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3,64

sur 180 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman, cela fait des années que Bragelonne en parle et l'annonce comme le grand roman de Fantasy écrit par un auteur Français. L'éditeur en a fait son coup de coeur de l'année 2013 et le compare même au Trône de Fer ou encore au Nom du Vent. Information à prendre avec des pincettes, car depuis quelques années je fais attention à ces fameux coups de coeur. À noter aussi que ce roman va avoir la chance d'être publié dans une dizaine pays et au mois 5-6 langues. Alors, quand Babelio a proposé de découvrir ce livre en avant-première, je n'ai pas attendu longtemps pour présenter ma candidature. Je remercie donc les éditions Bragelonne et Babelio pour m'avoir fait découvrir ce roman. Concernant la couverture elle se révèle sobre, certes intéressante, mais pas extraordinaire non plus selon moi.

Ce qu'on remarque dès les premières pages c'est que l'auteur connait bien ces classiques de la Fantasy et qu'il sait parfaitement se les approprier et les réutiliser pour nous offrir une histoire vraiment intéressante. En effet le livre se lit facilement, sans jamais ennuyer le lecteur, ce qui fait qu'on tourne les pages avec plaisir pour essayer de mieux comprendre l'histoire des différents personnages et leurs importances. Une des réussites aussi de Antoine Rouaud est d'éviter un peu le premier tome d'introduction, par sa narration mélangeant flash-back et présent, le tout de façon imbriqué, intelligente et efficace. Par ce système de présentation, l'histoire va se révéler vive et entrainante du début à la fin permettant d'éviter justement les passages parfois un peu longuet, offrant ainsi des rebondissements et des retournements de situations amenés de façon réfléchi, tel un puzzle qui nous permet, au fur et à mesure, de reconstituer les rouages de l'intrigue.

L'autre point positif vient aussi de l'univers développé par l'auteur, en effet d'habitude en Fantasy on retrouve souvent le pouvoir dans les mains d'une seule personne, avec ses distensions et ses luttes. Dans ce livre on oscille entre la chute de l'Empire et les premières années de la République. L'auteur peut donc ainsi jouer avec cette transition et nous dévoiler un peuple en plein bouleversement, avec ses attentes, ses besoins vis-à-vis du pouvoir, ses rêves et ses envies de liberté tout en dévoilant aussi les mauvaises surprises qui peuvent apparaitre. Une jeune République encore naïve et balbutiante face à un Empire austère, carré et en fin de vie; un aspect vraiment intéressant. Concernant les aspects sur la magie et la mythologie on reste, j'avoue, dans le classique. Les religions sont esquissés, manquent un peu de profondeur, mais devraient normaleemnt se développer plus par la suite. Pour la magie l'auteur nous présente le « Souffle », mais, j'avoue, pour le moment, le tout reste assez simple. J'espère plus d'informations dans les prochains tomes, surtout qu'elle nous est présentée comme propre aux chevaliers, mais trop facilement appréhendé à mon goût.

Concernant les intrigues, on est tout de même loin de ce que peut proposer comme densité un Trône de Fer, mais celles qui sont développées par le roman se révèlent vraiment plaisantes, entre luttes de pouvoirs, trahisons et guerre. Malgré tout, ce roman possède tout de même quelques points qui m'ont dérangé et je pense principalement au fait que le tout se révèle vraiment balisé et sans véritable grosses surprises. L'auteur cherche bien à mettre en place quelques coups de théâtre, mais rien ne m'a jamais vraiment étonné. Je voyais clairement les choses arriver bien en amont. Alors, je pense qu'un jeune lecteur de Fantasy sera peut-être surpris par ces révélations, mais un lecteur qui lit énormément de la Fantasy risque de comprendre les choses parfois très rapidement. Peut-être que c'est voulu, pour essayer de toucher le maximum de public. Attention, cela ne remet pas en cause toutes les qualités du roman, surtout pour un premier roman, mais on n'est pas non plus encore au niveau des oeuvres auxquels on compare ce texte.

Les personnages développés par l'auteur se révèlent vraiment plaisants, en effet on accroche rapidement aux différents héros principaux présentés et on se plait à suivre leurs péripéties même si on comprend un peu trop rapidement leurs motivations. le fait de jongler entre le passé et le présent permet aussi de faire les évoluer de façon intelligente, offrant ainsi au lecteur de se rendre compte des changements, parfois radicaux, qu'ont apportées les dernières années. Des personnages complexes, travaillés qui gagnent en profondeur au fur et à mesure qu'on découvre leurs histoires. Je reprocherai juste à l'auteur l'absence de personnage féminin vraiment impactant, Viola fait un peu trop « rôle de figuration » pour le moment jouant plus le lien entre deux personnages principaux que personnage influençant l'histoire, et aussi certains personnages secondaires un peu plat. Rien de bien grave, mais concernant les héros féminins il peut être vraiment intéressant de les développer dans les prochains tomes.

La plume de l'auteur se révèle vraiment maîtrisée, plaisante et efficace, alternant avec facilité le travail sur l'univers, celui sur l'intrigue et celui sur les personnages, sans jamais ennuyer ou tomber dans les longueurs. Je reprocherai tout de même une certaine répétition dans certaines expressions, comme le personnage qui lance un regard torve ou la sur-utilisation, à mon goût, du mot fat, mais franchement pour un premier roman je chipote. Au final j'ai passé un bon moment de lecture avec ce roman qui se révèle être un bon cru 2013, mais comme je l'ai dit ce roman n'est pas non plus excellent, la faute principalement à un aspect balisé et sans grosse surprise de l'histoire, mais qui pourrait toucher un large public. Ce qui n'empêche pas Antoine Rouaud d'entrer dans les auteurs français de Fantasy à suivre et je lirai la suite de ce cycle sans soucis.
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Tout commence comme une classique histoire de Fantasy et la relation entre un maître et son jeune élève. Ici le maître est le général Dun-Cadal, un des héros d'un empire qui semble se désagréger. L'élève, un jeune garçon qui se fait appeler Grenouille et qui a sauvé le général lors d'une mauvaise rencontre. On va donc suivre les années de formation du jeune Grenouille qui rêve de devenir le plus grand des chevaliers, mais nos deux héros vont s'apercevoir que leur puissance et leur gloire n'auront que peu de poids face au faisceau d'intrigue qui agite la capitale Éméris et tout l'empire.

Largement recommandé par son éditeur Stéphane Marsan qui nous l'a vendu comme un des grands romans de ces dix dernières années, autant dire que ce premier roman d'un jeune auteur Français était très (trop ?) attendu. Je me suis donc précipité sur mon magasin numérique préféré le jour de sa sortie (merci Bragelonne pour la sortie numérique simultanée et le tarif raisonnable) pour me plonger sur ce livre (et pas sur l'épée, ça aurait fait trop mal). Une fois terminé, même si j'apprécie par ailleurs beaucoup Mr Marsan, je dois d'abord reconnaître que ce n'est pas pour moi un des meilleurs romans Fantasy de ces 10 dernières année. Ceci évacué j'ai quand même largement apprécié ma lecture. A commencer par les personnages, qui sous une facture classique dans le genre, se révèlent quand même suffisamment complexes et crédibles pour être intéressants. L'univers n'est pas très original mais ne constitue finalement pas un élément très important dans ce roman. Enfin l'intrigue elle non plus ne nous réserve pas d'énorme surprise mais se révèle suffisamment élaborée pour retenir notre attention tout du long. Pour finir je reviendrais sur la construction qui nous propose de revivre deux fois une bonne partie de l'histoire mais du point de vue de deux personnages différents. Si l'idée est intéressante et nous apporte la première vrai révélation, j'ai trouvé qu'il y avait ici un peu trop de redondances pour la rendre aussi indispensable que dans les Lames du Roi de Dave Duncan pour reprendre le premier exemple qui me vienne à l'esprit, et qui fait que j'ai trouvé la partie sur Grenouille moins intéressante que le reste car j'en avais deviné les grandes lignes.

Pour conclure, je vais féliciter Antoine Rouaud pour ce premier roman pour lequel il est assez compréhensible que l'auteur soit resté dans le canon, et dont j'ai quand même avalé les 576 pages en 5 jours avec plaisir. J'attend maintenant la suite avec impatience en espérant qu'après cette première expérience il arrive cette fois à vraiment nous surprendre avec des éléments plus personnels et plus originaux.
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Vu certaines critiques ,j'ai l'impression de ne pas être difficile mais vraiment j'ai aimé et passé un très bon moment avec ce premier tome .
L'intrigue est assez classique mais les trahisons et retournements de situation font qu'il est difficile de lâcher le livre . La vengeance est au coeur de ce livre ,c'est un thème qui ne laisse jamais indifférent. Et puis surtout ce lien entre le mentor et son élève Grenouille m'a touché ,d'autant plus que leur relation connait des hauts et des bas . le fait de faire des aller-retours présent/passé et d'alterner les points de vue est très accrocheur aussi ,j'aime qu'un personnage se dévoile au fur et à mesure de ma lecture .
C'est donc avec plaisir que j'attends de découvrir le second tome !
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Je continue à découvrir peu à peu la littérature fantasy (parce que, non, je ne vais pas continuer à lire et relire Tolkien, même si je le place au-dessus de tout !) et j'avoue un faible pour la production française ou francophone depuis Fetjaine et Pevel.

Or donc, j'ai fixé mon choix sur une production Bragelonne, un premier roman signé Antoine Rouaud. Et je n'ai pas été déçue. Alors déjà, si on on me parle d'épées (c'est aussi une quête pour retrouver l'épée de l'empereur), c'est à moitié gagné. Si en plus, on se permet clins d'oeil et allusions à des univers que j'affectionne, l'auteur remporte la victoire.

La chute de l'empire, la naissance de la république, des rebelles et le Souffle m'ont irrésistiblement fait penser à Star Wars. Certes, ce n'est pas une référence littéraire mais je suis de la génération Star Wars, la première trilogie que j'ai découverte ado, 3 ans après la sortie du premier film, et il est vrai que, comme avec Tolkien, le space opera de Lucas a durablement marqué et influencé ma culture et mes goûts. J'ai peut-être tort, mais je vois des références à ces oeuvres un peu partout :-)

Mais ne nous égarons pas. Les destins du jeune rebelle Grenouille et du général déchu, Dun Cadal, m'ont réellement séduite. le roman débute avec un général vieillissant et alcoolique, qu'une jeune femme mystérieuse, une historienne, vient débusquer dans une taverne de la cité de Masalia. La narration repose sur les souvenirs du vieux général (dont le désastre de la bataille des Salines, qui sera déterminant), puis sur l'histoire racontée par le second protagoniste, le jeune élève baptisé Grenouille (intéressante confrontation des points de vue). Curieusement, les deux héros de l'histoire ne m'ont pas été sympathiques pendant un bon moment, et c'est sans doute ce qui rend aussi le roman intéressant : deux hommes pétris d'arrogance et de certitudes, avec leurs failles et leur faiblesses, au service d'une cause qui les dépasse quelque peu.

Je ne dévoilerai rien d'autre du récit car on y trouvera nombre de trahisons, complots et révélations qui font le charme du roman. Il m'a semblé d'ailleurs, que l'auteur rendait hommage à Shakespeare (on y croise Viola, Laerte… et le désir de vengeance est omniprésent). Parmi les nombreux atouts de la voie de la colère, je citerai, outre le cadre historique et ce royaume imaginaire dirigé par un empereur répugnant - protégé par un mystérieux assassin -, un bestiaire de fantasy bien intéressant, des récits de batailles prenants, une intrigue complexe (ah, ce fameux livre, que renferme-t-il ? ) et deux protagonistes finalement attachants, qui naviguent entre devoirs et amitié, regrets, honneur perdu et courage. J'ajouterai une mention spéciale à cette particularité magique qu'est le Souffle, une belle trouvaille.

Je n'aurai cependant qu'un seul bémol. Les personnages féminins sont assez inconsistants, les deux principales donzelles sont plutôt décevantes, je crains qu'elles ne soient fatales à notre héros… ça m'agace !

Quoi qu'il en soit, j'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture, et j'attends de pied ferme la suite, parce que suite, il y aura.

PS : comme d'habitude chez Bragelonne, j'ai adoré la couverture.
Lien : https://labibliothequedefolf..
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Il fut l'un des plus grands chevaliers de son époque, l'un de ceux capables d'utiliser le Souffle et de changer l'issue d'une bataille, mais depuis la chute de l'Empire, le général Dun-Cadal Daermon a trouvé refuge dans l'alcool et dans la pénombre des tavernes, jusqu'à tomber dans l'oubli… Mais tous ne l'ont pas oublié et malgré la déchéance dans laquelle il a sombré, une jeune historienne va tenter de recueillir son histoire et de découvrir où le vieux chevalier a caché la mythique épée Eraëd, la seule arme capable de détruire le Liaber Dest, dans lequel les dieux ont inscrit le destin des hommes…

Naviguant entre les souvenirs de Dun-Cadal et le présent dans la nouvelle République, fraîchement instaurée, on découvre peu à peu les jeux de pouvoirs et les intrigues qui se sont déroulées et qui ont eu raison de l'empereur. Trahisons, révoltes, hypocrisie et guerres intestines pour la toute-puissance ont rongé l'Empire de l'intérieur, révélant les faux-semblants et les alliances secrètes. Mais le jour où les masques sont tombés, certains n'en sont pas ressortis indemnes… Gare à celui qui trahit, car le sang appelle la vengeance et celui qui s'engage sur la voie de la colère ne peut alors plus s'en détourner…

Décidément, la fantasy, ou plutôt l'heroic fantasy, est un genre qui me plaît de plus en plus ! Encore une fois, je me suis complètement laissé embarquer par cette atmosphère médiévale, aux valeurs chevaleresques telles que la bravoure, l'honneur et la fidélité, bafouées par les complots et les trahisons. Car derrière le respect de l'ordre établi et les croyances en des reliques ancestrales et magiques que sont le livre des dieux et l'épée, se cachent de sombres jeux de pouvoirs capables des pires traîtrises. Affrontements épiques, magie, dragons, apprentissage de l'art chevaleresque et double jeu sont au rendez-vous dans ce roman à couper le souffle qui nous entraîne aussi bien sur le champ de batailles que dans les coulisses de l'Empire…

Le récit est construit en deux temps, tout d'abord on découvre la version des faits selon le général Dun-Cadal qui s'enrichit ensuite de celle de Grenouille, son mystérieux apprenti recueilli lors de la bataille des Salines. Deux points de vue donc qui permettent d'éclairer différemment une même situation et qui réservent au lecteur son lot de surprises et de rebondissements ! Les personnages sont nombreux, complexes et il est difficile de savoir quel rôle chacun joue réellement tant les masques sont fréquents. Impossible en tout cas de ne pas s'attacher à ce chevalier rustre, naïf, mais intègre et à son élève courageux, téméraire mais énigmatique… Une seule chose me vient à l'esprit en refermant « La Voie de la Colère » : à quand la suite ???

Je tiens à remercier en tout cas Babelio et les éditions Bragelonne pour ce partenariat masse critique ! J'ai adoré cette lecture !
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Un très très grand merci à Babelio et aux éditions Bragelonne pour ce partenariat qui m'a permis de passer un excellent moment avec ce premier tome prometteur écrit par un auteur tout aussi prometteur et, ce, en avant première.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman qui mêle habilement le présent et le passé.
Le roman raconte la rencontre et les retrouvailles entre deux personnages : Dun Cadal, grand général de l'Empire, qui n'a pas su se remettre de la chute de cet empire au profit d'une république ; Grenouille, jeune habitant des salines qui a sauver Dun Cadal de la mort autrefois... Tout deux se sont perdus de vue à la chute de l'Empire. Ils se retrouvent de nos jours dans des conditions particulières. Mais beaucoup d'années séparent leurs retrouvailles... Chacun a changé.
Le récit est construit en deux parties. Les deux mélangent le passé et le présent. Dans la première partie, Dun Cadal raconte sa vie depuis le début de la guerre jusqu'à la chute de l'Empire tout en essayant de sortir de l'impasse dans laquelle il se terre depuis ce temps. Dans la seconde partie, c'est Grenouille qui raconte sa vie sur la même période voire un peu plus... depuis le début de la guerre, jusqu'aux retrouvailles de ces deux personnages..
On se rend alors compte que chacun ne vit pas les évènements de la même façon. Chacun a des choses a caché. Chaque chapitre contient sa dose de révélation, de secret dévoilé...
Le style de l'auteur est agréable. On se laisse emporté par ce récit. J'aurai souhaité une autre fin, mais nous verrons bien ce que nous apportera le tome suivant.

En conclusion : Roman de fantasy pour tous, très agréable à lire et très bien construit, dans lequel on ne s'ennuie pas un instant.
Lien : http://www.babelio.com/livre..
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Si j'ai beaucoup aimé une grande partie du livre, la fin m'a laissée un sentiment plus mitigé notamment parce que ça me semblait traîner en longueur.

La construction m'a semblée assez originale dans le sens où les différents flash-back des 2 parties reviennent sur certaines scènes identiques mais avec un point de vue différent (Dun-Cadal et Grenouille).



J'ai vite deviné la révélation fracassante qui arrive à la fin de la première partie, j'ignore pourquoi mais cela ne m'a pas étonnée outre mesure, certains indices étaient assez flagrants selon moi. La narration se concentre sur le présent et sur le passé peu de temps avant la chute de l'empire. Les flash-back sont très bien amenés et j'aimais beaucoup qu'ils aient une résonnance avec le présent.



Les personnages ne sont pas très nombreux et l'on ne s'y perd pas. La plume est plus qu'agréable, on se laisse facilement porter. le choix du moment de l'histoire (chute de l'empire et nouvelle république) est original et amène plein de possibilités de trahison, intrigues… etc.



A part vers la fin où je commençais à trouver un peu le temps long, je ne me suis pas ennuyée du tout, Grenouille est très attachant dans son genre et est un héros comme je les aime ni bon ni mauvais, plein de contradictions, avec ses qualités et ses défauts. Dun Cadal est très bourru, et s'il y a une chose que je regrette parfois en fantasy, certains auteurs ont tendance à créer des « héros » militaires hyper rigides sans une once d'imagination et qui ne sont pas fichus de voir plus loin que le bout de leur nez, accrochés à l'honneur comme un noyé à un rocher. Par certains moments Dun m'a fait penser à Wyl dans le dernier souffle par cette propension à être trop honnête et du coup à croire que les autres ne sont pas capables de rouerie.



Un mot sur la couverture : sobre !



En bref : une excellente lecture malgré quelques longueurs sur la fin, mais je lirai la suite avec plaisir même si j'ignore quand (voire si) elle paraîtra.
Lien : http://l-evasion-par-la-lect..
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Ma première impression a été très bonne, car l'écriture m'a happée, et l'ambiance générale me plaisait beaucoup. Dun est un personnage qui donne très vite le ton: il est amer, usé et fort de ses convictions qu'à la guerre, tout se règle. Or ce n'est pas le cas, et il en fera la malheureuse expérience. J'ai apprécié la complexité de ce personnage. Ce n'est pas un guerrier flamboyant à qui tout réussi et qui, s'il chute, en ressortira même un peu plus grand qu'avant. Non, c'est un homme qui a ses défauts là même où se trouvent ses qualités. Car s'il est un excellent soldat, l'homme du roi en lui sommeille trop lourdement. S'il fait les choses correctement, l'ouverture d'esprit qui pourrait le mener à une remise en question est très loin de lui.
Dun était donc un homme d'arme au service de l'empereur. Mais la chute de ce dernier et la naissance d'une République vont laisser un homme privé de tout. Même de son Grenouille.

Grenouille, c'est la deuxième grande figure du roman. Il va sauver Dun lors d'une bataille, lors des début de la révolution contre l'empereur. C'est alors un jeune garçon de 12 ans, qui ne dit pas un mot sur son passé mais qui tient par dessus tout à devenir le plus grand chevalier du monde.
On apprendra beaucoup de choses sur lui dans la deuxième partie du livre, je ne vous en dirais donc pas grand chose. Sachez juste que le titre: la voie de la colère, le concerne directement. Car Grenouille est aveuglé par la colère, la vengeance qui conduira sa vie tout le long du roman. S'il est touchant, presque sympathique par moment, sa colère l'empêche de faire preuve de toute forme de clairvoyance. Sa vision de la vie et des choses en est alterée.

Face à eux, il y a les faux-semblants. La République, censée apporter la liberté au peuple, le permet-elle vraiment? Qui sont les nouveaux dirigeants? Comment sont-ils venus au pouvoir, et pourquoi?
Pourquoi aussi un homme a-t-il atteint tout ce temps avant de brusquement se mettre à assassiner les Conseillers, ces nouveaux dirigeants de la République?
Et que s'est-il passé 15 ans auparavant, lorsque l'Empire est tombé?

Dun, devenu alcoolique, triste et solitaire, raconte son histoire à une jeune historienne binoclarde aux cheveux rouges, qui l'écoute avec attention. Et lui, las, ressent du bien-être à enfin révéler les évènements qui ont fait de lui ce qu'il est en ce jour.
15 ans auparavant, la guerre dans les Salines et la rencontre avec Grenouille. le début de la Révolution et du destin de Grenouille.

Ces allées et venues passé-présent m'ont un peu déstabilisée car je ne suis pas habituée à une telle forme narrative, surtout dans la fantasy. Après réflexion, je dois dire que j'apprécie et non... J'apprécie car cela permet peu à peu de mieux comprendre le présent, par petites doses. Mais cela me frustrait également, car la narration au présent s'en trouvait donc ralentie et j'avais assez envie que les choses bougent.

Pour revenir une fois de plus aux personnages, je trouve vraiment très agréable d'en avoir enfin qui soient nuancés. J'étais parfois fâchées contre eux, contre leur entêtement et colère, leur stupidité et aveuglement aussi. Mais ils me touchaient, j'avais envie qu'il leur arrive quelque chose de bien, qu'ils puissent connaître la paix, le repos. Ils m'impressionnaient aussi, par leur force de caractère. Ce n'était jamais ni tout blanc, ni tout noir.

Je relève aussi la fluidité du récit. Antoine Rouaud ne nous abreuve jamais d'informations. Tout est donné au fur et à mesure, et si cela peut frustrer certains, j'ai trouvé somme toute agréable de pouvoir m'immerger doucement dans de la fantasy. Cela change de ce que je lis habituellement.

Au final, cette lecture m'a fait passé par toutes les émotions, de temps en temps à cause des personnages, d'autres fois à cause de la narration, mais jamais je ne m'ennuyais ni étais indifférente à ce qu'il se passait.
A cause de quelques inconvénients, je ne parlerais pas d'un coup de coeur. Mais j'ai passé un très bon moment et je suis impatiente de découvrir le tome 2, dont j'ai juste pu découvrir la couverture... de quoi tenir jusqu'à la fin de l'année!
Lien : http://samlor-en-livre.eklab..
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Que dire ? Je ne sais par où commencer en fait... Je n'avais jamais entendu parler de ce livre jusqu'à ce que je reçoive le mail de babelio pour masse critique. j'ai tout de suite été emballée par le résumé et n'ai pas hésité longtemps avant de m'inscrire à cette masse critique privée ! Merci aux Editions Bragelonne et à Babelio pour m'avoir permis de gagner ce livre.

Après réception, petite déception : où est la carte ? x) Je suis très friande de cartes quand je lis un livre de l'Imaginaire, et j'aurais bien aimé pouvoir délimiter la distance entre les Salines et Éméris, pouvoir situer Kapernevic et ses forêt de dragons... J'ai feuilleté l'ouvrage en vain, aucune carte. Mais ce n'est pas ce qui m'a empêchée d'apprécier le récit, loin de là.

Je dirais que j'ai eu une lecture en deux temps, assez mitigée. J'avais lu une bonne moitié de la première partie, mais difficile de reprendre en route. Quand je me suis enfin décidée à lire, j'ai été happée par la deuxième partie du livre, qui rend le récit plus intéressant et qui vient surtout nous éclairer sur d'obscurs points présents dans la première.

On débute le roman en faisant la connaissance d'un ivrogne assez agressif qui se révèle être un ancien grand chevalier du nom de Dun-Cadal Daermon. Son passé refait surface lorsqu'une historienne du nom de Viola (un des rares personnages féminins un peu poussés) se dit à la recherche d'Eraëd, l'épée mythique de l'Empereur déchu, que Dun-Cadal aurait emmené avec lui 15 ans plus tôt. On découvre là le passé de Dun-Cadal, en alternant entre le passé et le présent. L'auteur utilise une narration à deux temps, ce qui nous mène directement dans l'action, sans qu'il y ait un sentiment d'introduction : tout vient au fur et à mesure. On découvre un Dun-Cadal plus jeune et beaucoup plus sympathique. On fait avec lui la connaissance de Grenouille, un jeune garçon qui va lui sauver la vie dans les Salines. On va apprendre à aimer ce garçon en même temps que lui. Je dois dire que de tout le roman, ce sont les deux personnages les plus profonds, ceux dont on apprend le plus de choses. Je trouve même un peu dommage que les personnages secondaires ne soient pas un peu plus poussés (j'ai tendance à préférer les personnages secondaires). J'ai bien aimé cette alternance entre les différentes époques, mais je dois dire que j'y ai trouvé quelques longueurs. En connaissant le présent, on peut déjà prédire un peu ce qu'il s'est passé auparavant. Cependant, le récit est très prenant. Mais une fois que l'on fait une pause, c'est plus difficile de reprendre. Par contre, une fois arrivé à la deuxième partie, impossible de lâcher le livre ! On comprend nettement plus de choses et toute notre perception précédente change de cap ! On a eu beau défendre l'Empire à la première partie, on ne peut que le détester dans la seconde, et son empereur avec ! Je ne m'avancerais pas plus loin, pour ne pas vous révéler un énorme spoil, mais je dois dire que j'avais prévu à moitié ce qui allait se passer.. et pourtant, j'ai été surprise par cette grande révélation en fin de première partie ! L'auteur a bien réussi son coup. On retrouve des intrigues politiques, des complots, des dragons, et tout se qui fait un bon roman de dark-fantasy. Si je ne devais citer qu'un passage, ce serait celui qui met en scène le dragon rouge, que j'ai beaucoup aimé. J'espère qu'on le reverra par la suite !

Quant à l'écriture et à la structure, l'auteur rend son récit assez fluide : le livre se lit assez vite finalement. J'ai bien aimé les petites phrases en début de chapitre, des citations déjà présentes dans le livre. Ensuite, la narration en deux temps était assez ingénieuse. J'ai apprécié cet aspect, mais parfois, je trouvais ça un peu long. Un point négatif : les points d'exclamation ! Je n'aime pas quand on force trop sur les points d'exclamation et d'interrogation : à mon sens, deux suffisent amplement pour exprimer vivement une pensée. Alors quand je vois ça !!! je me dit que !! aurait simplement suffit... Combien de fois ai-je vu des "Foutreciel !!!" ? Bon, je suis maniaque mais on va dire que 3, c'est quand même mieux que 4 ou 5 ou plus... A part ça, j'ai bien aimé son style.

Ensuite concernant le côté médiatique du livre... J'en ai parlé avec ma chère Bouchon des Bois, avec qui j'ai fait cette lecture commune, et j'étais d'accord avec elle sur le fait que ce livre est un bon livre, mais pas au point d'être LE livre de l'année, ou le successeur de Games of Throne. J'ai lu des autres série de l'éditeur, et je dois dire que celui-ci est loin d'être mon préféré (mon chouchou reste James Clemens). En fait, je trouve dommage ce côté médiatique, on s'attend vraiment à un livre grandiose, et s'il est bien, on ne peut qu'être au final un peu déçu si on a de grandes attentes.


C'est un livre avec lequel j'ai passé un agréable moment, pour un premier roman. Il se lit assez bien, surtout lors des déplacements (je ne l'ai presque lu que dans le train). Je me plongerais dans la suite quand elle sortira (mais j'attendrais la sortie en poche, je pense).
Lien : http://miyu-neko.blogspot.fr..
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La voie de la colère est un roman de fantasy comme on aimerait en lire plus souvent : efficace et sans fioriture et qui sait surtout manipuler son lecteur avec agilité. le coup de génie : ce n'est pas une mais deux histoires qu'Antoine Rouaud va vous raconter, la même histoire mais vécue par des personnages différents et c'est un coup de maître fascinant que de redécouvrir sous un autre point de vue ce qu'on a déjà lu et la relation poignante entre Dun-Cadal et Grenouille. Il manque sans doute un peu de poésie, ici et là, mais globalement, ce premier tome respecte ses promesses.
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