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Citations sur Ma vie sans moi, suivi de Le monde d'une voix (45)

Le monde d'une voix

LA FORÊT


Moi, forêt,
Je ne me rends pas compte de ce que je fais !
Je viens, je vais
Comme un grand bruit hasardé

Et mes arbres sont fiers comme des comédiens
Qui viennent par hasard au village
Et content de longues histoires de voyage
Où nul ne comprend rien et qu'on craint.

Il faut rester dans les forêts avec leur lie !
Il n'y a pas de bas buisson rajeuni !

p.194
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HÉRACLITE AU-DESSUS DES EAUX…


Héraclite, au-dessus des eaux,
Je chante de tout mon pouvoir d’âme
La fuite souple du ruisseau-temps
Où la danseuse,
Mon âme,
Se détend en bras,
Cherche sa fraîcheur…
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Signes des hommes, voici pour vous mes nuits.

Langue, sois-moi toutes les langues !
Cinquante langues, monde d'une voix !
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TORTUE


Le ministre de l'Intérieur est à l'intérieur;
Il met craintivement sa tête à l'extérieur.

Il est humile, sans rival seigneurialement humile :
Il flaire de son haut le terre-à-terre, museau mobile.

De temps en temps, cela le prend, il entreprend de s'échapper
Il galope lentement de plante en plante,
Vise le paradis de la septième plante…

Il ne s'échappe pas, car ni la tortue ni le ministre de l'Intérieur
Ni nous, nul de nous, ne pouvons être à l'extérieur.

p.229
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POUR ETRE ATTAQUÉ...


Pour être attaqué d'idée en idée,
Pour obtenir d'être méconnu,
Pour que mon chant soit défendu,
Pour être partout calomnié, souillé,
Pour n'avoir pas un seul cheveu de tranquillité,
Pour que mes cris ne soient pas permis,


J'avais besoin de mes jours les plus nus
et de mes nuits les plus inconnues.

p.92
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MA VIE SANS MOI

LE PORTEFAIX DES EAUX


Par un jour bien plus beau que la cruauté même,
Avec l'appui des vents gorgés, grisés d'écume,
La mer, mortellement gémissante et hautaine,
Plus que moi souveraine hôtesse de mes veines,
M'a couvert à jamais du désastre des brumes.

Chevaux jadis amis, secours menteur des rives,
Seuils où mon souvenir s'esseule sans un cri,
Collines d'où mon âme sous ses feuilles flairait la nuit,
Et vous confins d'esprits embellis de démence,
Que ne me guidiez-vous plus bas que la souffrance ?

Plus que la mort, à jamais errant indifférent,
Exilé de la mort plus encor qu'un vivant,
M'épuisant dans mes nuits à grappiller l'oubli
Aux massifs sans parfum des profondeurs perfides,
Pirate, je vivrai sans la vie, sans ma vie.

p.61

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LES SORCIERS ÉCUREUILS


Nous appliquons la lune,
Nous étendons la brume
Sur la blessure
Inguérissable des clairières,
Sans poids.

Le soir sous la lune
Nous avons des ébats que même sous la lune
Ne voit pas.
Nous faisons danser
En rondes brunes
Les haltes des rivières
L’ébat des bois.

Venus sans grands projets
Veulent de grands jets ;
Nous voulons un monde
En grandes robes de soirée,
Pour servir la rosée.

Nous ne sommes pour personne, nous sommes!
… lutins remuants! les hommes
Sont trop lourds pour savoir
Que pour nous un instant les eaux
Et l’ombre ont dansé.

p.227-228
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LA NUIT


J’ai rejeté le Temps bien loin de mes épaules,
Vos songes, mes humains, sont mon plus vrai manteau ;
Mes genoux, faits d’espace et de collines molles,
Semblables au destin cheminent sans un mot.

Je passe, brune et lente, en la brume des fleuves,
Je n'y laisse flotter que mon indifférence
Mais les eaux, malgré moi, le dos courbé, s'abreuvent
Comme des bœufs, tous noirs, à ma fraîcheur immense.

Les talus, quand j'y dors, semblent guéris des ronces ;
Les arbres que je prends, je ne sens rien pour eux,
En eux je n'ai jamais tenu que mon silence
Et voilà qu'on m'apprends que je les rends heureux !

Hélas ! ne pas savoir pourquoi je suis si douce !
Me direz-vous comment je puis tant vous aimer ?
Mes propres pas me sont plus muets que la mousse !
Par moi sauvés de tout, vous m'avez tous blessée.

p.58
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NOTRE VIE


Le délai pour être un homme
Est toujours prolongé plus loin qu'on ne pensait.


Je tends en fou le bol des fontaines
Où tombent le temps, le ciel, la plaine.
Qu'ils tombent, moins lourd qu'un pleur,
Que n'y tombent ni songes, ni peines !

Quand la brume passe en croupe au corps d'un cheval
blanc,
Le soleil étonné grandit.

p.226
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IMAGE


Image, grand tyran,
Conscience passée de l'autre côté des rêves,

Allégresse du poète sur le chaos du donné,
Fuite du monde en troupeau de gazelles.

Le ciel, les arbres, les eaux
Arrondissent leur dos de parfait sommeil.

Je songe, univers,
Bleui de lune et de nuages, de brumes.

Âme que rien n'enfante et qui rien n'enfante !

p.162
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