A travers ses discours embrouillés, Boris finit par l'identifier comme un rabatteur de l’Église qui cherchait à acheter sa voix pour les élections prochaines ; comme il s'étonnait de voir ce procédé encore en vigueur, l'autre exprima ouvertement sa satisfaction à ce sujet : en dernière analyse, les chefs avaient estimé que c'était plus sûr. Ainsi, rien n'était changé de l'ancien système, les prix eux-mêmes, disait-il, se trouvaient rétablis au niveau antérieur.
Page 148 (édition J'ai Lu 1985)
Boris y travaille dans une vaste usine où je reconnais sans aucune peine, à de nombreux détails, la Maschinenfabrik-Augsburg-Nürnberg (M.A.N.) dans laquelle j’ai moi-même appris et pratiqué, pendant la guerre, le métier d’ouvrier tourneur. (...)
Sur une poutrelle de la toiture, au-dessus de moi, était peint en lettres géantes ce slogan sévère, qui s’adressait aussi aux ouvriers allemands: «Du bist ein Nummer und dieses Nummer ist nul» (Tu es un numéro et ce numéro c’est zéro). C’est peut-être d’abord contre cette loi inacceptable que mon régicide se révolte: le crime politique majeur – tuer le roi – c’est une méthode sûre pour se faire reconnaître comme individu.