Ce livre présente une peinture impressionniste de la société technologique, de ses développements et de ses implications.
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Après la phase de conquête de l’espace terrestre, puis celle de la croissance industrielle, nous entrons dans une phase de « réticulation » de la société. Il se crée, de proche en proche, des réseaux de plus en plus étroitement interconnectés et interdépendants. Macro et micro-réseaux au sein desquels chacun est à la fois un « lien » et un « noeud ». Cette « société réticulaire », rendue possible par l’essor des communications, conduit à des diversifications, des décentralisations, des différenciations du tissu de la société. La logique de l’énergie implique centralisation et exclusion. La logique de l’information, distribution et complémentarité. De nouvelles valeurs émergent : modification des rapports à soi-même ; autres regards sur la conduite de sa vie, la santé, les sports individuels, les relations à la maladie et à la mort ; nouveaux rapports avec les techniques -outils de changements- telles la biologie, l’informatique, la robotique ; besoin d’évaluer leur impact sur la vie quotidienne et l’avenir de la société ; nouvelles exigences sur la qualité de l’environnement
Il est intéressant de relire aujourd’hui les conclusions du « Rapport global 2000″ remis au président Carter par le Council on Environment Quality et le département d’État en juillet 1980. Ce rapport est particulièrement pessimiste : la croissance démographique va se poursuivre ; les ressources énergétiques vont diminuer ; la pollution va s’étendre ; le fossé économique entre pays développés et pays en voie de développement va se creuser ; l’eau potable sera plus rare, les aliments aussi et il seront plus chers ; la faim dans le monde touchera plus d’hommes, de femmes et d’enfants qu’aujourd’hui ; les déserts vont progresser, les forêts diminuer ; 500 000 espèces animales et végétales vont disparaître, réduisant la variété de l’écosystème et diminuant sa stabilité ; le monde sera plus vulnérable, plus tendu, les risques de conflits plus grands que jamais.
Que faut-il en penser ? S’agit-il du constat de faillites de nos méthodes de prévision et de gestion à l’échelle de la planète ? De l’échec du modèle industriel ? Ou plutôt du résultat d’une approche morcelée des grands problèmes, sans vision globale, en « patchwork », conduisant à des décisions ponctuelles, au coup par coup ?
Toute sa vie, à côté du grand jeu de la recherche, André Lwoff a mené le grand combat pour les valeurs. Un combat pour les valeurs plus que pour les « idées », car André Lwoff se méfie des idées. La science, pour lui, n’est pas « dangereuse ». Ce qui l’est, ce sont les idées, et surtout ce qui en découle : les guerres, le fanatisme, l’intolérance, les purges staliniennes, le massacre des juifs. Dans une récente interview, il rappelait, à ce sujet, une citation de Julien Benda : « Ce ne sont pas les idées qui provoquent les sentiments mais, au contraire, les sentiments qui provoquent les idées ; ce n’est pas l’antisémitisme qui provoque la haine mais, au contraire, la haine sans objet ou le besoin de haïr qui se jette sur une idée d’objet haïssable, qu’elle trouve toute faite dans le commerce.
Le secret de la réussite japonaise ; « savoir accepter et gérer les conflits plutôt que de chercher à les éliminer par des solutions artificielles.
Penser globalement agir localement. [René Dubos]
LES COUPS DE CŒUR DES LIBRAIRES 12-06-20