Extrait de ma chronique :
"On le devine à travers cette rapide présentation des personnages,
José Roosevelt convoque, en plus de toutes les lignes de force déjà évoquées, deux archétypes féminins fort différents, celui d'Eve, chassée hors du jardin d'Eden, du "paradis perdu" (dont elle conserve la nostalgie), et celui d'Alice, qui y entre au contraire : comme l'explique Alice page 343, "Le nom d'Eve est lié à la source de la vie, au début de l'histoire. Alice est le produit d'une civilisation vieillissante."
Paradoxalement (ou pas), pour vivre finalement leur amour, qui avec Adam, qui avec Ian, Eve et Alice choisiront les mondes avec lesquels elles ont, au bout du compte, le moins d'affinité (mais qui confirment leur destin archétypique) : le futur pour l'une, le "siècle 21" (alias le "paradis perdu") pour l'autre – mais l'important, plus que la destination finale, n'est-il pas le voyage ?
Ceci vaut également pour le lecteur ou la lectrice qui prend place à bord des 788 pages de CE, véritable vaisseau-amiral conçu pour voguer sur la mer en furie qu'est notre époque numérique – car comme le proclame Eve page 755, dans le chapitre 6 1/2 : "Nous sommes à l'intérieur d'un livre. Son auteur l'a écrit pour se donner du courage. Il l'a écrit, refusant la fuite. Refusant de tourner la tête.""
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