qui avait fait une apparition fracassante dans "Un Safari en Arctique" , un conte que j'avais moins aimé dans le recueil homonyme et qui impliquait l'avatar Emma, une image de femme virtuelle qui avait enflammé l'imaginaire de ces chasseurs sevrés de féminité.
Fjordur fait son apparition dans cette histoire, lui, le plus radin des tous ces chasseurs, car il acceptera d'acheter l'avatar Emma mais après il se tapera un scandale épouvantable quand il comprendra qu'il avait acheté du vent…

Ici nous avons sept bonnes histoires assez variées :
L'ÉPREUVE DE VIRILITÉ : l'histoire de l'apprenti Lasselille, assez andouille, qui tombe en dépression parce qu'il n'arrive pas à chasser son premier ours polaire, et de désespérance il veut tout plaquer. Alors, les copains Museau et Bjørken vont lui concocter un scénario sur des roulettes pour le tirer du spleen.

LA MAISON DE CONCERT : nous narre comment le groupe de chasseurs, tous plus rustres les uns que les autres sont amenés à écouter de la musique classique et où leur âme va s'envoler.

UN ÉTRANGE DUEL : ici, les deux personnages les plus sophistiqués et éduqués du lot vont se provoquer en duel à partir d'un différend sur les bonnes manières : de quel côté doit-on servir à table? Vous voyez bien l'incongruité du propos dans ces latitudes...

LA PASSION SECRÈTE DE FJORDUR : ici sera révélé le secret de l'armoire à glace appelée Fjordur, mais loin de moi de me transformer en spoiler et de priver les quelques lecteurs émoustillés par une lecture …

L'HÉRITAGE DU COMTE : le Comte est un personnage raffiné que son frère aîné a envoyé au Groenland comme une façon de s'en débarrasser et de rendre possession du domaine familial. le Comte mènera une vie rude quoique raffinée cultivant son potager, élevant son picrate (avec étiquette) et ayant des manières d'aristocrate à un endroit totalement anachronique. C'est une histoire fort intéressante.

UN CAS D'AUTODÉFENSE : est une histoire que, pour peu qu'elle soit vraie, elle est terrible (et je crois que toutes les histoires de Riel viennent du réel); de plus, elle est féroce.

LABAN : est l'histoire incroyable du chien de chasse bâtard de Lodvig, un chien hors du commun, plus grand que la plupart des chiens, à la fourrure plus épaisse et plus brillante, plus intelligent, plus doué et plus fidèle qu'aucun chien dans le nord-est du Groenland. Comment ce chien va traverser presque une partie de l'Europe afin de rejoindre son maitre déplacé à Stockholm. C'est sidérant d'intelligence et de fidélité de la part du chien et c'est l'histoire de chien la plus jolie que j'ai lu.

Un pur régal ce Jørn Riel. du rire et des larmes en même temps chez une poignée de mâles chasseurs au Groenland.


Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Un vrai régal! Ce recueil de nouvelles tout droit venu du froid Groënlandais est tout simplement une petite perle qui donne le sourire et réchauffe le coeur (et pas seulement à coups d'eau-de-vie). Un style simple tout en restant assez fourni, un humour par piques qui surprend là où on ne s'y attend pas, des situations amusantes, des personnages attachants par leur naturel.

De plus, on retrouve les personnages au fil des nouvelles, en tant que premiers rôles ou que figurants, mais on sait qu'on reste toujours un peu dans le même environnement, et c'est intéressant de les voir évoluer au fil des événements, de toucher du doigts toutes les relations déjà tissées entre eux.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Lasselille était le plus jeune chasseur du nord-est du Groenland. Et sa demande d'emploi a la Compagnie trouvait son origine dans diverses circonstances malheureuses.
Sa mère était suédoise, scanienne pour être plus précis, et son père danois. Ce qui aurait pu constituer un mélange parfaitement acceptable, pour peu qu'il ait eu le temps et le calme nécessaires pour s’épanouir entre eux. Cela aurait pu se passer a Hven ou a Saltholm, ces deux petites iles a mi-chemin entre les deux pays. Mais son père, cantonnier de son état, était soi-disant "détaché" entre Hillerod et Noddebo et comme il ne pouvait pas, bien sur, dans ces conditions, s'installer au milieu du détroit, cela obligeât Lasselille a opter pour le Danemark. Ainsi devint-il un Suédois danois ou un Danois suédois, comme on voudra, dans son cas, ce ne fut pas toujours agréable.
Poussé par une forte personnalité, le garçon aurait peut-etre pu dépasser les obstacles linguistiques et culturels, Un cerveau vif et affuté aurait joué sur le coté suédois en tant qu’élément mystique et exotique, quelque chose de subtil, bref, inaccessible pour des Danois moyens. Mais Lasselille était du genre fadasse et, pour tout dire, il n'avait pas inventé la poudre. Il était effacé, avait la comprenette un peu dure et une physionomie plutôt ingrate. Il n'avait pas assez de ressort pour tenir la racaille a distance, pas assez de biceps pour gratifier de nez sanguinolents les galopins qui le traitaient de péquenot de Scanie, de Karl le Fou ou de Diable de Suédois.
Et ainsi donc, Lasselille eu une enfance misérable. Et c'est parce qu'il souhaitait si profondément tout quitter qu'il chercha a partir au Groenland en qualité de chasseur.
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Il enfourna le dernier beignet aux pommes et pensa, tout en mâchant, que même si le Lieutenant était un idiot notoire, un adversaire indigne, il lui donnait maintenant l'occasion d'approfondir ses connaissances sur la justice ancestrale des Eskimos et cela valait bien un duel. Bien sûr, il ne pouvait pas savoir de quels talents Hansen était doué, mais il était persuadé qu'il était, lui, le meilleur dans toutes les disciplines. Il avait un don. Un don enfoui qu'il allait maintenant mettre en valeur. Il se sentait tout à fait capable d'exprimer en termes lyriques n'importe quel concept intellectuel. Et pendant que le dernier beignet disparaissait en fondant dans sa bouche, il se réjouissait déjà à l'idée de ce jour où les rimes pauvrettes d'Hansen, anthologie de basse cuisine, devraient se mesurer avec le classicisme de ses propres assauts.
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Quand Volmersen posa le pied sur le granit groenlandais, il sentit, pour la première fois de sa vie, que le monde n’avait pas de limite. Il découvrit que l’espace céleste était infini, que les couleurs étaient tout en nuances, que l’air qu’il respirait avait un goût, et, au plus profond de son âme, des portes qui pendant des années avaient été
murées s’ouvrirent. Il saisit tout d’un coup la grandeur de la nature et la sienne propre. Il pensa « grandeur », mais aurait aussi bien pu penser « divinité ». Parce que ce qu’il voyait, ce qu’il sentait en cet instant, était du domaine du sacré.
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Débarquer dans le nord-est du Groenland fut pour Fjordur
comme revenir au pays. Il lui arrivait naturellement encore de penser avec un peu de mélancolie à la baie d’Hudson, mais probablement plus à cause de Pethua, ou de sa passion cachée, qu’à cause du pays en soi. La nature du nord-est du Groenland était, à son avis, à la fois plus belle et plus riche qu’aucun autre pays arctique qu’il lui avait été donné de voir. Ici, c’était plus giboyeux et les chasseurs étaient moins nombreux, et ici, il trouvait des compagnons à la même grandeur d’âme que lui-même.
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Vous êtes un terrien, et vous ne pourrez jamais comprendre la mer. La terre, là bas, c'est la prison. Une vaste prison redoutable, où tous les détenus restent à se regarder en chiens de faïence, année après année. Mais la mer, c'est une voie royale qui mène où l'on veut.
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Videos de Jorn Riel (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jorn Riel
Jørn Riel est né au Danemark en 1931.
Parti avec lexpédition de Lauge Koch en 1950, il a vécu 16 ans au Groenland. Du fatras des glaces et des aurores boréales, il rapportera une bonne vingtaine douvrages, soit à peu près la moitié de son œuvre à ce jour. Le versant arctique des écrits de Jørn Riel (dédié pour une part à Paul-Emile Victor quil a côtoyé sur lîle dElla, pour lautre à Nugarssunguaq, la petite-fille groenlandaise de Jørn Riel) est constitué dabord par la série des racontars arctiques, suite de fictions brèves ayant toujours pour héros ou anti-héros magnifiques les derniers trappeurs du nord-est du Groenland, paumés hâbleurs, écrivain de pacotille, tireur myope, philosophe de comptoir devant un imbuvable tord-boyaux, bourrus bienveillants, tous amoureux de cet être cruellement absent de la banquise, la femme. Au-delà du rire, parce que les livres sont de nature à dérider les plus mélancoliques, cest bien toute une nouvelle vision du monde que nous offre Jørn Riel.
Il vit aujourdhui en Malaisie. Histoire de décongeler, se plaît-il à dire. Mais derrière la boutade se cache quelque chose de plus fondamental. «Jaime la nature, quand il y en a assez, les étendues de glace de larctique et la jungle tropicale.» Et cette nature, et les hommes qui la vivent encore, Jørn Riel va maintenant les retrouver, quelques mois chaque année, parmi les papous de lIrian Barat en Nouvelle Guinée. Qui vivent encore à lâge de pierre, et navaient jamais vu dhomme blanc avant lui
Transfo Maton
+ Lire la suite
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