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3,74

sur 2172 notes
J'adore ce livre! Je le trouve terriblement bien tapé et d'une justesse sarcastique hilarante.

L'écriture y est concise et sans fioriture. Toute dévouée à l'histoire, elle ne prend presque pas de place en elle-même.
La pièce entière peut être lue en une demi-heure et elle est très accessible en terme de vocabulaire. C'est d'une sobriété épatante, tout en étant très fin. Aussi, elle est une très bonne voie de découverte du théâtre et de la littérature "classique" pour un public non-initié.

Bref, un excellent livre, vite lu, savoureux et dont les leçons sont mine de rien très pertinentes : une perle. Je vous le recommande!
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Knock est considéré comme le chef d'oeuvre de Jules Romains, sans doute la pièce la plus connue dans sa production théâtrale. Cette farce satirique met en lumière des situations qui méritent d'être analysées et méditées : le charlatanisme des médecins et la crédulité de leurs patients. Jules Romains s'inscrit ici dans la lignée de grands auteurs comme Molière, avec le Médecin malgré lui et le Malade imaginaire. Dans cette tradition littéraire, le médecin est un personnage de premier plan, représenté avec tous ses travers, ridicule, incompétence, cupidité, manipulation et jusqu'à la posture du faux docteur qui réussit parfois mieux que les vrais dans le processus de guérison.

L'unique scène de l'acte I ou scène d'exposition a l'originalité d'avoir lieu dans la voiture de l'ancien docteur de Saint Maurice. Une didascalie nous indique que le paysage se déroule sur le fond de la scène. C'est l'occasion pour le couple Parpalaid de présenter la région au nouveau médecin et pour Knock de révéler une singulière et précoce vocation médicale tout en donnant des détails utiles pour les spectateurs sur son passé. Cette scène mêle habilement deux champs lexicaux, celui de la mécanique et celui de la médecine et met en lumière les faiblesses de Parpalaid et la grande curiosité intellectuelle de Knock.
Dans l'acte II, Knock interroge le tambour de ville et se fait ainsi une meilleure idée des lacunes de son prédécesseur, de plus en plus convaincu qu'il n'a pas su tirer le meilleur profit de sa clientèle. le dialogue révèle la fine intelligence du médecin et la naïveté du tambour qui ne comprend ni les calembours ni les allusions de Knock. Ce dernier se propose de donner une consultation gratuite chaque semaine le jour du marché ; il commence par examiner le brave tambour et prononce « d'un air de profonde concentration », la célèbre réplique universellement connue : « — Attention. Ne confondons pas. Est-ce que ça vous chatouille, ou est-ce que ça vous grattouille ? ». Puis Knock reçoit ensuite l'instituteur, puis le pharmacien et, dosant habillement flatterie, humiliation, manipulation et prestance scientifique, les enrôle dans son vaste projet de rentabilisation de sa future clientèle. Enfin, il reçoit plusieurs patients typiques avec lesquels il se montre tantôt fin psychologue et courtois, tantôt laconique, parfois inquiétant, un rien pédagogue, toujours indiscret pour connaître l'état des finances du pigeon potentiel…
Au troisième acte, le village de Saint Maurice est transformé ; l'hôtel du chef-lieu du canton est devenu un véritable hôpital. Knock célèbre son triomphe dans des accents lyriques, accentués par les jeux des éclairages indiqués en didascalie. Quand l'ancien docteur Parpalaid, venu encaisser son échéance, abasourdi et jaloux devant le succès de Knock, lui propose de reprendre sa clientèle de Saint-Maurice en échange de son poste à Lyon, c'est toute la population qui s'oppose au départ de Knock.
À la fin de la pièce, quand le rideau tombe, Knock a même réussi à persuader Parpalaid qu'il est malade !
Nous remarquons que le personnage de Knock est présent dans toutes les scènes de la pièce et que, malgré la montée en puissance et en difficultés, il ne perd jamais le contrôle de la situation, adaptant son attitude à chacun de ses interlocuteurs et à toutes les circonstances. Personnage ambigu et malgré tout sympathique, surtout dans son rapport à l'argent, entre appât du gain et équité, il fait passer la médecine de la notion de fonction à la notion de véritable mythe.

Dans Knock ou le triomphe de la médecine Jules Romains rompt avec la littérature du XIXème siècle qui décrivait plutôt des médecin consciencieux et dévoués à leurs patients, véritables conseils et soutiens des familles, personnages en vue dans la vie sociale, et reprend une veine littéraire délaissée. Son succès semble démontrer que les hommes ne se lasseront jamais de se moquer, par le comique et la satire, des médecins aux soins desquels ils seront toujours, tôt ou tard, obligés de recourir.
C'est avec un immense plaisir que j'ai relu Knock ou le triomphe de la médecine après en avoir vu l'adaptation cinématographique récente avec Omar Sy dans le rôle-titre. Après ce moment de cinéma trop librement adapté selon moi de la pièce (je suis un peu sceptique de voir une photo du film sur la nouvelle couverture de l'édition folio !!!), j'avais besoin de me replonger dans le texte d'origine pour en retrouver l'esprit et la lettre… C'est fait, et je vous invite à en faire autant.
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Knock ou le Triomphe de la Médecine aurait pu avoir comme sous-titre le Triomphe du Merchandising tant le Docteur Knock est avant tout un fabuleux homme d'affaires.
S'il n'est pas nouveau que la littérature aime se moquer des médecins, de leur jargon et de leurs traitements parfois plus néfastes aux patients que salutaires (Le Médecin malgré lui, le Malade imaginaire), dans cette pièce, Jules Romains va plus loin en faisant de son personnage principal un commercial.

Il vend la maladie - et ses remèdes - comme il a vendu par le passé des cravates et des cacahuètes. Rien ne l'arrête et surtout pas la bonne santé de ses patients.
En homme d'affaire avisé, il se met dans la poche le pharmacien, l'instituteur et hôtelière en prenant bien garde à ce qu'ils ne deviennent pas à leur tour des malades imaginaires. Un bon partenaire en affaire est un partenaire bien portant.

Fin psychologue et grand manipulateur, Knock décèle tout de suite les faiblesses chez les autres et les utilise à son profit. Knock invente des maladies, utilise un jargon incompréhensible pour le profane, se fait appeler « Docteur » pour se distancier de ces patients. Il est effrayant et me fait penser à tous ces charlatans qui prétendent guérir le cancer en posant leurs mains sur le corps du patient et en récitant des prières. Des minables à qui j'ai envie de foutre des baffes - mais que fait la police ?!! Je m'énerve un peu mais reconnaissez que ce genre d'individus ne mérite que notre mépris.

La pièce - qui date de 1923 - demeure très moderne aussi bien concernant le thème (hélas !) que l'écriture. Certes la France rurale décrite n'existe plus mais le rythme, les saillies et les mots d'humour n'ont pas pris une ride. J'ai profité de cet après-midi pluvieux pour relire Knock et je me suis autant marrée que la première fois que je l'ai lu.

Et je crois que rire, c'est bon pour la santé, non ?
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Je trouve que cette pièce a bien vieilli, d'ailleurs les élèves ne l'apprécient guère, en grande partie parce que les situations et le langage ne leur parlent plus.

D'accord, les thèmes de la malhonnêteté professionnelle et de la manipulation, de l'appât du gain sont toujours d'actualité mais pas exprimés de cette manière démodée et difficilement compréhensible pour un jeune public.Que peuvent évoquer pour eux une " torpédo" ou un crieur public ? La dernière fois que j'ai tenté d'étudier un extrait de cette pièce, je me suis heurtée à cette difficulté de compréhension et passer son temps à expliquer des mots enlève beaucoup au plaisir de la découverte d'une scène théâtrale.Molière ne semble pas provoquer le même problème, pourtant la langue du 17 ème siècle est ardue pour les jeunes mais la vivacité, le sens comique de l'auteur effacent cet obstacle.Ce n'est pas le cas ici.

Restent quelques passages amusants, dont le plus connu, celui du fameux " ça vous gratouille ou ça vous chatouille ?" ou celui où la dame en noir avare est quand même décontenancée par les propos du docteur concernant sa -fragile, selon lui- santé.A dix ans, j'ai joué ce rôle en CM2, il y a longtemps donc !!

Je suis sans doute un peu dure envers cette pièce mais c'est mon ressenti actuel...
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Une pièce très comique sur la médecine qui fait rire mais aussi réfléchir ... La première représentation a eu lieu en 1923 mais elle est toujours très actuelle : la médecine est partout aujourd'hui dans notre société , peut être même là où elle ne devrait pas ; pour preuve la France est le premier consommateur européen de médicaments, dont une partie n'a pas d'utilité prouvée.

Knock est le remplaçant d'un médecin de province. Il arrive auréolé du prestige de ses diplômes et en profite pour refourguer tout un tas de traitements aux gens en ciblant leurs faiblesses.... Car tout bien portant est un malade qui s'ignore n'est ce pas ? Et ne serions nous pas tous un peu hypocondriaques à scruter toute apparition de symptômes ( ça vous chatouille ou ça vous gratouille ? ;)) ... ?
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Le Docteur Parpalaid quitte le canton rural dans lequel il exerce comme médecin depuis plus de vingt ans, pour un cabinet en ville. Il croise Knock, son remplaçant, à qui il a cédé sa maigre clientèle pour quelques milliers de francs (des années 1920). Chacun des deux hommes est persuadé d'avoir fait une affaire. le Docteur Parpalaid car il connaît la faible fréquentation de son cabinet, Knock parce qu'il a de grandes idées pour développer la Médecine. de fait c'est une véritable stratégie marketing que met en place le Docteur Knock : publicité (le tambour), conditions tarifaires accrocheuses (gratuité de la visite du lundi matin, jour de marché), étude de marché (dialogue avec les patients sur leurs moyens), contractualisation des services sur plusieurs mois, services annexes (pharmacie), etc. Bigrement efficace !!! Il s'agit ici de vendre des soins, non des cacahuètes... C'est précisément ce qui confère à cette pièce sa drôlerie. Une pièce et un humour non démodés, seuls les modèles de véhicules peuvent rester difficiles à trouver pour une adaptation moderne...
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"ça vous chatouille ou ça vous grattouille ?", qui ne connait cette citation sortie tout droit de la pièce de Jules Romains, même si on ne l'a pas lue. Cette oeuvre est une satyre sur une forme de charlatanisme, car bien que notre docteur Knock qui vient de racheter un cabinet dans une localité où personne n'est jamais malade, soit un véritable médecin, la population n'a nul besoin de son aide.
Une population en bonne santé signifie la ruine du médecin, notre bon docteur ne va donc pas y aller par quatre chemins pour trouver des patients, vu que "tout homme bien portant est un malade qui s'ignore".

Selon les pires méthodes de manipulation de vente dans les grands magasins, les boutiques ou sur les marchés, Knock va proposer une consultation gratuite à la population, qui comprend plutôt des fermiers aisés et non de pauvres paysans. Pour la fidéliser, il parviendra à faire croire à toute la localité bien crédule, qu'elle pourrait être malade. Sa méthode, hautement lucrative par rapport à celle de son prédécesseur, le docteur Parpalaid, démontre qu'en tout médecin, sommeille un commerçant.

Knock prend donc le pouvoir et devient un manipulateur, un gourou, aidé par le pharmacien qui s'enrichit lui aussi au passage et par l'aubergiste qui héberge les patients. L'auteur a parfaitement su jongler avec le cynisme de son personnage, qui ne parait pas pour autant antipathique au lecteur. L'humour est bien présent, mais le fond est plutôt dramatique, car on exploite les gens...

Lien : https://lecturesdartlubie.bl..
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Knock ou la pièce de théâtre qui dénonce le charlatanisme de certains médecins. Dans le petit village de Saint-Maurice, les habitants ne vont pas souvent se faire soigner car leur Docteur Parpalaid ne prête pas beaucoup d'attention à leurs maux. Mais lorsque le Docteur Knock remplace ce dernier, qui part exercer sur Lyon, les habitudes vont peu à peu changer. Knock propose quelques consultations gratuites, des visites à domicile, fait payer les patients selon leurs revenus... Même si les diagnostics du médecin semblent quelque peu exagérer, les patients sont ravis qu'on les écoute enfin. En à peine trois mois, Knock parvient à doubler le nombre de ses consultations.
Une pièce originale et moins légère qu'il n'y parait. Cependant, je m'attendais à plus d'humour autant dans les dialogues que dans les situations. J'aurais vraiment étudier cette pièce à l'école pour en découvrir toutes les analyses possibles.
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Ca vous gratouille, ou ca vous chatouille...
Un petit bijou théâtral.
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"Çà vous chatouille ou ça vous grattouille?"

Le titre de ma critique est une phrase célèbre écrite de cette pièce de théâtre célèbre qui égratigne bien le milieu médical. A rapprocher par certains aspects du "malade imaginaire" ou du "médecin malgré lui" de Molière.
La version début de siècle de "la maladie de Sachs" de Winckler dont j'ai par ailleurs également réalisé la critique. Cela permet de désacraliser le médecin et de montrer que Charles Bovary n'était pas le seul mauvais toubib. Une pièce de théâtre agréable à lire et rapidement lue... mais qui laisse quelques traces indélébiles. Un classique... genre serment d'hypocrite... non d'Hippocrate. Pardon pour ce lapsus révélateur... comme les bandelettes PH.
Lien : http://www.critiqueslibres.c..
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