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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je vais commencer par une petite précision. L'édition en poche 10/18 de Une vie de racontars comprend les livres 1 et 2 parus chez Gaia. Il est indiqué sur Babelio qu'il s'agit du tome 1. Encore une fois le challenge solidaire m'a fait faire une belle découverte. Je pense que je découvre Jorn Riel par la fin, puisqu'il s'agit, non pas de sa biographie, mais de racontars biographiques. Ici les racontars n'ont rien avoir avec les carabistouilles du quartier puisqu'il s'agit d'événements vécus par l'auteur : son enfance au Danemark, sa découverte de l'Europe en ruine juste après la guerre alors qu'il n'a que 15 ans, puis la plus grande partie de ses aventures au Groenland et enfin l'Asie. le tout raconté sous la forme d'historiettes sur un ton résolument joyeux et avec humour bien qu'il ait frôlé la mort plusieurs fois et que nombre des situations qu'il décrit n'ont rien de croquignolesque. Il applique ici la règle du Groënland : il ne faut pas s'appesantir sur les choses qui ne nous apportent pas de la joie et que l'on ne peut pas changer.
Challenge multi-défis Item Jupiter
Challenge solidaire
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Masse critique septembre 2012:

Les gens heureux n'ont pas d'histoire, c'est du moins ce que l'on prétend. Peut-être, peut-être. Aragon est un trop grand poète pour que j'ose le contrarier, même mort. On ne sait jamais… Dès fois que son fantôme me tirerait par les pieds. Mais essayons autre chose; nuançons. "Les moments joyeux et délicieux de la vie se partagent sans retenue". Moins péremptoire, la phrase sonne vrai. Aussi vrai que Jørn Riel qui l'écrit dans sa préface. Question de décence inuit, d'ailleurs. Car l'homme inuit, à l'inverse de ma grand-mère, trouve malséant d'évoquer les expériences tristes ou désagréables. Merci Jørn Riel! Je respire et j'envisage de soumettre ma savoureuse lecture à mon atrabilaire aïeule. Histoire de lui apprendre à voir le verre à moitié plein (de rhum norvégien fait maison) plutôt qu'à moitié vide. J'en suis certaine: malgré son arthrose et son percepteur, son rhume des foins et son malotru de voisin, ma grand-mère a, elle aussi, une vie de racontars à dévoiler. Mais il lui manque le talent. Il n'est évidemment pas ici question des ragots du village dont les commères aiment à se nourrir (particulièrement ma grand-mère) mais de ces instants que l'on suçote avec bonheur tout au long de son existence. Quitte à radoter.

Né au Danemark, Jørn Riel, digne fils de son père, découvrit l'Afrique très tôt, sur un isthme au nom imprononçable (je me suis pourtant entraînée). Ce premier racontar honorerait Marcel Pagnol. Empreint de la fraîcheur et de la fausse naïveté des souvenirs d'enfance, j'ai dégusté le récit et me suis offert quelques éclats de rire. J'aurais aimé planter ma tente là, dans les broussailles, mais , à peine installée, il m'a fallu déménager pour entendre le second racontar qui bondissait dans le temps et me propulsait au côté d'une déesse aussi grecque que moi.

Jørn Riel égrène quelques moments clés de son existence. La première aventure, le premier amour, la première fois , la première trahison, la première expédition… Et quelques racontars plus loin, l'oie de Noël! Ah, cette oie de Noël en mai qui m'a donné envie de me retrouver dans le Nord-Est du Groenland à me geler la carcasse en éclusant du schnaps. Ce qui est n'importe quoi. Ou J'aurais été congelée ou mon foie n'aurait pas supporté. Il faudrait faire attention aux lectures que l'on a. Quoique. Celle-ci est roborative avec ou sans viande d'ours ou de boeuf musqué, avec ou sans whisky, rhum, vin, schnaps.

J'ai sauté de racontar en racontar, jusqu'au seizième. J'allais me précipiter sur le dix-septième quand la table des matières a mis un terme à mon plaisir. L'imbécile. Alors, j'ai tourné de nouveau les pages du livre, éprouvé l'épaisseur du papier qui a malheureusement perdu son agréable couleur rose, me suis arrêtée sur les illustrations de Hervé Tanquerelle et regretté de n'avoir pas fait durer davantage ma lecture. Plus jamais je ne dirai que je n'aime pas les récits de voyage. Ma grand-mère me le serinait: avant de dire on n'aime pas, on goûte!
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Seize nouvelles très joliment écrites, dans lesquelles l'auteur nous raconte son enfance, adolescence, jeunesse (ref!) avec beaucoup de poésie et d'humour.
Danois, Jorn Riel nous livre des anecdotes autobiographiques ET romancées et nous fait partager sa découverte du Groenland.

Une lecture très dépaysante!
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J'ai découvert Jorn Riel et ses truculents racontars en 2008, et je me suis ensuite régalée avec leurs adaptations BD. Cet été, le thème de l'exposition photo du festival de la Gacilly était Plein Nord. J'ai donc tout naturellement craqué pour ce livre en rentrant dans la librairie La grande évasion, qui a ouvert là-bas. Mais attention, ici Jorn Riel ne nous emmène pas dans un Groenland qui tiendrait autant du rêve que du fantasme. Jorn Riel raconte ici sa vie. Et comme il ne se refait pas, il nous la raconte un peu à la manière de ses racontars. Pour être honnête, avec ses premièrs textes, j'ai cru ne pas m'enthousiasmer pour cette lecture, qui avait un peu trop des accents de réalisme. Puis, peu à peu, les souvenirs de Jorn Riel se sont mêlés à mes souvenirs de lecture et j'ai aimé découvrir comment il avait, en quelque sorte, sublimé ses expériences dans ses célèbres racontars, mais à quel point aussi ils étaient proches de son propre vécu, parfois ahurissant. J'ai aimé par exemple, refaire connaissance avec ces hommes solitaires, qui n'aiment rien tant que recevoir de la visite, parler, et s'inventer des fiancées imaginaires. J'ai aimé les balades en traineau que Jorn Riel qualifile d'expériences à la fois douloureuses et merveilleuses. J'ai aimé lire de nouveau cette crainte du Vertigo, cette solidarité qui unit les hommes confrontés au danger de l'ours polaire, au danger du froid. Aux côtés de Jorn Riel, nous cotoyons un monde passé, différent, et totalement éloigné de notre quotidien d'aujourd'hui. Et c'est à la fois dépaysant et dérangeant, tellement notre manière de vivre nous semble en général la norme. Un savoureux moment de lecture qui m'a donné envie de renouer avec Jorn Riel, sans trop tarder.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Pas un seul instant je ne me suis ennuyée en lisant les racontars de Jorn Riel. Une plongée au coeur de la vie groenlandaise avec une description immersive de ce peuple proche de la nature et des traditions locales....Ce livre est un vrai plaisir à découvrir ou redécouvrir!
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Dans le cadre de l'opération Mass Critique 2012, j'ai enfin pris le temps d'ouvrir un livre de Jørn Riel que j'avais envie de découvrir depuis un petit moment déjà.
Je l'aime bien, ce petit o barré. Ça sent le blizzard du Nord à plein nez, ça sent la poudreuse et l'air frais qui fait mal aux poumons quand on inspire trop fort. Bon, en soi, le Danemark – où est né l'auteur en 1931 – n'est pas si éloigné de la France. Mais l'univers qu'il évoque est bien loin de de nos contrées qui semblent soudain bien mornes et urbanisées. Encore plus quand on pense à ces seize ans passés au Groenland que nous raconte Jørn Riel dans ce dernier recueil d'histoires.
Pantalon de fourrure, chiens de traîneau et fusil de chasse : à peine ai-je vu la couverture que je repense à ce bon vieux Nanook qui chassait au fin fond de sa banquise, il y a presque un siècle ( Vous savez, celui-là : http://www.youtube.com/watch?v=cLERFRQl5EY ).
Ici, seules les illustrations d'Hervé Tanquerelle parsemées dans l'ouvrage sont en noir et blanc. Pour le reste, c'est le bleu limpide du ciel dégagé, les tons boisés des quelques habitations, la transparence du schnaps et le blanc sale des ours polaires.

« Quand on a passé trente-huit ans en expédition, on a forcément vécu des expériences différentes de celles d'un homme resté tranquillement chez lui. Et il arrive, en compagnie de quelques bons amis, que je me laisse aller à raconter une histoire, et bien entendu, je m'efforce de la raconter telle quelle, sans rien ajouter ni enlever. Enfin, dans les grandes lignes. »

Ainsi commence l'un de ces racontars arctiques. le ton est donné, et c'est sûrement le meilleur qui pouvait être choisi : on ne sait jamais trop ce qui tient du vrai, de la légende, du récit autobiographique, mais peu importe, on y croit. de toute façon, il a une bonne tête ce Jørn Riel, sur les photos : le regard rieur, un sourire espiègle qui lui donne un air éternellement jeune malgré ses cheveux blancs. Quand on lit un de ses livres, on a l'impression d'être blotti dans un sac de couchage et d'échanger des histoires chuchotées à la lueur d'une lampe torche, avec des rires étouffés par le vent qui souffle au dehors. Ou bien, accoudé à un comptoir du fin fond de la Scandinavie, on écoute un conteur improvisé évoquer des souvenirs de voyage, un verre à la main.
C'est là tout le plaisir que procure un livre écrit par Jørn Riel. Plongé au coeur de la nuit polaire, le lecteur n'a plus que se laisser dépayser, embarquant sur les petits traîneaux à chiens des tout derniers trappeurs du Groenland. Même la solitude en plein hiver arctique prend des couleurs boréales, quand elle est décrite par l'auteur avec cet humour qui le caractérise. Les situations les plus rocambolesques sont croquées là, le grand froid semblant être générateur d'idées folles : c'est qu'il faut passer le temps, « dans une dimension où [il] n'existe plus ». On imagine la chasse, les chiens, les cils gelés et les communications radio. le schnaps, le craquement des pas dans la neige et l'immensité, partout le blanc, et parfois la tempête. L'auteur raconte cette vie qui s'organise entre hommes, uniquement entre hommes, et les femmes dont l'absence se fait sentir.

le récit de voyage, fait avec simplicité, contribue au mythe du « héros polaire ». C'est de la chaleur humaine qui dégèle un peu les longs hivers.
Lien : http://emelinebruyas.blog.le..
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Une vie de racontars est un excellent antidote pour se prémunir de toute dépression chronique, sinistrose ambiante et autre catalepsie, physique ou morale. Lire quelques pages de Jorn Riel a le bénéfice équivalent de quelques grogs ou Rhum arrangés, sans la gueule de bois inhérente à toute libation prolongée d'alcool fort.
Bref, le rire réchauffe les coeurs et les corps, que l'on soit confiné dans un igloo ou plus simplement étalé sur un bon fauteuil de salon ou de bibliothèque. Si vous prenez la route d'une vie de racontars, vous tomberez forcément sur un panneau de signalisation spécifiant: morosité interdite.
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Toutes les critiques ou citations que j'ai lues, sont excellentes ! aussi j'attends de lire le tome II pour me manifester...
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