1. « Les humains qui font et refont leur vie sont peut-être les mêmes qui la gagnent. Refaire sa vie, gagner sa vie, réussir sa vie, rater sa vie... Il y a derrière ces expressions l'idée que la vie n'est pas acquise, que le corps et l'esprit qui s'animent chaque jour ne suffisent pas à définir la vie. » (p. 55)
2. « Une maîtresse m'a confié un jour sur un coin d'oreiller qu'elle papillonnait sexuellement d'un partenaire à l'autre en attendant de trouver "l'amour de sa vie". Curieux, je lui demande comment elle définissait ce fameux amour. Elle m'a répondu : "Je ne sais pas le définir, mais quand je le rencontrerai, je le reconnaîtrai, je saurai que c'est lui, et il me reconnaîtra aussi."
Je ne connais qu'un type de personne capable d'en reconnaître une autre avec un tel instinct : une maman. » (p. 89)
Aimer, c'est là, maintenant, tout de suite, dans le temps bref d'une pulsation du coeur, qui bat plus vite quand je te désire, moins vite quand tu m'apaises. C'est une expérience sensorielle de l'instant, pas une assurance anti-solitude pour quand on sera vieux, qu'on contracte avec une assurance-vie et une convention obsèques.
Et n'oublions pas ceux qui s'en foutent. Ceux qui préfèrent être seuls, qui trouvent qu'aimer, c'est trop compliqué, qui préfèrent l'amour inconditionnel d'un chien, ou pas d'amour du tout.
Certains se croient princes ou princesses, d'autres se croient crapauds ou grenouilles, alors qu'ils ne sont que banalement humains.
Je sais que ça ne durera peut-être pas, qu’arrivera possiblement le moment où la relation “bascule vers autre chose”, en l’occurrence vers quelque chose qui m’emmerde ou qui l’emmerde, donc je ne me mens pas à moi-même et vis cette relation magique au jour le jour, sans chercher à la projeter dans un futur impossible, ce qui ne m’empêche pas d’en prendre soin. Elle dure le temps qu’elle dure, trois jours, trois mois, trois ans, trente ans (soyons fous) et quand elle s’arrête je verse une larme, promène ma mélancolie dans la rue en écoutant de la musique triste, jusqu’au prochain sourire, aux prochains mots échangés qui amorceront l’histoire suivante, sans considérer le manque comme une anomalie, un problème à régler immédiatement.