AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,9

sur 10 notes
5
3 avis
4
2 avis
3
0 avis
2
1 avis
1
0 avis
Antoinette, c'est une petite parenthèse – toute petite, à peine cent pages – dans la saga Jean-Christophe. D'ailleurs, ce dernier, le protagoniste, n'y apparaît qu'à la fin. Ce n'est qu'à ce moment, et dans les tomes suivants, que l'on comprend l'importance de cette parenthèse. Si rien n'a été laissé au hasard par l'auteur Romain Rolland, sur le moment, ça peut surprendre. Je n'arrêtais pas de me demander « À quoi cela rime-t-il ? » Et, comme je n'avais pas lu le résumé, j'ai longuement attendu l'arrivée du jeune musicien. Vous imaginez ma surprise ! Qui sont Olivier et Antoinette ? Quel est leur lien avec le reste de la saga ?

Tout commence avec Antoine Jeannin, un bon bourgeois de province, qui meurt soudainement et qui laisse une femme et deux enfants dans une situation financière précaire. le trio déménage à Paris, pendant qu'Olivier poursuit ses études, sa mère Lucie et sa soeur Antoinnette essaient de joindre les bouts. C'est émouvant. Et encore plus quand on connaît la vie de l'auteur Romain Rolland et qu'on peut faire des parallèles. Pour tout dire, c'est la critique de @Gwen21 qui m'a éclairé à ce sujet. Donc, je n'en dirai pas plus et je vous invite à la lire.

Antoinette, c'est joli, bien écrit comme les autres romans. Sans doute un peu trop, si c'est possible. Peut-on se lasser de tous ces beaux sentiments, nobles et purs ? de ce gens qui vivent dans l'abnégation, même quand le destin s'acharne sur eux ? Un peu. Il me semble remarquer une légère répétition (Louisa et Jean-Christophe ?). Dans tous les cas, il devient difficile de s'identifier à eux. Je continue à lire la saga – je suis rendu trop loin pour arrêter – mais mon enthousiasme s'amenuise…
Commenter  J’apprécie          272
Romain Rolland consacre un tome entier de sa grande oeuvre "Jean-Christophe" à un personnage autre que... Christophe qui n'apparaitra que dans les cinquante dernières pages.

Ici, l'auteur offre au lecteur une parenthèse féminine avec la biographie d'une jeune fille, Antoinette, dont le père, notable de province, se ruina avant de se suicider, laissant sa famille dans le plus grand dénuement. Réfugiée à Paris et en charge de son jeune frère Olivier, Antoinette fait âprement le dur apprentissage d'une vie laborieuse toute faite d'abnégation. Par deux fois, en Allemagne puis en France, son chemin croisera furtivement l'itinéraire de Jean-Christophe mais les sentiments nés de ces rencontres n'auront été que de brefs éclairs dans son existence avortée.

Sentiment étrange de retrouver en Antoinette beaucoup de la Lily Bart d'Edith Wharton que je viens juste de quitter ("Chez les heureux du monde" et "Jean-Christophe" ont été écrits à la même époque) ; satisfaction de me dé-focaliser l'espace de quelques heures de l'univers exclusivement musical de Christophe pour attacher mon intérêt au destin d'une jeune fille innocente et touchante, broyée par le Paris de la "Belle-Epoque".

Romain Rolland a dédié ce tome à sa mère et c'est sans surprise qu'on retrouve une nette touche autobiographique entre ses lignes. On devine Clamecy, sa ville natale, derrière la description de la "petite ville de Bourgogne" où est établie la famille d'Antoinette. Sans qu'elle fut ruinée, la propre famille Rolland "monta" elle aussi à Paris, et comme Olivier, le frère mélomane d'Antoinette, Romain Rolland, futur biographe des grands compositeurs, fut envoyé au collège puis à l'Ecole Normale. Aussi est-il impossible de ne pas ressentir comme une confession ardente les paragraphes consacrés à l'évolution d'Olivier, à son comportement et à ses aspirations.


Challenge NOBEL
Challenge ATOUT PRIX 2017
Challenge PAVES 2017
Challenge Petit Bac 2017 - 2018
Commenter  J’apprécie          222
6ème tome de Jean Christophe terminé. Et si ce n'était le challenge Nobel et la curiosité de lire ces romans du début du 20ème siècle qui étaient portés aux nues, je pense que je me serais arrêtée après la première partie. Car au fur et à mesure des tomes, les déclarations sur la "race" et sur le manichéisme de certains personnages devient lassant.

Dans ce volume où Christophe est quasi absent, on apprend à connaitre la famille Jeannin... Voici la phrase d'introduction :

"Les Jeannin étaient une de ces vieilles familles françaises, qui, depuis des siècles, restent fixées au même coin de province, et pures de tout alliage étranger. "

Et si il n'y a pas eu de mélange, cela n'a pas aidé la famille comme l'écrit l'auteur :

"Cependant, la catastrophe arrivait.

Tôt ou tard, il en vient une dans la vie de ces vieilles familles bourgeoises qui depuis des siècles sont incrustées dans le même carré de terre, et en ont épuisé tous les sucs. Elles sommeillent tranquillement, et se croient aussi éternelles que le sol qui les porte. Mais le sol est mort sous elles, et il n'y a plus de racines : il suffit d'un coup de pioche pour tout arracher. Alors, on parle de malchance, de malheur imprévu. Il n'y eût pas eu de malchance, si l'arbre eût été plus résistant ; ou, du moins, l'épreuve n'eût fait que passer, comme une tourmente, qui arrache quelques branches, mais n'ébranle point l'arbre."

Car le père d'Antoinette (la jeune fille française rencontrée par Christophe dans le 3ème volume) va faire une faillite retentissante qui va changer le cours de la vie de ses enfants. C'est une longue descente aux enfers. Mais Antoinette se révèle être une sainte. Elle se dévoue au bonheur de son jeune frère Olivier qui s'avère être un ingrat doublé d'un grande sensiblerie comme il en sera question par la suite.

L'auteur présente le dévouement d'Antoinette sous la forme du sacerdoce. Et si ce n'est le style de l'auteur, il y parfois de très belles formules, on pourrait s'étonner d'un tel étalage de vertus. Autant pour R Rolland qui qualifiait Zola de Romantisme boueux, que dire de lui un Romantisme pleurnichard?

Commenter  J’apprécie          180
Un pas de côté dans le récit de vie de Jean-Christophe avec ce volume centré sur Antoinette, la jeune institutrice française que Christophe a rencontré en Allemagne et dont le souvenir lui a laissé un trouble durable.

Ce qui est plus troublant c'est le traitement que fait Rolland de ce personnage, tout en sacrifice et abnégation, et qui sert finalement de révélateur, d'ouvreur d'esprit à Christophe, ainsi qu'à introduire la relation d'osmose amicale qu'il entretiendra avec Olivier, le frère d'Antoinette.

Quoiqu'il en soit, Antoinette est un roman très court qui peut presque se lire indépendamment de la saga et dont l'intrigue, centrée sur deux jeunes provinciaux tombés à la misère suite aux errements financiers de leur père, a des accents de récit balzacien.
Commenter  J’apprécie          170
Il y a longtemps que je n'avais pas pris rendez-vous avec « Jean-Christophe » alors c'est avec grand plaisir que j'ai lu ce sixième volume du cycle romanesque de Romain Rolland.
Il est intitulé « Antoinette », prénom de cette jeune fille émouvante et timide que le musicien a croisé à l'opéra en Allemagne dans le quatrième volume « La révolte ».
Dans le cinquième tome, j'avais laissé Christophe trop en colère pour avoir envie de le retrouver rapidement, après son tumultueux séjour à Paris.
Mais ici le ton a profondément changé et j'ai beaucoup aimé ce mélodrame au féminin.
Au début du roman, nous retrouvons une famille bourgeoise de province, les Jeannin, vivant dans le centre de la France. le père est banquier mais, trop naïf, il se fait abuser et n'a pour solution que le suicide, face à la ruine de ses clients. La mère, veuve et repoussée par tous, est dans l'obligation de monter à Paris avec ses deux enfants, Antoinette et Olivier où elle va travailler jusqu'à l'épuisement. Les deux enfants, orphelins vont devoir survivre sans aide. C'est le sacrifice d'Antoinette qui permettra à Olivier d'être reçu à l'Ecole Normale et de faire des études pour s'en sortir.
Nous avons à faire à des êtres très sensibles qui pleurent beaucoup dans ce roman mais c'est parce qu'ils découvrent la misère, face aux dures conditions de survie alors qu'ils sont issus d'une famille aisée. D'ailleurs leur enfance a été heureuse puisqu'ils ont appris la musique et la lecture. C'est ce qui va les rapprocher de Christophe, croisé par hasard dans une rue de Paris à la fin du roman.

En cours de lecture, je me suis demandée où était passé Christophe (car c'est quand même son histoire) mais j'ai vite apprécié cette parenthèse centrée sur les Jeannin, comme une imbrication dans le cycle. Et puis, j'aime beaucoup l'écriture de Romain Rolland. Il donne des détails dans ces descriptions et a toujours un point de vu à défendre. C'est assez particulier.
Je crois que je ne vais pas attendre longtemps pour lire le septième volume dans la perspective d'une nouvelle amitié entre Christophe Krafft et Olivier Jeannin.
La suite au prochain épisode.

Challenge Nobel illimité
Commenter  J’apprécie          90
Après quelques 700 pages, Nous faisons une pause dans la suite de la vie de Christophe pour s'attacher à suivre la famille Jeanin.
Même si Rolland avait réussis à adoucir le coté assommant que peut avoir la linéarité de la biographie de son personnage dans les tomes 4 et 5, je trouve cet entracte bienvenue. D'autant que nous avons déjà rencontré Antoinette et ces regards croisés sont bienvenue.

Nous suivons donc la disgrâce d'une famille bourgeoise de province. Initialement sans qualité particulière si ce n'est la sympathie facile des gens qui ont beaucoup reçu sans effort, arrivée des épreuves révèlera la ténacité et la générosité de certains des membres de la famille.
Le père banquier, sans talent pour la gestion d'argent d'ailleurs, se suicidera suite au déshonneur causé par sa ruine. le drame familial révèlera la générosité et l'oubli de soi de sa femme puis d'Antoinette, qui concourra au final à la réussite scolaire d'Olivier.

Ce roman est éminemment moral, il parle de la beauté du sacrifice. Depuis le temps qu'on suit l'auteur de Jean-Christophe on n'est aps vraiment surpris.
Malgré tout, la plume de Roland est spécialement agréable. On a peu de dialogue, la narration est plus rapide que dans les tomes précédents. Mais l'histoire est assez peu compliquée et laisse beaucoup de place aux descriptions de la campagne, de l'ambiance du village, de la dureté de la vie à Paris. On y parle moins de musique, plus de littérature et de politique , un peu à l'image du tome précédent

Au Paris élitiste snob et vide de la Foire sur la Place (tome 5), On découvre aussi une autre France, travailleuse, noble dans son abnégation. intellectuelle comme l'est Olivier Jeanin mais sans snobisme. le tome suivant servira d'ailleurs à continuer l'analyse du peuple français à laquelle se livre Roland, malgré ce manichéisme légèrement forcé.

Vu que ce roman fleuve a été pensé 10 ans avant le début de sa rédaction par son auteur, je ne doute pas qu'un certains nombre des éléments posé dans ce tome resserve dans les 4 tomes restant.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (23) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1085 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}