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3,64

sur 180 notes
Livre lu dans le cadre de la Masse Critique spéciale du mois d'août.

La couverture me tentait beaucoup et le résumé titillait ma curiosité, j'ai donc proposé ma candidature pour recevoir ce livre en avant-première mondiale. le message de Bibalice met vraiment la pression, à savoir : « faire parti des 50 premiers lecteurs de ce livre avant sa sortie mondiale ». Sachant que l'auteur est français, c'est un vrai exploit, en espérant que je vais l'apprécier à sa juste valeur... Je remercie donc Babelio et les éditions Bragelonne pour cet envoi.

La couverture de ce livre est très curieuse même si elle n'est pas définitive pour mon exemplaire (épreuves non corrigées), il manque le titre... J'ai l'impression d'y voir un homme en robe de bure dont les mains tiennent, dans son dos, une épée ensanglantée. de quoi attisait la curiosité donc !!

Le récit alterne convenablement passé et présent sans trop de redites et de redondances. Passé où on découvre le général Dun-Cadal au temps de sa superbe malgré l'effondrement progressif de l'Empire auquel il tient tant et son protégé Grenouille qui essaye de fuir son propre passé. Présent où on trouve un homme s'appelant Dun-Cadal ressassant son passé mais essayant malgré tout de l'oublier en buvant plus que de raison. Il lui reste néanmoins ses réflexes du temps où il était la Main de l'Empereur mais plus sa vigueur et sa vivacité. Une jeune historienne l'a retrouvé cuvant son vin pour qu'il lui permette d'accomplir sa mission, à savoir retrouver l'épée de l'Empereur, Eraëd.

Tout le long de la première partie, il me tardait d'en apprendre plus sur Grenouille, sur son passé et sur sa fin lors de celle de l'Empire. le moins que l'on puisse dire, c'est que l'auteur a bien mené sa barque tout le long de la première partie, je n'aurais jamais imaginé que les souvenirs de l'ancien général nous amène à ce niveau dans l'histoire.

Par contre, comme l'a signalé boudicca, je trouve que les personnages féminins sont vraiment secondaires, même Viola est survolée. Nous avons son portrait, son métier mais guère de traits de caractère (à part, être un peu têtue). Elle fait un peu penser à un mouton. Même certains des personnages masculins sont assez peu décrits, nous en avons que la vision de Dun-Cadal qui ne voit les autres que comme étant inférieurs à Grenouille. Sachant que Dun-Cadal est complètement benêt en ce qui concerne la stratégie politique. Comme il le dit lui-même, il ne sait réfléchir que par les armes et non par les mots.

A la fin de la première partie, mon intérêt pour cette lecture a été réactivé. Je me suis pensée que cela allait enfin bouger et que l'ivrogne allait se bouger les fesses en arrêtant de se morfondre sur son sort. Mais que nenni !! En réalité, on passe sur l'enfance d'un second personnage qui nous raconte toute sa vie..., à savoir celle de Grenouille. du coup, cela a eu pour effet de me freiner dans ma lecture... J'aurais nettement préférée avoir les 2 visions des protagonistes intercalées par chapitre, comme ce que j'ai pu avoir dans ma précédente lecture (« Tigre, feu et flamme » de Marion Zimmer Bradley), que une première partie pour la vision d'un personnage et la seconde pour celle d'un deuxième. Pour ma part, je pensais que l'histoire allait continuer sur sa lancée et je pense que j'aurais préférée avoir les informations sur Grenouille en même temps que le général nous en parlait. du coup, cela risque de faire beaucoup de répétitions qui auraient pu être éviter en mon sens.

Regard torve, regard impavide... Pour un auteur français, cela la fout mal de ne pas être capable de mettre des synonymes voire de tourner différemment ses phrases. Dans la deuxième partie, on trouve beaucoup trop souvent à mon goût le terme « torve » associé à regard ou oeil comme si ses personnages n'étaient pas capables d'avoir d'autres expressions faciales... Ce tome a beau être des « épreuves non corrigées », je pense néanmoins qu'il a du être lu plusieurs fois avant que l'on souhaite le publier. Personne n'a pensé à offrir un dico des synonymes à l'auteur ?...

Il m'a fallu 2 semaines pour arriver au bout de ce livre et je ne suis pas mécontente de l'avoir enfin terminé. Malgré quelques questions restant en suspens, je ne comprends pas l'intérêt d'avoir un tome 2 surtout au vu de la construction de celui-ci. Au lieu de faire 2 parties distinctes, il aurait été peut-être plus simple pour la compréhension, et donc pour le lecteur, d'intervertir les faits et gestes des 2 personnages. D'ailleurs, arrivé quasiment à la fin du tome, je n'ai pas compris l'intérêt de revivre le passé de l'ancien général alors que le vrai personnage principal est Grenouille, son apprenti.

Ce n'est seulement que dans la deuxième partie que l'on apprend beaucoup de choses sur l'Empire et la République. Dun-Cadal était un général de l'Empire qui ne se battait qu'avec une épée à la main et non avec les mots. Il était généralement plutôt ignorant du monde qui l'entourait et de ce qui se passait en dehors de la guerre. Grenouille en savait un peu plus que lui mais il était perpétuellement aveuglé par sa colère et son envie de vengeance. Comme nous dit l'auteur, la voix de la colère nourrit la vengeance.

Maintenant, parlons du style de l'auteur. À part quelques problèmes de synonymes, la lecture se fait sans trop de difficulté. Il me manquait juste un peu de concentration et d'envie pour arriver à le terminer. Les paysages sont assez peu décrits surtout quand l'action se passe à l'intérieur d'un bâtiment, c'était loin d'être clair...

Comme vous l'aurez compris, je ne vous conseille guère de lire ce roman que je classerais dans la dark fantasy, même s'il est moins glauque que « Arachnae ». Mais bon comme on dit, « chacun ses goûts », vous l'apprécierez peut-être plus à sa juste valeur que moi. Pour ma part, je ne me jetterais pas sur le tome 2 à sa sortie mais je suivrais néanmoins le travail de cet auteur pour observer son amélioration. Même si je n'ai pas aimé ce tome, il a quand même réalisé un coup de maître pour avoir comme première maison d'éditions Bragelonne et de bénéficier d'une sortie mondiale...

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Sortez les trompettes et déroulez le tapis rouge : voilà que débarquera bientôt dans nos librairies un roman qui, plusieurs mois avant sa sortie, fait déjà beaucoup parler de lui. Aussi, lorsque Babélio (que je remercie comme toujours chaleureusement) m'a proposée de le recevoir et de le critiquer en avant-première, difficile de faire la fine-bouche. D'autant plus au regard de la très grosse campagne promotionnelle lancée par les éditions Bragelonne pour la parution de ce premier tome du « Livre et l'épée » et premier roman d'Antoine Rouaud : sortie mondiale, auteur dépeint comme un jeune prodige digne d'être considéré comme LE successeur de G. R. R. Martin, roman décrit comme exceptionnel et qui risque de bouleverser l'univers de la fantasy... Seulement voilà, ce n'est absolument pas (mais alors pas du tout) le cas ! Alors je ne sais pas si c'est moi qui suis complètement à côté de la plaque (ce qui est fort possible) mais je n'ai pu m'empêcher de voir défiler avec beaucoup d'incompréhension et un peu de consternation les critiques dithyrambiques postées partout à propos de ce livre dont la lecture aura, pour ma part, été très longue et, malheureusement, souvent assez pénible.

Le pitch de base, tout d'abord, ne casserait pas franchement trois pattes à un canard : un vieux général déchu rencontre une jeune historienne en quête d'une épée supposée magique et va revivre grâce à elle la gloire de ses jeunes années en tant que chevalier au service de l'Empereur... Avouez que niveau originalité, on a déjà vu mieux ! J'étais malgré tout prête à me laisser surprendre et charmer, seulement à aucun moment l'histoire n'est parvenue à décoller et à m'embarquer. Tout du long de ces quelques cinq cents pages, on reste dans l'attendu, le classique, le convenu. Les retournements de situation se devinent longtemps avant qu'ils aient lieu (pour le côté G. R. R. Martin, on repassera....) quant au procédé narratif utilisé par l'auteur il m'a, en ce qui me concerne, davantage agacée que captiver. Les incessants aller-retour entre passé et présent finissent notamment par vite lasser, de même que la décision de l'auteur dans la seconde partie du roman de nous faire revivre TOUS les événements déjà exposés mais du point du vue du second protagoniste. Déjà que ma patience avait été soumise à rude épreuve et malgré toute la bonne volonté du monde, j'avoue que j'ai bien failli complètement jeter l'éponge face à cette découverte. Ma persévérance aura cependant été bien mal récompensée car la fin est, hélas, loin de remonter le niveau.

Les personnages, pour leur part, m'ont semblé bien creux et trop peu sympathiques, qu'il s'agisse de Dun-Cadal, vieux général déchu à la morale rigide et un peu pataud, ou de Grenouille, jeune homme torturé un peu plus profond que son mentor mais dont le sort m'a totalement indifféré tout au long du récit. le roman manque également de personnages féminins convaincants, je veux dire par là qui ne seraient pas présents que pour valoriser leurs compagnons masculins (Esyld et Mildrel) ou pour jouer les tapisseries (Viola). Bon, n'exagérons pas non plus, tout n'est pas catastrophique, certains éléments disséminés ici et là au fil du récit parvenant parfois à réveiller un peu l'intérêt du lecteur : le bestiaire un peu limité mais néanmoins prometteur élaboré par l'auteur ; cette opposition entre deux régimes politiques (notamment un que l'on a peu l'habitude de voir en fantasy), la République et l'Empire... Cela dit sur près de cinq cent pages, le nombre de branches auxquelles se raccrocher reste malheureusement bien mince. Je n'oublie pas que la plupart des défauts précédemment cités s'expliquent probablement en partie par le fait qu'il s'agit là du premier roman de l'auteur qui ne manque, je n'en doute pas, sûrement pas de talent. Je serai toutefois bien en peine de comprendre tout ce battage très exagéré autour de cette sortie, à mon sens bien peu originale.

« La voie de la colère » reste pour moi un roman de fantasy extrêmement classique loin de révolutionner le genre et qui, malgré les affirmations pleines d'ardeur de Bragelonne, demeure très en dessous des autres romans phares mis en avant par la maison d'édition. On est par exemple bien loin d'un Patrick Rothfuss (« Chronique du tueur de roi ») ou d'un Scott Lynch (« Les salauds gentilshommes »). Au vue des quelques avis glanés ici et là sur la toile, il semblerait que mon manque d'enthousiasme pour ce roman rencontre peu d'échos et il est fort possible que ce soit moi qui ait complètement loupé le coche, mais voilà bien un cycle que je n'entends pas poursuivre plus avant. Dommage...
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Ce roman, cela fait des années que Bragelonne en parle et l'annonce comme le grand roman de Fantasy écrit par un auteur Français. L'éditeur en a fait son coup de coeur de l'année 2013 et le compare même au Trône de Fer ou encore au Nom du Vent. Information à prendre avec des pincettes, car depuis quelques années je fais attention à ces fameux coups de coeur. À noter aussi que ce roman va avoir la chance d'être publié dans une dizaine pays et au mois 5-6 langues. Alors, quand Babelio a proposé de découvrir ce livre en avant-première, je n'ai pas attendu longtemps pour présenter ma candidature. Je remercie donc les éditions Bragelonne et Babelio pour m'avoir fait découvrir ce roman. Concernant la couverture elle se révèle sobre, certes intéressante, mais pas extraordinaire non plus selon moi.

Ce qu'on remarque dès les premières pages c'est que l'auteur connait bien ces classiques de la Fantasy et qu'il sait parfaitement se les approprier et les réutiliser pour nous offrir une histoire vraiment intéressante. En effet le livre se lit facilement, sans jamais ennuyer le lecteur, ce qui fait qu'on tourne les pages avec plaisir pour essayer de mieux comprendre l'histoire des différents personnages et leurs importances. Une des réussites aussi de Antoine Rouaud est d'éviter un peu le premier tome d'introduction, par sa narration mélangeant flash-back et présent, le tout de façon imbriqué, intelligente et efficace. Par ce système de présentation, l'histoire va se révéler vive et entrainante du début à la fin permettant d'éviter justement les passages parfois un peu longuet, offrant ainsi des rebondissements et des retournements de situations amenés de façon réfléchi, tel un puzzle qui nous permet, au fur et à mesure, de reconstituer les rouages de l'intrigue.

L'autre point positif vient aussi de l'univers développé par l'auteur, en effet d'habitude en Fantasy on retrouve souvent le pouvoir dans les mains d'une seule personne, avec ses distensions et ses luttes. Dans ce livre on oscille entre la chute de l'Empire et les premières années de la République. L'auteur peut donc ainsi jouer avec cette transition et nous dévoiler un peuple en plein bouleversement, avec ses attentes, ses besoins vis-à-vis du pouvoir, ses rêves et ses envies de liberté tout en dévoilant aussi les mauvaises surprises qui peuvent apparaitre. Une jeune République encore naïve et balbutiante face à un Empire austère, carré et en fin de vie; un aspect vraiment intéressant. Concernant les aspects sur la magie et la mythologie on reste, j'avoue, dans le classique. Les religions sont esquissés, manquent un peu de profondeur, mais devraient normaleemnt se développer plus par la suite. Pour la magie l'auteur nous présente le « Souffle », mais, j'avoue, pour le moment, le tout reste assez simple. J'espère plus d'informations dans les prochains tomes, surtout qu'elle nous est présentée comme propre aux chevaliers, mais trop facilement appréhendé à mon goût.

Concernant les intrigues, on est tout de même loin de ce que peut proposer comme densité un Trône de Fer, mais celles qui sont développées par le roman se révèlent vraiment plaisantes, entre luttes de pouvoirs, trahisons et guerre. Malgré tout, ce roman possède tout de même quelques points qui m'ont dérangé et je pense principalement au fait que le tout se révèle vraiment balisé et sans véritable grosses surprises. L'auteur cherche bien à mettre en place quelques coups de théâtre, mais rien ne m'a jamais vraiment étonné. Je voyais clairement les choses arriver bien en amont. Alors, je pense qu'un jeune lecteur de Fantasy sera peut-être surpris par ces révélations, mais un lecteur qui lit énormément de la Fantasy risque de comprendre les choses parfois très rapidement. Peut-être que c'est voulu, pour essayer de toucher le maximum de public. Attention, cela ne remet pas en cause toutes les qualités du roman, surtout pour un premier roman, mais on n'est pas non plus encore au niveau des oeuvres auxquels on compare ce texte.

Les personnages développés par l'auteur se révèlent vraiment plaisants, en effet on accroche rapidement aux différents héros principaux présentés et on se plait à suivre leurs péripéties même si on comprend un peu trop rapidement leurs motivations. le fait de jongler entre le passé et le présent permet aussi de faire les évoluer de façon intelligente, offrant ainsi au lecteur de se rendre compte des changements, parfois radicaux, qu'ont apportées les dernières années. Des personnages complexes, travaillés qui gagnent en profondeur au fur et à mesure qu'on découvre leurs histoires. Je reprocherai juste à l'auteur l'absence de personnage féminin vraiment impactant, Viola fait un peu trop « rôle de figuration » pour le moment jouant plus le lien entre deux personnages principaux que personnage influençant l'histoire, et aussi certains personnages secondaires un peu plat. Rien de bien grave, mais concernant les héros féminins il peut être vraiment intéressant de les développer dans les prochains tomes.

La plume de l'auteur se révèle vraiment maîtrisée, plaisante et efficace, alternant avec facilité le travail sur l'univers, celui sur l'intrigue et celui sur les personnages, sans jamais ennuyer ou tomber dans les longueurs. Je reprocherai tout de même une certaine répétition dans certaines expressions, comme le personnage qui lance un regard torve ou la sur-utilisation, à mon goût, du mot fat, mais franchement pour un premier roman je chipote. Au final j'ai passé un bon moment de lecture avec ce roman qui se révèle être un bon cru 2013, mais comme je l'ai dit ce roman n'est pas non plus excellent, la faute principalement à un aspect balisé et sans grosse surprise de l'histoire, mais qui pourrait toucher un large public. Ce qui n'empêche pas Antoine Rouaud d'entrer dans les auteurs français de Fantasy à suivre et je lirai la suite de ce cycle sans soucis.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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[ Livre reçu dans le cadre d'une Masse Critique spéciale. Je remercie les trois ours, Pierre Krause et les éditions de la Bragelonne pour leur confiance.]

Es it allae, es it alle en, es it allarae :
Ce que vous étiez, ce que vous êtes, ce que vous serez.

Devise de la cité où il a trouvé refuse, credo de la Foi qu'il a toujours, premiers mots du livre qui raconte son histoire, ces sentences accompagnent le destin de Dun-Cadal Daermon.
Ce qu'il a été : Une légende. Et le terme n'est pas galvaudé. Issue de la petite noblesse, par ses talents, ils s'est hissé au grade de général au côté de de l'Empereur Asham Ivani Reyes. le dernier Empereur d'un pays devenu une République. Une fidélité jamais démentie, jalonnée de prouesses martiales aujourd'hui oubliées.
Ce qu'il est:Il n'est plus que Deune, comme on le prononce dans la cité de Massalia. Un vieil alcoolique misérable, un vestige d'un Empire qu'on s'est empressé d'oublier. La dernier étincelle d'un fol espoir : le détenteur d'un secret qui fait courir les chasseurs de trésor. Dun saurait où est caché Eraëd, l'épée des Empereurs, que l'on dit magique.
Ce qui sera : Celui qui va nous conter son histoire, toute son histoire. Il va vous raconter comment il a vaincu seul les insurgés à la bataille des Salines. Comment il a vaincu les dragons à Kapernevic...
… Pourquoi il est devenu le mentor d'un jeune garçon talentueux, sans jamais lui avouer la fierté qu'il lui procurait.

Dans ce monde qui a basculé dans la République, qu'elle peut être la place d'un homme déchut d'avoir respecté des serments aujourd'hui tombés en poussière ?

Ce vieil homme a réussi à me surprendre. Son histoire m'a plut. Je pensais qu'on ne pourrait tirer de ses errements avinés que la banalité de la déchéance d'un soldat engoncé dans son honneur comme dans une vieille armure rouillée et cabossée.
Mais il a réussi à m'attendrir. Donc à m'intéresser
Pas certain que les redites de la seconde partie, présentant un autre point de vue soient aussi judicieuses. Mais bon...

Sans avoir l'envergure épique que semble vouloir donner l'éditeur à cette sortie " la Voie de la Colère " plaira aux moins exigeants des amateurs du genre, voire aux novices.

Soyez indulgent avec le vieil homme, il a tout perdu...
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Je ne me reconnais ni dans les avis de ceux qui ont adoré ni dans ceux qui n'ont pas aimé. Je ne me suis jamais ennuyé, mais je ne me suis pas vraiment emballé non plus. Et comme le disait un ami, parfois c'est long un livre quand ne vient pas le moment qui fait tilt.
J'ai lu dans les critiques des comparaisons avec le sempiternel GRR Martin, Patrick Rothfuss et Scott Lynch. Pour une fois la mention des auteurs bankables du moment n'est pas totalement usurpée.
Comme dans le "TdF", on retrouve des complots, des jeux de pouvoir, des ambitions, des trahisons. Mais la Fantasy à intrigue existait avant GRR Martin, et cela me navre vraiment de devoir le rappeler trop souvent.
Comme dans "Le Nom du Vent", on retrouve un chroniqueur venu confronter un homme à sa légende dans une ambiance volontiers intimiste. Sauf qu'ici ce sont deux hommes confrontés qui sont confrontés à leur légende respectives et que le procédé existait bien avant Patrick Rothfuss.
Comme dans "Les Salauds gentilshommes", on retrouve une ambiance Fantasy à capuche avec d'incessants allers et venues entre le présent et le passé. Sauf que la Fantasy à capuche et la structure en flashbacks existaient bien avant Scott Lynch.
Perso avec cette jeune fille rousse venue chercher une vieille gloire désormais complètement déchue pour sauver un régime au départ idéaliste des intrigues qui le mine… j'ai pensé à la très bonne BD "Le Banni".

Oui mais non. Si on devait comparer Antoine Rouaud, cela serait à Pierre Pevel (d'ailleurs la compassion avec le tome 1 de "Haut Royaume" s'impose). Mais à l'image d'une Robin Hobb il a plutôt axé son roman sur les sentiments de ses personnages principaux comme l'avait fait précédemment chez le même éditeur Henri Lovenbruck ou Magali Ségura. Encore qu'entre Ancien Régime en perdition et République en formation, on sent bien qu'on pioche dans une certaine littérature romantique du XIXe siècle.
Car dans une ambiance très capes et d'épée, Antoine Rouaud transpose une tragédie à la Shakespeare, auteur auquel le naming fait des clins d'oeil (Oratio, Iago…), dans une révolution française fantasmée. Bien fantasmée d'ailleurs puisque la magie du Souffle fait inévitablement penser à la Force de "Star Wars" (il y a quelques situations ou des dialogues qui forment de sympathiques clins d'oeil). D'ailleurs le récit se développe autour d'une lutte entre impériaux rebelles donc acte !

Il brouille les pistes avec des inversions, mais difficile de ne pas voir derrière la révolte des Salines celle de chouannerie, derrière les hésitations d'Asham Ivani Reyes celle du roi Louis XVI et puis au final la récurrence de la phrase « ce n'est pas une révolte mais une révolution » est assez pour ne pas dire très explicite...
On oppose tout au long du roman quel que soient leur camp des gens qui ont des valeurs et qui se battent pour elles et des gens qui ont des intérêts et qui font se battre d'autres personnes à leur place. Tandis que d'un côté on navigue entre optimisme et désillusion, d'un autre côté on retrouve des émules de Fouché, Talleyrand et autres grands résistants de 1946 qui soutiennent un régime avant de trahir au moment opportun pour mieux se recaser dans le suivant… 0 conviction, 0 moralité comme la plupart des dirigeants actuels soit dit en passant.

Le récit se construit autour de la relation mentor / apprenti entre Dun-Cadal le général et Grenouille le chevalier : chacun de leur POV constitue une partie du roman. Ils se complètent ou se recoupent, chacun essayant de remplir le vide de son coeur et de son âme, chacun s'accrochant l'un à l'autre. Cette relation prendre la forme d'une structure en flashbacks à la "Lost" d'une belle fluidité qui ne se contente pas comme tant d'autres d'une alternance à chaque chapitre. Cela se lit si facilement et si rapidement qu'il m'a fallu quelques temps avant de comprendre que les phrases en italique étaient les signes avant coureurs d'un retour au présent…

Mais j'ai eu du mal à accrocher à leur basculement : la manière dont l'ancien assassin de l'empereur s'attache à Grenouille me paraît un peu forcée, et la manière dont Grenouille bascule du pacifisme à une quête de vengeance aussi. La galerie des personnages secondaires moins bien traitée est et c'est bien dommage : la haine au coeur de Logrid, l'homosexualité de Gregory de Page, l'esclave espion Rogant, le généralissime rebelle, le timorée empereur… auraient tous mérité d'être approfondis, sans parler des personnages féminins (Viola, Mildred, Esyld) qui frôlent la poticherie et les méchants trop brutes de décoffrage pour faire trembler un seul instant.
C'est d'ailleurs pour cela que je n'ai jamais réussi à me prendre au jeu : le worldbuilding est trop limité, le dramatis personnae est trop restreint et les différentes figures du roman manquent par trop de tassiture pour que le twist principal basé un gros whodunit ainsi que les autres rebondissements ne fonctionnent avec moi. Il faut malheureusement aussi signaler quelques maladresses qui n'aurait jamais du passer le stade des corrections : la métaphore de la grenouille d'Erain est trop appuyée, quelques tournures tombent à plat comme dans le discours des comices agricoles de "Madame Bovary", 7 regards torves certes, mais aussi des femmes qui sentent lavande et un suremploi des points de suspension qui hache certains passages…

Bref, Antoine Rouaud nous offre un 1er roman assez solide qui ne ménage pas ses efforts pour éviter les écueils du traditionnel tome d'exposition. Loin des stéréotypes voire des classiques du genre, il peut plaire au plus grand nombre : action et émotion, batailles et intrigues, fantasy épique et fantasy à capuche, thématiques politiques et religieuses, développement des psychologies et des sentiments… Un auteur qu'il va être intéressant de voir évoluer !
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Tout commence comme une classique histoire de Fantasy et la relation entre un maître et son jeune élève. Ici le maître est le général Dun-Cadal, un des héros d'un empire qui semble se désagréger. L'élève, un jeune garçon qui se fait appeler Grenouille et qui a sauvé le général lors d'une mauvaise rencontre. On va donc suivre les années de formation du jeune Grenouille qui rêve de devenir le plus grand des chevaliers, mais nos deux héros vont s'apercevoir que leur puissance et leur gloire n'auront que peu de poids face au faisceau d'intrigue qui agite la capitale Éméris et tout l'empire.

Largement recommandé par son éditeur Stéphane Marsan qui nous l'a vendu comme un des grands romans de ces dix dernières années, autant dire que ce premier roman d'un jeune auteur Français était très (trop ?) attendu. Je me suis donc précipité sur mon magasin numérique préféré le jour de sa sortie (merci Bragelonne pour la sortie numérique simultanée et le tarif raisonnable) pour me plonger sur ce livre (et pas sur l'épée, ça aurait fait trop mal). Une fois terminé, même si j'apprécie par ailleurs beaucoup Mr Marsan, je dois d'abord reconnaître que ce n'est pas pour moi un des meilleurs romans Fantasy de ces 10 dernières année. Ceci évacué j'ai quand même largement apprécié ma lecture. A commencer par les personnages, qui sous une facture classique dans le genre, se révèlent quand même suffisamment complexes et crédibles pour être intéressants. L'univers n'est pas très original mais ne constitue finalement pas un élément très important dans ce roman. Enfin l'intrigue elle non plus ne nous réserve pas d'énorme surprise mais se révèle suffisamment élaborée pour retenir notre attention tout du long. Pour finir je reviendrais sur la construction qui nous propose de revivre deux fois une bonne partie de l'histoire mais du point de vue de deux personnages différents. Si l'idée est intéressante et nous apporte la première vrai révélation, j'ai trouvé qu'il y avait ici un peu trop de redondances pour la rendre aussi indispensable que dans les Lames du Roi de Dave Duncan pour reprendre le premier exemple qui me vienne à l'esprit, et qui fait que j'ai trouvé la partie sur Grenouille moins intéressante que le reste car j'en avais deviné les grandes lignes.

Pour conclure, je vais féliciter Antoine Rouaud pour ce premier roman pour lequel il est assez compréhensible que l'auteur soit resté dans le canon, et dont j'ai quand même avalé les 576 pages en 5 jours avec plaisir. J'attend maintenant la suite avec impatience en espérant qu'après cette première expérience il arrive cette fois à vraiment nous surprendre avec des éléments plus personnels et plus originaux.
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Mon avis : J'ai longtemps tergiversé par rapport à cette chronique… Allais-je vous dire ce que j'avais sur le coeur dès le début, au risque de vous faire prendre peur, ou allais-je devoir ronger mon frein pendant toute une chronique, pour ne vous en toucher deux mots qu'à la fin ? Allez, j'opte pour un compromis : nous avons là du bon, du très bon, MAIS… faut pas pousser mémé dans les orties. Quand j'ai eu vent de l'opération masse critique qu'organisait Babelio, je n'avais jamais entendu parler de ce livre. Mais j'ai quand même sauté sur l'occasion, le résumé étant particulièrement intéressant. Alors, quand je l'ai reçu, plusieurs choses m'ont intriguée : "sortie mondiale le 31 octobre 2013", "…la chance de découvrir en avant-première…", "Le nouveau phénomène de fantasy…". Bref, j'ai trouvé que cela faisait vraiment gros pour une sortie lambda. Mais je n'y étais pas du tout ! Car il s'agit de tout sauf d'une sortie lambda : La voie de la colère n'est autre que l'ouvrage phare de Bragelonne pour cette rentrée, le livre dont les éditions parlent depuis des années et des années, l'annonçant comme le digne successeur du Trône de Fer. Et là, moi, je dis stop. J‘ai passé un très bon moment avec cette lecture, mais voir ensuite à quel point on la monte aux nues… Ben, ça m'a un peu énervée, je n'aime pas être "trompée" sur la marchandise. Alors ok, il y a des intrigues politiques, tout ça… Mais rien à voir avec le Trône de Fer, rien à voir. Même si Antoine Rouaud signe là un très bon livre -et c'est tout à fait méritoire puisqu'il s'agit de son premier roman-, et bien cela reste, justement, un premier roman, avec ses maladresses, tant du côté du fond que de la forme (torve et fat peuvent aisément être suppléés par une foule de synonymes, j'en suis persuadée). Voilà, il fallait que je vous le dise : prenez cet ouvrage comme un bon roman de dark fantasy, sans plus, et vous serez ravis, parce que oui, il est bon. Mais ne voyez pas en lui LE livre de fantasy à lire absolument tant il est méga-giga-super cool : j'ai peur que vous soyez déçus. Ouf, ça fait du bien ! Enfin, si je vous ai plombé le moral, allez faire un tour ici, ou encore là : vous y trouverez des lecteurs en-chan-tés qui, eux, n'ont rien trouvé à redire :)

Passons maintenant aux choses concrètes : qu'en est-il de ce livre, véritablement ? Il s'agit donc d'un roman de dark-fantasy, repérable à ses personnages éloignés de tout manichéisme : si l'on est tenté dans un premier temps d'opérer une scission claire et nette entre ceux que nous considérons comme "bons" ou "méchants", on se rend rapidement compte que les nuances sont bien plus profondes que cela. Plus on en apprend sur eux, et plus la limite devient tenue, perméable. L'univers reste, lui aussi, particulièrement sombre, l'intrigue se déroulant sur fond de guerre, complots, machinations, trahisons. Petit regret par rapport à l'univers en tant que tel : il m'a semblé très complet, le terrain de jeu de l'auteur particulièrement vaste. Une petite carte (je sais, je suis irrécupérable) n'aurait pas été de trop pour se repérer à travers l'Empire ! M'enfin, c'est ainsi.
La voie de la colère, sans être totalement un tome introductif -j'y reviendrai dans peu de temps-, s'attache tout de même à poser les bases du récit : l'auteur alterne intelligemment flash-back et scènes se déroulant dans le présent, permettant ainsi au lecteur de comprendre la situation dans laquelle il se trouve : L'Empire a été détruit, ses détracteurs ayant fait place nette pour l'avènement de la République. La destitution de l'Empereur nous est racontée par Dun-Cadal, ancien chevalier de l'Empire et héros de guerre, mais vivant désormais en reclus au fin fond d'une taverne, ressassant avec amertume le passé. Nous voyageons donc à travers le temps au gré de ses souvenirs, qu'il conte à Viola, une jeune historienne à la recherche de la mythique Eraëd, l'épée de l'Empereur. Mais les confidences de Dun-Cadal semblent avoir réveillé quelque chose d'autre que ses regrets : comme l'Empire avant elle, la République est mise en danger, un assassin frappant dans les rangs des conseillers. Perdu dans les méandres de son passé, Dun-Cadal va devoir faire face aux événements présents… Quoi qu'il puisse lui en coûter.
Parlons de cette narration en deux temps. Mon avis est assez nuancé en ce qui la concerne, pour plusieurs raisons : Antoine Rouaud la manie plutôt bien, je n'ai pas eu l'impression d'être perdue à aucun moment que soit. de ce côté là, tout va bien, cela donne même un certain rythme à l'ouvrage qui n'est pas désagréable : on a envie d'en savoir toujours plus, d'avoir accès à davantage de souvenirs pour mieux comprendre la situation présente. Par contre, j'ai vraiment trouvé qu'il en abusait : il évite certes le tome introductif -qui n'est, en soi, pas vraiment dérangeant-, mais j'ai surtout eu l'impression qu'il n'avait pas réussi à se décider entre présent et passé : l'ouvrage est très dense, il se passe autant de choses d'un côté comme de l'autre et pourtant… On voudrait que les événements soient davantage creusés. J'ai souvent été frustrée qu'il ne prenne pas plus de temps pour poser les bases de son récit, car il y a vraiment matière à développer. Cette précipitation avait quelque chose de lassant, et mon attention a parfois dérivé vers d'autres horizons. Il commence très fort, l'intérêt du lecteur lui est rapidement acquis, pourquoi ne pas pousser les choses jusqu'au bout ? Tout cela s'atténue cependant au cours de la deuxième partie, vraiment passionnante et pleine de rebondissements : j'ai eu du mal à lâcher ma lecture, ce qui explique le fait d'avoir dévoré ces quelques 500 pages en deux jours.
Concernant les personnages, je serai volontairement brève : la surprise doit être intacte. Dun-Cadal m'a plu, mais pas autant que je l'espérais : son comportement m'a parfois exaspérée, et mon empathie à son égard s'en est trouvée limitée. Les personnages féminins, peu nombreux, m'ont parus trop fades, trop peu creusés : ils passent systématiquement au second plan, ce qui est dommage. Pour les autres… Je vous laisse découvrir par vous-même :)
Résumons. Nous avons donc affaire à un ouvrage à l'intrigue fouillée et très intéressante, qui ne laissera pas les amateurs de machinations politiques indifférents. le rythme est soutenu, parfois un peu trop, mais sert l'ouvrage en ne cessant d'attiser l'intérêt du lecteur. Des bons points, donc ! Les personnages ne m'ont malheureusement pas touchée comme je l'espérais, sauf peut-être… Celui dont je ne vous ai pas parlé :)
En relisant cette chronique, je la trouve bien négative. Pourtant, j'ai tout de même passé un bon moment, et je pense que je continuerai l'aventure quand le tome 2 paraitra. Mais je me suis vraiment sentie flouée, et cela ressort indubitablement ici : ma lecture s'en est trouvée ternie, les petits défauts du livre n'en sont ressortis qu'avec plus de force. Pour autant, je ne voudrais pas vous faire passer à côté de ce livre : vous êtes maintenant prévenus vis-à-vis de ce que vous trouverez dedans. C'est un bon ouvrage de fantasy, mais pas non plus le meilleur. Vous dire cela me semblait être un minimum.

En bref, une lecture qui aurait pu être bien meilleure si on ne m'avait pas fait miroiter le St Graal : on s'attend à quelque chose de gigantesque et on nous donne un ouvrage bien ficelé, bien pensé, bon en somme. Mais pas extraordinaire. Et qui ne tient pas la comparaison avec ce que l'on avait imaginé, forcément.
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Nous voila à Masilia la ville de tous les possible, dix ans après la chute de l'Empire. Viola, une jeune historienne accompagnée de Rogant, va à la rencontre d'un soldat de l'Empire. Ce Dun passe ses journées dans une taverne à boire et à raconter à tout le monde qu'il a caché l'Epée de l'Empereur dans des contrées reculées.
En échangeant quelques mots avec ce Dun, Viola se rend compte qu'il n'est pas un simple soldat, mais un des plus grand général de l'Empereur : Dun-Cadal Daermon. le général qui a combatu aux Salines.

Il y a une légende qui raconte qu'un seul homme fit face aux Salines et embrasa notre armée. Ce n'était pas une légende, je l'ai combattu… et j'ai fui comme les autres. Il nous fit plus de dégâts que lors de l'assaut du Guet d'Aëd par dix milles de ses hommes. Parce que lui, nous l'avons craint. S'il y eut un seul héros dans les Salines, ne retenez qu'un nom... Dun-Cadal Daermon.


Mais le général n'est plus que l'ombre de lui-même et en le piquant au vif, Viola obtient son histoire. Nous la découvrons en même temps que cette jeune historienne. Nous vivons la bataille des Salines (un énorme marais dans une partie reculée de l'Empire) où des paysans locaux ont choisi de se révolter. Dun-Cadal est envoyé par l'Empereur afin de régler cette affaire au plus vite, avant que le feu de la révolution n'embrase l'Empire tout entier. Mais, par un concours de circonstances malheureux, le général est laissé pour mort dans ces marais. Ce n'est que grâce à un adolescent, un gamin d'onze ans qu'il en réchappe.

Voyons... tu me surnommes Échassier, hein ? Rendons la pareille. Comme tu as l'air d'aimer ces bestioles... Ce sera... Grenouille... Je vais t'appeler Grenouille...


A travers des allers retours entre le passé et le présent, on découvre la convalescence de Dun-Cadal au milieu de ces marais, l'obstination de celui qui devient son élève et le plus grand de tous les chevaliers. Comment les deux compères parviennent à traverser les lignes des révoltés afin de rejoindre la capitale de l'Empire. Quelles sont les missions qu'on leur confie. Dun-Cadal se livre sans pudeur à Viola, il lui raconte tout : la peur, les larmes, la foi, les joies et les secrets....
Mais l'Histoire ne s'est pas arrêtée avec la mort de l'Empire... Il n'y a que Dun qui peut y croire. Il n'y a que cet ancien général qui n'accepte pas le changement. Et pourtant, ces anciens amis, ces anciens compagnons d'armes, ceux qui servaient l'Empereur sont aujourd'hui Conseillers. Habillés de la toge blanche, ils prennent les décisions qui leurs semblent les meilleurs pour la République. A l'occasion de la Nuit des Masques, ils sont tous à Masalia. Cette Nuit des Masques promet un autre changement dans L Histoire.
Mais ils ne sont pas les seuls à Masalia : un assassin vêtu d'une cape verte et d'un masque doré les tue les uns après les autres soit sur des places publiques ou dans leurs palais, ignorant les gardes et les badauds. Pour Dun, seul la Main de l'Empereur, l'assassin personnel de Reyes en est capable.

S'en suit un véritable jeu du chat et la souris entre les différents protagonistes qui s'achève sur une révélation. Je pense que cette révélation devait être importante, car elle clos la première partie et remet en cause une partie de ce que nous venons d'apprendre, de déduire. Malheureusement, je l'avais prévue, donc le renversement de situation bouleversant a fait un flop. du coup, j'ai été un peu moins enchantée par ma lecture. Avant d'entamer la seconde partie qui reprend certains événements évoqués dans la première partie depuis un autre point de vue. Ce qui implique forcément des répétitions, mais celà ne m'a pas dérangé car l'auteur se débrouille pour nous donner juste ce qu'il faut d'informations : pas de détails superflus, d'actions qui n'apportent rien au récit.

Comme une pièce a deux faces... Il en est de même des événements. Suivant celui qui vous les rapporte, ils changent du tout au tout.


Si la seconde partie est le récit de ce que fut l'Empire, la seconde partie est fortement ancrée dans le présent et dans la République. On se rend compte qu'un complot gigantesque est en cours de réalisation. Chaque personnage est en fait un pion sur un échiquier dont on ne connait pas les limites. On ne sait même pas s'ils interviennent tous ou non. L'enjeu est de taille puisqu'il consiste dans les idéaux de chacun : une des parties veut recréer une sorte d'empire où elle pourra influencer le peuple tandis que l'autre croit en la démocratie pure et dure, en l'Homme.

Au milieu de ces jeux d'influence, des alliances se nouent et se dénouent au fil des pages. Si je n'ai pas été surprise par la révélation de la partie une, j'ai été plus d'une fois bluffée par les conséquences de tel ou tel événement ou par les liens étroits et secrets qui relient différents personnages. Certains d'entre eux portent des masques en permanence et il est parfois difficile de savoir à qui va leur allégeance.
Au centre de l'Histoire le Liaber Dest, un livre indestructible sacré écrit de la main des Dieux qui retrace le destin de tous les hommes (malheureusement perdu) et Eraëd, l'épée de l'Empereur. Ces deux éléments s'ils sont réunis dans les mains d'une même personne lui assurera un pouvoir absolu.

Dans ma main gauche le Livre, dans ma main droite l'épée, et à mes pieds le monde.


Bien sûr, comme tout roman de Fantasy, on retrouve la magie. Ici, il s'agit du Souffle que seul les chevaliers peuvent contrôler. Il y a également une touche de romance, de l'amitié, relation père fils, des dieux et des hommes de foi.... C'est un maelstrom d'émotions, d'actions qui vous prennent et ne vous lâchent pas avant la dernière ligne !

La Voie de la Colère est le coup de coeur Bragelonne pour 2013. En ce qui me concerne, il ne m'a pas transporté outre mesure, mais il reste un très bon roman de fantasy que je vous recommande. En tout cas, moi j'ai hâte de lire la suite !!!
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Quand Babélio m'a contacté pour lire ce livre dans le cadre d'une Masse critique spéciale, j'étais aux anges, ravie de pouvoir enfin renouer avec de la fantasy pure et dure, loin de la bit-litt et urban fantasy que j'ai pris l'habitude de lire depuis quelques temps. J'avais envie de revenir aux bons vieux basiques. Malheureusement, à la lecture de cet ouvrage, la déception a vite pointé le bout de son nez.
Viola nous mène sur les traces de Dun-Cadal, un ancien général de l'Empire, à la gloire et renommée nationales, quasi mythiques, qui n'est aujourd'hui plus qu'une loque humaine, un pauvre poivrot radoteur, à écumer les bars et chercher querelle dans l'espoir que quelqu'un finisse un jour par mettre définitivement fin à ses souffrances. Elle sait qu'il connait l'emplacement d'Eraëd, l'épée de l'empereur, aux pouvoirs magiques. D'abord réticent, le soldat va lui confier ses hauts faits d'arme, ses derniers jours au sein de l'armée de l'Empereur, avant que ce dernier ne soit défait et qu'il ne soit mis fin à l'ancien ordre établi pour en fonder un nouveau : la République. On a donc droit à une succession de batailles et de combats, qui s'enchaînent avec le présent, sans réelles transitions et créent donc la confusion. Confusion à laquelle s'ajoute le fait que le lecteur ne sait pas où il va : en quoi cette succession de souvenirs est-elle rattachée avec l'énigme concernant la disparition de l'Epée et sa quête ? J'ai eu l'impression que l'auteur perdait cet objectif de vue. J'ai vite décroché, ne sachant pas très bien où j'allais, si tout ceci avait ou non un sens et lequel. Il faut finalement attendre la fin de la première partie (c'est-à-dire 227 pages) pour avoir un semblant d'indice. C'est très poussif et très long… D'autant qu'il n'y a pas vraiment d'action ou celle-ci se répète : j'ai cru voir les mêmes scènes de combats rejouées encore et encore, à quelques détails près. de plus, ces scènes ayant lieu dans le passé et étant donc retranscrites par Dun-Cadal dans ses discussions avec Viola, ça manque de dynamisme.
Pour ne rien arranger, les personnages ne m'ont pas touchée, je ne me suis pas attachée à eux : ni le Dun-Cadal du passé, héroïque, chevalier sans peur mais pas sans reproche, encore moins celui du présent, amer et pitoyable, ayant renoncé depuis longtemps, refusant le changement, à vivre toujours dans le passé ni même Grenouille, son protégé. Il n'est pas attachant mais intrigant tout de même. Beaucoup de mystère entoure ce personnage : qui est-il ? D'où vient-il ? Pourquoi cette rage en lui ? Quel est son but en devenant chevalier ? Là encore il faut patienter longtemps avant d'avoir quelques réponses. Quant à Viola et au Naaga, ils sont quasi-inexistants, ce sont davantage des figurants permettant au général de raconter son histoire qu'autre chose. La seule que j'ai véritablement aimé c'est Mildrel, la courtisane déchue, dans sa relation avec Dun-Cadal, leurs non-dits et cette affection sincère que l'on ressent entre eux mais qui semble ne jamais pouvoir trouver de conclusion heureuse. Logrid, la main de l'empereur, est également très intéressant. Dommage qu'il apparaisse aussi tard. Contrairement à son formateur, il est perspicace et clairvoyant, il a senti le vent tourner, vu les complots se fomenter sans pouvoir y mettre un terme…
Bref, j'ai essayé de m'accrocher aux branches mais je n'ai pas pu aller au terme de cette lecture. J'aurais aimé y prendre du plaisir. Au contraire, elle a été difficile, laborieuse. Il y a de bonnes idées comme celle du Souffle mais trop peu exploitées à mon goût et noyées dans une masse de détails parfois superflus. Même si j'ai cru que ça allait décoller à un moment donné, le mal était déjà fait : je n'étais plus dans ma lecture, totalement déconnectée de ce que je lisais, du devenir des personnages qui m'était finalement égal. Peut-être que ce début est un peu long, un peu maladroit, même si le revirement de la première partie semble promettre de belles choses, ce que confirment les différents avis que j'ai vite passés en revue (la deuxième partie semble bien meilleure que la première).. Encore faut-il pouvoir tenir jusque-là ! Je n'ai pas pu…

Je tiens néanmoins à remercier Babélio et les éditions Bragelonne pour cette lecture en avant-première et espère néanmoins que ce livre recevra un bon accueil et trouvera son public…
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La fantasy est clairement mon genre littéraire de prédilection, alors comment passer à côté de ce que les éditions Bragelonne annoncent comme un phénomène ? La voie de la colère est le premier roman d'un auteur francophone, Antoine Rouaud, par ailleurs concepteur-rédacteur chez NRJ, et Stéphane Marsan l'a présenté comme le meilleur roman de fantasy français qu'il ait lu depuis 10 ans ! C'est donc avec un réel enthousiasme que j'ai accepté la proposition de Babelio de le recevoir en avant-première pour le chroniquer.

C'est de la fantasy somme toute assez classique qu'on nous propose là. Une histoire de chevaliers et d'honneur, une histoire de pouvoir et de trahison, de vengeance aussi bien sûr. Mais une histoire qui diffère un peu des autres par la forme, sinon par le fond. En effet, le roman s'articule en deux parties respectivement dédiées au point de vue du chevalier Dun-Cadal et à celui de son apprenti, le jeune Grenouille. de plus, dans chacune de ces deux parties, la narration oscille entre passé et présent. Cela donne un drôle de mélange auquel j'ai eu un peu de mal à m'habituer, il faut bien le reconnaître.

A naviguer ainsi perpétuellement entre souvenirs et réalité présente, j'avais parfois l'impression assez frustrante que l'intrigue n'avançait pas d'un poil, et pour ce qui est du retournement de situation qui préside à la seconde partie, il est un peu tombé à plat pour moi puisque j'avais deviné l'identité de la main de l'empereur depuis un bon moment déjà. Aïe ! Je ne parle même pas du « on adopte un nouveau point de vue et on recommence » de la seconde partie qui a bien failli m'achever complètement ! Mais cela eut été un peu dommage de m'arrêter en si bon chemin, alors ma foi...

La seconde partie a été plus conforme à mes espérances. Les relations entre Dun-Cadal et Grenouille sonnent parfaitement juste. Ils évoluent énormément au fil du livre, gagnent en profondeur et en crédibilité. La chute de l'Empire et les balbutiements de la République, avec tout ce que cela peut comporter d'intrigues et d'incertitudes, la destinée en guise de religion, la magie du Souffle… sont autant d'éléments intéressants qui se révèlent à nous petit à petit, comme ceux d'un univers en construction. La plume de l'auteur est fluide, plaisante et relativement efficace. Bon, il faudra quand même veiller à mettre moins de « regards torves » dans la suite, ça finit par devenir un peu crispant à force !

Finalement, est-ce que je lirai la suite ? Oui, je suppose. Pour l'auteur, pour ses personnages et son univers, en espérant quelque chose de plus « direct » dans les volumes à venir, et aussi une intrigue à même de surprendre les habitués de la fantasy, dont je suis, parce que là pour le coup, c'est un roman très prévisible. Peut mieux faire, j'en suis persuadée !
Lien : http://etemporel.blogspot.fr..
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