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Citations sur Théâtre de la Révolution : Le 14 juillet - Danton - Les L.. (7)

Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de tours de force pareils dans l'histoire du Théâtre.
Une soixantaine de rôles, une foule, nulle indication précise sur le texte, tout à créer sur les planches, sans compter une partie musicale difficile à régler d'accord avec le dialogue.
Gémier fit tout, - tout à lui seul, - en quinze jours.
Je ne pris presque aucune part aux répétitions : d'abord à cause d'une extrême fatigue - et puis, je me rendis compte sur le champ que je ne pouvais rien indiquer à Gémier : autant pour ses qualités que pour ses défauts...[...]......
Jeudi 20 mars - répétition générale - très gros succès, surtout pour le premier acte - avec des critiques assez vives, pendant les entr'actes.
Vendredi 21 mars - première - succès enthousiaste. Quatre rappels après le premier acte - trois après le second, quatre après le troisième.
Des acclamations à la scène du gueux factionnaire (acte II), au couplet de Desmoulins (fin du III) - l'impression d'un triomphe, tout le monde annonçant la centième...[...]....
Et cependant la pièce n'eut que 29 représentations....
(notes sur "le 14 juillet" extraites du journal intime inédit de Romain Rolland et retranscrites dans le 4ème numéro de la revue bimestrielle d'information sur le Théâtre, "Théâtre Populaire", paru en novembre/décembre 1953)
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Le 20 ventôse, an II (10 mars 1794), le Comité de Salut Public décidait :
- 1° Que le Théâtre français serait uniquement consacré aux représentations données de par et pour le peuple, à certaines époques de chaque mois ;
- 2° Que l'édifice serait orné, en dehors, de l'inscription suivante : Théâtre du Peuple, et que les sociétés d'artistes établies dans les divers théâtres de Paris seraient mises tour à tour en réquisition pour les représentations, qui devaient être données trois fois par décade.
Le 27 floréal suivant (16 mai 1794), le Comité de Salut Public appelait les poètes à "célébrer les principaux événements de la révolution française, à composer des pièces dramatiques républicaines, à transmettre à la postérité les grandes époques de la régénération des français, à donner à l'Histoire le ferme caractère qui convient aux annales d'un grand peuple conquérant sa liberté, attaquée par tous les tyrans de l'Europe".
(signé : Carnot, Couthon, Barère, Billaud-Varenne, C.A. Prieur)
La place de la révolution (place de la Concorde), convertie en cirque, devait servir aux spectacles populaires et aux fêtes nationales.
Tous ces projets d'art républicain s'écroulèrent, le 9 thermidor, avec les chefs de la République.....
(extrait de la préface signée par l'auteur et insérée en début du volume paru aux éditions "Albin Michel" en 1926)
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« Quand l'ordre est injustice, le désordre est déjà un commencement de justice. »
- Le Quatorze juillet -
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La rue Saint-Jacques devant le portail du collège Louis le Grand. On voit la pente et le cortège royal qui gravit la montagne Sainte-Genevivève. Le jeune Robespierre, guindé dans son habit de cérémonie, est agenouillé, dans la rue, sous la pluie, devant la portière du carrosse où apparaissent les visages des royaux visiteurs. A l'intérieur du carrosse, on voit le roi qui mange voracement une aile de poulet, sans regarder le jeune homme qui, au-dehors, débite son compliment. La reine baille et échange des propos moqueurs avec la princesse de Lamballe, assise en face qui rit effrontément, en lorgnant le collégien agenouillé. De nouveau, la rue sous la pluie. le carrosse repart, éclaboussant le collégien qui se relève, son manuscrit à la main ( il n'a pu achever de le lire ), honteux et sombre. Le carrosse s'éloigne lentement, en remontant la rue Saint-Jacques. Et dans la brume qui se referme sur cette scène, on voit se profiler la guillotine.
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La scène, à Mayence, en 1793, dans la grande salle de l'hôtel du roi d'Angleterre, qui sert de quartier général à l'état-major.
Une porte à gauche. Deux portes à droite ; dont l'une à deux battants, ouvre sur un escalier. Grande fenêtre au fond, donnant sur les arbres d'une place. Dans un coin, grand poêle de faïence allumé.
Aux murs, affiches, proclamations, images républicaines.
Sur les tables, des cartes de papier, des victuailles, des sabres.
Le double désordre d'une auberge mal tenue, et d'un camp après une bataille.
Pendant tout le drame, on entend le canon, les coups de fusil au loin, dans les silences, - ou les pas de troupes dans la rue, des musiques, des chants, des commandements, - tout un bourdonnement de ville assiégée, qui est l'atmosphère de la pièce.
(lever de rideau de "les loups" pièce de Romain Rolland dédiée à Charles Peguy)
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Chez Camille Desmoulins
Salon bourgeois d'un goût fantaisiste, où tous les styles se mêlent. Aux murs, des estampes licencieuses du XVIIIème siècle. Sur la cheminée, un buste de philosophe antique. Sur la table une petite bastille. Un berceau d'enfant dans un coin de la chambre. Une fenêtre est ouverte. Ciel gris et triste. Il pleut. Camille et lucile, son petit enfant dans les bras, regardent au dehors. Philippeaux se promène de long en large, et jette en passant un coup d'oeil par la fenêtre. Hérault de Séchelles, assis dans un fauteuil, près de la cheminée, observe ses amis. Bruit de foule joyeuse au dehors.
(lever de rideau de "Danton" pièce de Romain Rolland dédiée à son père)
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Dimanche 12 juillet 1789, vers dix heures du matin. - Le jardin du Palais-Royal, vu du café de Foy. - Au fond, le "cirque". A droite, un bassin aux eaux jaillissantes. Entre le cirque et les galeries du palais, une allée d'arbres. - Les marchands sont embusqués à la porte de leur boutique, décorées d'enseignes patriotiques : Au grand Necker ; A l'assemblée nationale.
Des filles, poitrine nue, épaules nues, et bras nus, empanachées d'énormes bouquets de fleurs, se promènent au milieu de la foule d'un air provocant. - Des colporteurs crient des journaux. - Des teneurs de tripot circulent en robe de chambre, escortés d'hommes armés de gourdins. - Des "banquiers" en plein vent se glissent parmi les groupes, avec des tabourets pliants sous le bras, s'installent un instant, déploie un jeu qui se plie comme une carte, sortent des sacs d'argent, s'esquivent brusquement ,et passent.
- Foule remuante et inquiète, incertaine de ses mouvements, qui s'assied devant les cafés, se lève, court au moindre bruit, monte sur les chaises et sur les tables, va, revient sur ses pas, augmente, peu à peu, jusqu'à la fin de l'acte, où les galeries et les jardins regorgent de telle sorte que beaucoup montent aux arbres, se suspendent aux branches.
Toutes les classes mêlées : - gueux faméliques, travailleurs, bourgeois, aristocrates, soldats, prêtres, femmes, enfants, dont quelques uns continuent leurs jeux entre les jambes des promeneurs.
(lever de rideau de l'acte premier de "le 14 juillet" pièce de Romain Rolland dédiée au peuple de Paris))
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