Les tendances sociales et surtout les tendances utilitaires prêtaient aisément matière à raillerie. Laurent Jan se moquait avec esprit de ceux qui voudraient "améliorer les masses par la peinture et corriger les moeurs avec des bas-reliefs. On deviendrait zélé chasseur en s'inspirant d'une revue de la garde nationale ; de faibles femmes raffermiraient leur vertu chancelante en contemplant une Lucrèce de marbre."
Ainsi s'affirme cette idée que le pittoresque ne réside pas dans les décors rares que la nature ne réalise que par exception : tout paysage, si indifférent qu'il puisse paraître aux yeux mal exercés, porte en lui son intérêt, et Delacroix, avec sa lucidité coutumière, en fait la remarque : "la plus pauvre allée avec ses baguettes toutes droites sans feuilles, dans son horizon plat et terne en dit autant à l'imagination que les sites les plus vantés."
nouvelle conception d'un art moins préoccupé d'exprimer la personnalité de l'artiste, moins lyrique, moins subjectif, moins libre, plus soucieux, au contraire, de traduire avec exactitude le spectacle de l'univers, de partager les pensées et les émotions contemporaines, art plus objectif, plus humain, ou, si l'on veut, art réaliste.
Les périodes d'équilibre moral, de tranquillité ou d'indifférence sont favorable au classicisme ; les périodes d'excitation nerveuse ou de dépression développent les instincts romantiques. L'art pour l'art répond aux époques de servitude, l'art social est le fruit de la liberté.
tandis que paraissent les signes avant-coureurs de la poussée réaliste, d'autres signes non moins certains témoignent, dans le goût public, un besoin de plus en plus vif de ménagement, des complésances pour la fadeur, une répulsion pour une sincérité crue.