Tout d'abord un grand merci à Taifu Comics pour cette belle découverte. Je prends toujours un immense plaisir à découvrir leurs nouveautés et je suis rarement déçue. Ce manga ne fait pas exception à la règle, et ça a été un très beau moment de lecture pour moi.
La couverture est magnifique, ne trouvez-vous pas ? Elle transmet une ambiance très douce, très tendre, qui se retrouve bien dans le manga. le dessin y est vraiment très beau. Je n'ai pas bien compris le titre, par contre. Il est joli, hein ! C'est juste qu'il faut encore que je réfléchisse à sa signification par rapport au contenu du manga. C'est le côté « ultramarine » que je n'ai pas vraiment compris. Même si ça va bien avec le ciel très bleu de la couverture. ^^ Si je trouve une réponse à ma question, je vous la donnerai. ;-)
Les dessins sont assez particuliers, mais plaisants. Ils vont bien avec l'ambiance du manga. Il y a un fort contraste entre le personnage de Kengo, qui fait gros dur, et celui de Yoshioka, qui fait tout doux et tout mignon.
Ce manga est étonnamment tout de douceur et de délicatesse. Pourtant, le thème abordé est très dur. On ne parle pas seulement de harcèlement scolaire, ici. On parle également de violence, et de viol. On en voit (sans vraiment d'érotisme, ça reste un manga très soft de ce côté-là) même des images, des souvenirs du traumatisme vécu par Yoshioka l'année précédente. le point de vue étant centré sur Kengo, on n'a pourtant pas une sensation d'extrême violence à la lecture de ce manga, même si on souffre d'apprendre ce qui s'est passé, qu'on en est bouleversé et horrifié. On l'est du point de vue de Kengo, qui est moins concerné, forcément, que Yoshioka.
Yoshioka est un personnage un peu mystérieux, que j'ai beaucoup aimé voir évoluer. Au début, il n'exprime pas grand-chose d'autre qu'une courtoisie de mise. Il n'est pas bavard, mais il ne rejette pas non plus Kengo, qui le découvre par hasard dans la salle du piano, où il joue. L'oncle de Kengo est prof de musique, et il semble avoir pris Yoshioka sous son aile. Qu'est-ce qui relie les deux hommes ? L'oncle n'est pas le prof principal de Yoshioka, pourquoi semblent-ils si proches ? D'abord curieux, Kengo va rapidement réaliser qu'il est titillé par les affres de la jalousie…
L'histoire d'amour est douce et respectueuse. Kengo, au départ, semble être, donc, un gros dur sans cervelle. Gros contraste avec Yoshioka qui est un solitaire qui passe son temps à lire et a un comportement très mature. Mais en fait, Kengo est un personnage tendre, respectueux, qui se soucie vraiment des autres. Il est très entouré, et si ses amis sont agités, ils sont en fait tous des garçons ouverts et amicaux, qui vont accueillir Yoshioka avec une spontanéité désarmante, et ce même en sachant ce qui lui est arrivé dans le passé. Sans chercher à savoir s'il est vraiment gay ou non, sans chercher à le juger.
Kengo réalise peu à peu qu'il est en train de tomber amoureux de Yoshioka, mais il se retient, ne veut rien dire, parce qu'il est persuadé que Yoshioka est dégoûté par les hommes. Quelque part, il a raison, mais Yoshioka s'ouvre peu à peu à lui, parce qu'il peut avoir confiance en lui, y compris quand il accepte de sortir avec lui mais dans une relation platonique. Avec la fougue de la jeunesse, les hormones, etc, on pourrait imaginer que Kengo en soit gêné, voire rebuté, et c'est ce que Yoshioka craint, mais au contraire, tous deux apprennent à s'accepter tels qu'ils sont, avec leurs limites, envies et difficultés. Kengo respecte les traumatismes de Yohsioka, et Yoshioka accepte les désirs de Kengo. Ils en parlent, ils s'ouvrent, peu à peu… c'est très touchant. Au départ, je ne pensais pas adhérer avec le personnage de Kengo, mais il a su me conquérir en douceur, de la même manière qu'il a conquis Yoshioka.
Quant au « méchant » de l'histoire, j'ai beaucoup apprécié le « dessous de couverture » dans lequel l'auteure explique sa vision le concernant, ce qu'elle pense de lui… les paroles de l'oncle, aussi, qui dit « je ne pense pas qu'il existe des gens 100% mauvais » ». Je pense moi aussi que ce jeune homme était gay refoulé, jaloux de Yoshioka… sans doute amoureux de lui, sans oser se le révéler. La réflexion sur le fait que ceux qui harcèlent sont souvent ceux qui ont des complexes m'a beaucoup touchée, je la trouve très juste. Même si ça ne pardonne pas ces actes, ça permet de prendre un peu de recul, et quelque part, de plaindre ces gens-là aussi…
En tous les cas, The first love in ultramarine est un manga qui m'a touchée. J'aimerais voir un second tome avec un vrai retour sur l'histoire de Yoshioka, même si ce serait dur, je trouve que ça vaudrait le coup d'aller au fond des choses. Mais en soi, ce one shot est très beau, doux et tendre, plaisant à lire, pas vraiment léger, mais pas trop lourd non plus, une manière pastel d'aborder un thème difficile, en profondeur, mais sans trop bouleverser. Je vous le conseille chaudement.
Aurélie, pour le blog d'Amabooksaddict
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