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EAN : 9782020017107
256 pages
Seuil (01/10/1961)
4.25/5   4 notes
Résumé :
Le lieutenant Serge Longereau, du corps expéditionnaire français, passe à Naples sa permission de convalescence. En ce mois de février 1944, la ville semble bouillonner d’ardeur à vivre en dépit – ou à cause – des bombardements ou de l’écho à peine assourdi des combats qui se livrent dans la région : le temps est trop mesuré à tous pour le gaspiller. Serge comprend d’autant mieux les Napolitains qu’il brûle de la même fièvre. C’est dans cette disposition d’esprit qu... >Voir plus
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
De la rue, on entendait la musique et les rires. Quelques marches à descendre sous une voûte aux briques apparentes, et l'on plongeait dans une lumière bleutée. Sur une estrade, un accordéoniste, velu jusqu'aux yeux, jouait un air sautillant dont les notes semblaient s'envoler, se heurter aux murs, aux poutres du plafond, comme des oiseaux apeurés. Les jeunes filles étaient nombreuses, en robes courtes, les jambes nues jusqu'au-dessus du genou, et dans leur visage à peine fardé, leurs yeux luisants avaient des éclats de petits miroirs.Un gamin servait des boissons tièdes et pétillantes, roses ou jaunes.
Silvia choisit des places au fond, près d'une porte vitrée qui donnait sur une cour dont on distinguait le carrelage de ciment, tout crevassé, sous la lumière pourpre du Vésuve.
Très dignes, assises sur des bancs, les bras croisés sur leurs vastes mamelles, quelques duègnes surveillaient le comportement de demoiselles dont elles avaient la charge.
Je remarquai l'une des jeunes filles ; à peine seize ans, des petits seins hauts et durs, de magnifiques cheveux noirs encadrant un visage triangulaire de chatte malicieuse. Je l'observai tandis qu'elle parlait avec son cavalier, un beau gaillard au corps délié, au buste moulé par un tricot blanc au col marqué d'une bande rouge. Quelques fresques ornaient les murs latéraux et représentaient des scènes de pêche ou de vendange dans les parages du Vésuve. Le trait avait cette souplesse et cette grâce naïve que j'admirais déjà en Algérie chez les artistes qui décoraient les cafés maures.
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Nous visitâmes des villas, des temples, des jardins et des boutiques de la via dell'Abbondanza. Sylvia me montrait des fresques et des mosaïques, attirait mon attention sur les sillons creusés par les charrois dans les dalles de la chaussée, sur l'usure des margelles à l'endroit où s'appuyaient les mains, sur les graffites le long de certains murs, sur mille signes et milles traces qui auraient dû m'émouvoir et qui cependant n'atteignaient pas mon coeur. C'est que des sentiments trop puissants me retenaient dans l'heure présente. Sylvia prenait visiblement plaisir à me guider, à me faire admirer les beautés et les curiosités de ces ruines qu'elle avait mainte fois parcourues. Elle me conduisit à l'amphithéâtre et à la caserne des gladiateurs lorsque déjà le jour déclinait. La mer virait au violet et le sommet enneigé du Vésuve s'éteignait lentement comme une lampe qui s'épuise. De la campagne, le moindre appel, le moindre bruit nous parvenait, aérien, mélancolique. Il était temps de rentrer.
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Video de Emmanuel Roblès (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emmanuel Roblès
Émission complète : http://www.web-tv-culture.com/seules-les-montagnes-dessinent-des-nuages-de-marc-lepape-1277.html
C?est en 2008 que nous avions découvert Marc Lepape. Son roman « Vasilsca », alors salué par la critique, avait notamment remporté le prix Emmanuel Roblès du premier roman. Depuis, ce professeur de lettres avait quitté les écrans radar. Marc Lepape était parti vers d?autres univers. Tout en gardant un goût prononcé pour la littérature, il s?est réorienté vers le théâtre et la mise en scène, donnant lui-même des cours et s?est essayé à la peinture pour éprouver d?autres sensations de création. Mais l?envie de l?écriture était toujours là. C?est finalement une histoire sur laquelle il s?était déjà penché qu?il ressort d?un tiroir et retravaille. Et voilà ce nouvel opus « Seules les montagnes dessinent des nuages », formidable roman qui, sous couvert d?aventures, d?intrigues sur une île lointaine à la fin du XIXème siècle, cache en fait une véritable interrogation sur la place de l?homme sur la planète, sur notre vision du bien et du mal et notre relation à l?autre et à la nature. Sur une petite île d?un royaume imaginaire, Erraink Rurem débarque d?un voilier en provenance du continent européen. Sur ces terres lointaines de Sélébie, le jeune ingénieur hydrolicien doit amener l?eau dans les contrées reculées de l?île où vivent des communautés qui ne connaissent ni la violence, ni la jalousie. Mais un crime est commis et les habitants de la vallée de l?Onk apprennent la peur. Erraink, aidé de la jeune et jolie Ilnah, va devoir comprendre ce nouveau monde qu?il découvre, entre mythes et légendes, et lever la malédiction qui semble peser sur ces terres à la fois fascinantes et hostiles. Porté une écriture flamboyante mais maitrisée, un rythme soutenu en courts chapitres, et des personnages attachants dans leur complexité et leur fragilité, le nouveau roman de Marc Lepape, qui n?est pas sans rappeler le plaisir de lecture de Jules Verne, est un formidable voyage initiatique, une quête intemporelle sur l?accomplissement et une interrogation renouvelée sur le sens de la vie. « Seules les montagnes dessinent des nuages » de Marc Lepape est publié aux éditions Emmanuelle Collas.
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