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3,66

sur 89 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est lors d'un transfert de la prison d'Aspsås vers l'hôpital que Bernt Lund réussit à s'échapper malgré les chaines qui le maintenaient prisonnier et les deux gardiens qui le surveillaient. Une chasse à l'homme commence alors car, selon les psychiatres qui ont étudié le cas de ce violeur, il pourrait à nouveau recommencer. En effet, alors qu'il avait violé puis tué deux petites filles quatre ans auparavant, il n'éprouvait aucun remord, bien au contraire. le commissaire Ewert Grens et son adjoint Sven Sundkvist, de la police de Stockholm, sont chargés de l'enquête et doivent impérativement le retrouver au plus vite. Toute la police est mise à contribution, les écoles et les parcs pour enfants sont sous haute surveillance et la population est en émoi. Malgré tout cela, un couple de randonneurs retrouvent le corps d'une petite fille, qui selon l'autopsie, aura été violée puis assassinée. Pour le légiste, cela ne fait aucun doute, il porte la marque de Lund...

Ce polar ne fait pas dans le minimalisme. Les auteurs vont droit au but, sans concessions. C'est violent, sombre, glauque et brut. Les mots sont crus, incisifs, choisis pour nous faire frissonner, nous écoeurer parfois ou nous émouvoir. L'écriture est finement ciselée, les chapitres très courts ajoutent un rythme soutenu et terriblement accrocheur, malgré l'horreur et la misère. Un polar très noir qui se distingue de par son originalité, sa trame, son scénario haletant, des personnages parfois attachants parfois répugnants, une atmosphère lourde et stressante. Toute une série de questions se pose alors sur le fait de se faire justice soi-même, de la compétence de la police et de la surveillance suffisante ou non des délinquants.
Un polar très original qui fait réfléchir et qui interpelle...

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Ok, je savais que j'ouvrais un livre parlant d'un serial killer et connaissant déjà les auteurs, je savais que ce serait rude.
Oki, je savais que ce serial killer était un pédophile et ne tuait que des petites filles.
Ok, j'aurais pu me douter que ce livre serait à plusieurs voix, dont celle de ce serial killer décrivant son ressentit durant les crimes...

Argh, le poids des mots suffit, heureusement qu'il n'y a pas le choc des photos, mon imagination est bien assez fertile comme cela, merci messieurs Roslund et Hellstrom.

Mais je ne m'attendais absolument pas à ce que ce titre, La Bête, ne désigne pas uniquement ce monstre. Je ne m'attendais pas davantage qu'une fois l'enquête résolue, la justice rendue, l'histoire continue.
Ce livre est comme un microscope placé sur la société quand une telle tragédie a lieu. La bête n'est pas uniquement l'assassin pédophile, la bête, ça peut être n'importe qui pourvu que les convictions, les évènements s'y prête.

Et ça, ça fait sacrément froid dans le dos.
Un livre dont on ne sort pas indemne.
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AUTEURS A SUIVRE !!!
Histoire sordide d'un psychopathe violeur et tueur d'enfants, de ses perversions, de son évasion, de la traque dont il fait l'objet… Puis réflexions passionnantes sur le traitement social et juridique des crimes sexuels.
Dans un premier temps, le récit zoome alternativement sur les enquêteurs, une prison, les crimes de Bernt Lund, et les parents d'une de ses victimes. L'intrigue prime sur les états d'âme des enquêteurs : même s'ils ont une forte personnalité, on en sait peu sur leur vie privée - ça change de la plupart des polars suédois. La description du milieu carcéral est sans complaisance : les violeurs, et a fortiori les péd*philes, y sont traités de manière impitoyable par les autres détenus. La façon dont Lundt désigne ses petites victimes est crue et de ce fait extrêmement dérangeante. Quant aux comportements des proches de la victime, on évite soigneusement de trop s'y attarder si on veut avoir le courage d'aller au bout de sa lecture.
Un rebondissement ouvre une seconde partie absolument magistrale, qui invite à réfléchir sur les condamnations possibles pour les délinquants sexuels, sur la peine de mort, sur les paradoxes de la Justice et sur le pouvoir de l'opinion publique.
Bien plus qu'un polar, un récit choc, aussi bouleversant que captivant, qui lance un vrai débat de société.
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Odjuret en suédois, la bête en français.
Coup de coeur, grande découverte !
Qu'est ce que c'est que cette bête immonde ?
L'assassin pédophile récidiviste ?
Le père d'une petite victime qui devient l'assassin du meurtrier de sa fille pour se venger, pour éviter d'autres meurtres insupportables ?
La haine, l'intolérance qui monte dans ce bon pays très tranquille qu'est la Suède face à la déviance ?
La construction du roman est impressionnante, nous devinons ce qui va se passer ... alors ce ne sera pas écrit, ce n'est pas la peine, notre cerveau a déjà mis en place la scène, alors on passe à la suite, à l'après.
Doit on mettre à mort un homme pour qu'il ne soit plus un danger comme on le ferait avec un chien enragé ?
Un homme n'est il qu'un chien ?
Faut il piquer les chiens enragés ?
Un homme, peut on le tabasser à mort ?
Alors la bête immonde c'est peut être tout ce bordel qui n'est pas de la fiction mais de simples faits rassemblés ça et là et qui décrivent ce qui est déjà arrivé et ce qui peut arriver demain !
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Quatre ans après avoir violé et tué deux petites filles, Bert Lund parvient a s'échapper de la prison où il était détenu.

Malgré que toute la police de Stockholm soit a ses trousses, il récidive en violant et assassinant la petite Marie laissant un père effondré et désireux de se venger. S'engage alors une chasse à l'homme pour retrouver la Bête avant qu'elle ne frappe une nouvelle fois.

Deux parties bien distinctes dans ce policier : la première étant sur le tueur pédophile, ses meurtres, son évasion, sa récidive et la chasse a l'homme. Dans cette partie, les points de vue sont alternés puisque nous sommes dans la tête aussi bien du tueur, du commissaire, le père d'une des victimes et même dans celles de prisonniers. le rythme est soutenu, pas le moindre temps mort mais autant dire que les passages où le tueur pédophile passe a l'acte sont des moments difficiles pour le lecteur car les auteurs ne nous épargnent pas.

La deuxième partie est un bilan de la première. Les auteurs essayent par le biais de ce livre d'ouvrir un débat sur le thème " l'impuissance de l'autorité judiciaire sur les récidivistes" sans pour autant nous donner une solution clé en main. Leur seul parti pris est de nous montrer les limites de l'auto justice et des répercussions qu'elle peut avoir.

En résumé, un livre fort avec des passages émotionnellement difficile a lire. Un polar qui invite a une reflexion sur la justice et ses limites et nous montre la complexité de la réinsertion.

Un livre fort et éprouvant. Ma note 8/10.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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Un polar cru, très noir et bouleversant.
Je m'y attendais bien un peu, car j'avais lu – ou du moins survolé - plusieurs critiques avant de me lancer moi-même dans ce livre que j'avais choisi dans le cadre du challenge géographique « En 2022, je voyage… » sur Livraddict, qui double les points des romans écrits à quatre mains, et qui met la Suède à l'honneur ce mois-ci. Mais je ne savais pas que ce serait à ce point-là.

Il faut d'abord relever la narration de ce livre détonnant. Les auteurs ont choisi un découpage en chapitres (très) courts, aux allures de roman choral : on reste certes aux côtés d'un narrateur omniscient, mais qui se penche au plus près des quelques protagonistes que l'on croise, on a vraiment l'impression de se trouver tout à coup partager leur vie quelques instants ou quelques jours – et cette façon d'aborder les choses atteint son paroxysme dérangeant quand on approche du prédateur pédophile qui va tout déclencher : là, on a carrément l'impression de plonger dans sa tête, même si le narrateur garde une infime distance (dans le sens où il ne passe jamais à la 1re personne du singulier) qui n'en semble dès lors que plus terrible.
C'est une écriture acérée, précise, très directe, sans aucun doute volontairement provocatrice par moments (on ne compte pas le nombre de « p* » qui émaillent les chapitres dans lesquels les auteurs se mettent dans la tête du prédateur pédophile !), certains disent même « chirurgicale » (même si je n'aurais pas choisi ce mot-là, je crois qu'il peut convenir aussi). C'est une écriture très visuelle aussi, qui suggère bien davantage qu'elle ne montre, qui montre bien davantage qu'elle ne dit, et quand elle suggère ou montre, on est pris aux tripes. Gravement.

L'histoire de base est pourtant assez simple : un prédateur pédophile rôde… Après le meurtre horrible de deux petites filles qu'il a réellement outragées, et ne présentant aucun remord pour un acte qui relève de la barbarie bien plus que d'une déviance mentale, un dénommé Lund se retrouve incarcéré. Mais parce qu'un quelconque psychiatre a considéré sa déviance comme « légère », Lund est accompagné par seulement deux gardiens lors d'un transfert pénitentiaire, et parvient à s'échapper… Bien entendu, il récidive dès qu'il peut, et cette fois la victime violée, violentée et finalement tuée est une petite fille de 5 ans, Marie – dont les auteurs avaient partagé des bribes de quotidien avec le lecteur, ce qui rend les choses encore plus horribles, si seulement c'est possible. C'est alors que le père de Marie, excédé par l'impuissance (ou l'incompétence ?) des services de la Justice, non par esprit de vengeance mais pour éviter que les vies d'autres enfants soient détruites à leur tour (sachant que le pédophile va recommencer), et aussi parce que, pris dans ce deuil impossible, il considère que sa propre vie s'est arrêtée le jour où on a retrouvé le cadavre de sa fille, il décide de mettre fin aux agissements du violeur en série…

La première partie du livre nous parle essentiellement de ces événements-là, avec en parallèle une histoire de prison où on rencontre quelques personnages incarcérés plus ou moins forts, leur haine de ceux qu'ils appellent « les pointeurs » (quels que soient leurs propres crimes à eux), le code d'honneur qui régit les rapports à l'intérieur de la prison, et le passé trouble voire dramatique de certains d'entre eux… On devine que ces deux parties de l'histoire vont se rejoindre tôt ou tard, on ne sait trop comment, et pour le coup, ça a été un fameux twist final que l'on sent pourtant venir… mais je ne peux en dire plus.

La deuxième partie quant à elle, qui pourrait sembler plus détachée encore (en tout cas, il n'y est plus question d'un quelconque nouveau meurtre), s'apparente davantage à tout un questionnement sur la Justice : entre le jeune procureur arriviste qui veut condamner le père justicier à la perpétuité, en vertu des lois qui ne permettent en aucun cas de se faire justice soi-même quelles que soient les circonstances ; l'avocate qui veut plaider la légitime défense et à qui les textes de Loi donnent tout autant raison ; les policiers dégoûtés qui continuent quand même parce que c'est leur métier et, comme dirait l'un, ils ne savent rien faire d'autre ; et en parallèle, les dérives que le retentissement du procès (et plus encore de son issue) vont entraîner ici ou là, auprès de gens qui n'ont rien à voir l'histoire mais qui décident tout à coup de rendre justice eux aussi, sur un voisin exhibitionniste (mais autrement bien « sage ») ou un clochard qui insulte tous les patients de « p* »… Où est l'acceptable humainement ? Où est l'acceptable légalement ? A-t-on le droit de rendre justice soi-même ? Et quid de la peine de mort dans des cas extrêmes comme celui des prédateurs pédophiles récidivistes ?

Parmi les quelques commentaires que j'ai donc lus, nombreux sont ceux qui soulignent comme ce livre fait réfléchir sur le sens de la Justice, et notamment sur ces quelques questions que je viens de soulever. Pour moi, et je n'ai pas honte de le dire, les choses sont beaucoup plus tranchées.
J'avais un peu plus de 20 ans au moment de la tristement célèbre « Marche blanche » (1996), à la suite de la découverte des corps de Julie et Mélissa, et le sauvetage miraculeux des deux victimes suivantes d'un certain Marc Dutroux, avant qu'il ne soit trop tard… Ce sont des événements qui ont marqué tout un peuple (le mien) et au-delà, qui marquent à vie, même si je n'étais pas concernée, même si je n'étais même pas encore mère ! (D'ailleurs, les auteurs se sont-ils inspirés un tant soit peu de cette histoire de chez moi ? Il y a certaines similitudes troublantes… à croire qu'on n'apprend jamais rien de rien ! pour qu'un système judiciaire suédois, même fictif comme ici, répète les erreurs du système judiciaire belge, une dizaine d'années plus tard, ce livre ayant été publié en 2004 en Suède…)

Mais pour revenir à ce livre : les descriptions de l'état dans lequel on a retrouvé les corps de deux petites victimes du prologue, puis de la petite Marie, sont poignantes et horribles… mais, à force d'avoir lu plusieurs polars et autres thrillers, je me suis rendu compte (non sans un frisson) que, même si c'est dur, « ça passe », ce n'est même pas pire que ce que j'ai pu lire ailleurs ! En revanche, je me suis retrouvée les larmes aux yeux plus d'une fois, incapable de poursuivre ma lecture, à chacun de ces courts chapitres où les auteurs mettaient l'un ou l'autre des parents de Marie en scène, après la découverte du corps – en particulier, ce n'est guère un grand spoil, tous mes poils se sont hérissés, de mon crâne jusqu'aux orteils, en entendant le cri de la mère, lorsqu'elle vient identifier le corps à la morgue… Et zut, voilà que j'en pleure encore !

Bref, tout ça pour dire : oui, on peut se poser des tas de questions sur la Justice en lisant ce livre, extrêmement bien construit en ce sens, je dis bravo aux auteurs ! Mais pour ma part, sans vouloir me substituer à la Justice (qui, au final, n'est jamais qu'un organe humain, avec ses forces et ses faiblesses, et surtout son indispensable nécessité dans nos démocraties), je sais que, si un type tel qu'un Lund (ou un Dutroux) faisait un tel mal à l'un de mes enfants, moi aussi je mets fin à ses jours si j'en ai l'opportunité, sans attendre un improbable procès qui ne va jamais le condamner que trop légèrement… La seule petite hésitation que je pourrais avoir serait liée au fait que j'ai trois enfants : est-ce que ça vaut la peine de laisser les deux autres « survivants » sans maman, une maman qui serait potentiellement en prison pour avoir débarrassé la terre d'une telle ordure pourtant humaine ? Une seule conclusion, en paraphrasant des mots qui ont déjà été dits et même chantés, mais qui doivent malheureusement répétés encore et encore : « Malheur à celui qui blesse (ou pire : viole et tue) un enfant ! »
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Premier livre de ce duo ultra doué.
Le sujet traité est vaste, ambitieux et dérangeant : la pédophilie. Mais vue presque de l'intérieur. Avec les réflexions du pédophile, des flics, du père de la petite fille.
Et puis la vaste question : peut-on se faire justice soi-même?
Cela peut-il entraîner une chaîne de réactions incontrôlées chez des êtres plus faibles ou plus violents ?
La justice des hommes est-elle toujours adaptée, quel que soit l'objet de son exécution ?
Une somme de questions qui, bien sûr, ne trouvent pas toutes les réponses dans ce livre magnifique.
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un excellent polar suédois, glauque comme j'en ai rarement lu! Un psychopathe pédophile multirécidiviste, condamné pour le meurtre et le viol avec torture de deux petites filles de neuf ans, s'évade lors d'un transfert de prison. Il récidive aussitôt, violant et tuant de la même manière une blondinette de six ans cueillie la sortie d'un jardin d'enfants. le père se fait justice lui-même au moment où il allait à nouveau passer à l'acte sur deux autres enfants. S'ensuit un procès retentissant avec des répercussions dans toute la Suède, et en filigrane la question de la légitimité de la vengeance dans le cas de crimes aussi horribles que la police n'est pas parvenue à empêcher. Dans les prisons, où les délinquants sexuels sont détestés, et dans la Suède profonde, cette médiatisation suscite une véritable psychose...
Entre le dégoût que m'inspire la pédophilie à la base et le fait d'avoir une fille de six ans ressemblant à une petite suédoise comme dans le bouquin, ça m'a vraiment remué les tripes. Ce livre est excellent, marquant, mais pas forcément à mettre entre toutes les mains !
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Une vraie réussite, un auteur à suivre, très bien écrit, une histoire choquante et dramatique, je ne sais pas comment j' aurais réagis si j' avais vécu cette histoire certainement comme le papa de la gamine bref à conseiller fortement mais attention âmes sensibles s' abstenir, quelques passages très durs.
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