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Dix femmes. Suisses. Elles rencontrent Bakounine, de passage dans leur Vallon, et se laissent emporter par le rêve anarchiste qui les mènera en Argentine où elles vivront sans dieu, ni maître, ni mari.

L'écriture n'est pas terrible mais on s'attache à ces femmes révolutionnaires pour le XIXe siècle. Une fiction sur un fond véridique si l'on en croit l'auteur.

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Mouai. C'est décevant. J'avais imaginé un court mais beau roman d'aventure... Patatra ! Même si ça se lit aisément, je n'ai pas été conquis par cette fiction. Les vies et le parcours de ces 10 femmes sonnent faux, je n'y ai pas cru un instant, tout comme je n'ai pas accroché aux fils rouges très épais qui parcourent ce livre : l'anarchie, les portraits de femmes ... Tout s'enchaîne très vite mais rien n'est réellement marquant. Tant pis pour moi.
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1870 : le « grand barbu » (Bakounine) vient faire une conférence à Saint-Imier (Suisse). Il y a aussi Benjamin (Ericco Malatesta, autre vrai anarchiste célèbre)
C'est le détonateur du grand projet de nos dix petites anarchistes.
A Saint- Imier c'est pas l'abondance en 1870. Surtout pour les femmes, qui de toutes façons passeront toujours après les hommes.
Ainsi va naître ce projet fou entre ces dix femmes, femmes un peu libérées mais beaucoup entravées, Adèle qui se fait faire des enfants en éjectant les hommes, Colette et Juliette qui se suffisent à elles-mêmes et Jeanne la douce et ses trois petits garçons, Lison et ses quatre filles, Emilie et son petit Max, toutes ces filles, seules, veuves ou « fille-mères » ouvrières en horlogerie ( je me suis un peu perdue dans toute cette science horlogère) qui tirent le diable par la queue et peinent à joindre les deux bouts, succombent aux sirènes du grand départ ( on pourrait aussi dire du grand remplacement !). A cette époque, la misère était telle que l'envie d'aller voir ailleurs était forte, d'autant plus qu'il y avait pléthore de publicités plus ou moins crapuleuses. Partir, mais pour où ?
Elles choisissent la Patagonie « parce que personne n'en avait dit du mal, puisque personne n'y avait encore mis les pieds. »
En Juin 1873, elles s'embarquent, huit femmes et neuf enfants (les deux premières Colette et Juliette étant parties avant) sur un navire qui transportait les condamnés de la Commune de Paris (dont Louise Michel) pour le bagne de Nouméa.
Le livre est court, 145 pages, divisé en chapitres chapeautés par des titres désuets, qui commencent tous par où, du genre Comtesse de Ségur (Où Colette et Juliette, jeunes horlogères éprises l'une de l'autre, décident d'émigrer les premières…) et qui nomment chacun, un prénom de nos petites anarchistes, au risque de les faire disparaître. C'est évidemment un pastiche revendiqué des Dix petits nègres d'Agatha Christie.
On note aussi les références appuyées à Rousseau, bien sûr, on est en Suisse, mais je n'avais jamais fait le lien (manquements à ma culture) entre Rousseau et l'anarchisme à la Bakounine.
Comme le titre l'indique (« Petites anarchistes » est un titre désobligeant donné par les hommes quand ils ont appris leur projet) l'aventure est essentiellement une aventure de femmes pour les femmes. Et pour moi, plus qu'un projet anarchiste, c'est bien un projet féministe qui est en gestation. En est pour preuve leur maxime : Ni Dieu, ni maître, ni mari. "Toute autorité, même divine est la négation de la liberté. "
Les années patagonnes sont loin d'être riantes, elles font face à maints obstacles en tous genres, mais bon an mal an, elles survivent, (" on n'était pas venues pour ça, s'installer, se débrouiller, survivre. Notre rêve d'une vie différente s'éloignait. ")
La déception est douloureuse, le rêve d'une vie meilleure partait en quenouille " Quand donc arriverait le moment où ce monde basculerait, où se montrerait son autre face, la vraie ? "
Mais toujours, la solidarité entre elles restait sans failles.
Le vent patagon a eu raison de leur constance. " L'hiver patagon n'est que nuit, vent, et des flaques partout… " c'est pas gentil pour la Patagonie. Alors, elles décident à six (oui il en manque maintenant quatre) de partir pour une île, l'île Juan Fernandez, celle de Robinson Crusoe où serait déjà sur place une colonie anarchique.
Si elles avaient bien « tout raté » en Patagonie, au moins à Juan Fernandez, tout leur réussissait. (et toujours en compagnie de J.J. Rousseau) . Mais l'Autorité de l'île, le sous-préfet (je ne sais pas ce qu'il foutait là) étant devenu trop harceleur, il leur fallut repartir. Justement le Benjamin qu'elles connaissent depuis Saint Imier, et dont l'une d'elles, Mathilde est toujours amoureuse est à Buenos- Aires. Et il y a un navire qui jette l'ancre pour réparer. Elles en profitent et partent. Elles arrivent à Tahiti. C'est pas Buenos-Aires. Elles reprennent donc un autre bateau, repassent par le détroit de Magellan, à nouveau Punta Arenas qui avait beaucoup changé en 5 ans, et c'est l'Argentine, Rio Gallegos, Rio de la Plata et Buenos-Aires. Des milliers d'émigrants de toute l'Europe font grandir la ville. Et il y a les danseurs de tango qui font tourner la tête de nos anarchistes et de leurs filles (car au bout de tout ce temps, les filles et les garçons ont bien grandi)
A la fin de l'histoire, il n'en reste plus qu'une. ET c'est elle qui raconte.
Leur destin est remarquable et tragique. Celui de l'anarchie est terrible aussi. Puisque les anarchistes en Europe ont été chassés de l'Internationale par la « coalition des « suppôts de Karl Marx » (Jaurès, Bebel, Rosa Luxembourg…) car « Seuls qui déclarent et reconnaissent la nécessité de l'action législative et parlementaire peuvent être membre de l'internationale ».
Cela me suggère deux réflexions : la première, c'est que la rivalité entre les mouvements politiques d'un même bord, n'est pas d'aujourd'hui. La deuxième, c'est que de nos jours ( particulièrement en période d'élections 2022) « l'action législative et parlementaire » n'a plus le vent en poupe, particulièrement chez la jeunesse, et que nos taux d'abstention pourraient bien faire penser à un courant anarchiste qui ne dit pas son nom.
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Daniel de Roulet imagine dans un roman le parcours de dix jeunes ouvrières de l'horlogerie qui quittent leur Suisse natale, à Saint-Ismier où l'anarchisme tient congrès, pour la Patagonie, l'Argentine et l'île de Robinson Crusoé. Les héroïnes sont inventées, mais le contexte historique est fidèle, dans l'anarchisme post-communard des années 1870-80. On y croise les figures de Bakounine, Malatesta, Louise Michel et même d'un curieux et éphémère gouverneur de l'archipel Juan Fernández au Chili, le suisse Alfred de Rodt. Sous la forme d'un journal, sans fioritures, au ton naïf, sensible et attachant, ce roman rend compte de la mise en place d'une éphémère petite utopie nommée "L'Expérience" sur l'ile de Robinson.
Lien : https://diacritiques.blogspo..
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J'ai beaucoup aimé ce récit dont les premières pages sont écrites avec le « on » comme forme de la narration. Puis Valentine Grimm prendra la place de conteuse, mais en rappelant toujours qu'elle raconte au nom des autres et pour le groupe, pas en son nom propre.

C'est un livre entrainant, avec du rythme et une histoire qui se tient. Il y a parfois des fenêtres ouvertes sur la suite du livre mais sans jamais trop en dire.

Nous suivons le parcours de dix jeunes femmes suisses qui ne trouvent pas leur place dans la vallée d'où elles sont originaires, rêvent de liberté, d'anarchie et d'un nouveau monde à construire.
Elles s'embarquent un jour pour le Chili, pour réaliser leur utopie. Et après une décennie, elles repartent… à six avec les enfants, ce seront ensuite les terres australes, Taïti, l'Argentine etc

Chacune suivra ses idéaux mais le groupe restera uni.
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Je suis de cette région jurassienne et de fait avait entendu parler du passage de Bakounine à St-Imier. Voici mon propre point de départ par rapport au choix de ce petit roman. Et puis nous sommes dans l'ère de la consommation locale, alors pourquoi pas s'y frotter.

Le livre se lit facilement, j'y apprends quelques faits historiques remodelés et suis ces jurassiennes s'exilant à l'autre bout du monde comme beaucoup d'autres suisses l'ont fait à la fin du XIXe siècle, quand la Suisse était justement terre d'émigration, à l'exact opposé d'aujourd'hui.

J'aurais toutefois préféré un peu plus de profondeur sur ces personnages auxquels on ne peut guère s'attacher et un peu moins de détail sur le fonctionnement des oignons...

Mais dans l'ensemble, c'est honnête, ça se lit facilement et on ne s'ennuie pas.
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Conseillé par les libraires de l'Intranquille à Besançon, intrigué par le titre je l'ai acheté. Assez court, au départ il est intéressant car il raconte à la fois la vie difficile des paysans et des ouvriers de Saint-Imier, en Suisse. Il nous montre la lente montée des idées révolutionnaires, des idées anarchistes dans la population et les luttes menées contre les bourgeois et leur police. Il met en lumière aussi la part des femmes dans cette prise de conscience, dans ces luttes. Ensuite, on suit ces femmes qui partent à la recherche d'un monde neuf où leurs idées anarchistes pourraient se réaliser. On croise alors quelques figures légendaires que ce soit Michel Bakounine ou Louise Michel, des lettres d'un certain Benjamin nous permettent au fil des pages de comprendre combien ces idées nouvelles ont enflammé les foules un peu partout dans le monde. Et au fil des chapitres, et des disparitions de chacune d'entre elles, on prend connaissance de la vie qu'elles se sont choisies, leurs combats, leurs amours et leurs enfants.
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Saint-Imier, deuxième partie du 19ème siècle. Des femmes prennent le large avec leurs enfants pour fuire un Jura qui leur promet une vie trop étriquée à leur goût, et dans l'espoir de vivre dans une société anarchiste Outre-Atlantique. Adieu la Cité horlogère, bonjour l'Argentine ! Leur épopée démarre en Patagonie, la Terre de Feu, cette terre balayée par le vent incessant. Elles se débrouilleront ensemble, sans l'aide des hommes, pour y construire leur vie durant une dizaine d'années et, entre autres, y bâtir leur propre maison et boulangerie "La brebis noire". Maintes aventures et rencontres sont au rendez-vous, dont des destins tragiques pour certaines d'entres elles parfois. Elles continueront leur périple sur l'île de Robinson Crusoé au large du Chili, à Talcahuano, puis à Buenos Aires.
Daniel de Roulet s'est-il inspiré de son histoire personnelle (son père vient de Saint-Imier) et de son voyage effectué quelques années auparavant en Amérique du sud ?
C'est un roman engagé écrit par un auteur engagé (sa biographie témoigne de ses actes politiques).
Roman au riche contenu historique sur l'époque, assurément politique, c'est un roman exigeant qui se déguste avec attention. le destin de ces femmes est passionnant, leur courage exemplaire. Chacune a son propre caractère, son histoire, sa destinée. Elles partagent pourtant toutes le même idéal de vie : la liberté. L'entraide et l'amitié sont des valeurs fortes du livre.
Je suis séduite par tant de bravoure de la part de ces femmes que rien n'arrêtent et qui vivent comme bon leur semble.
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Saint Imier en Suisse, fin XIXème : dix jeunes femmes désirent vivre libres et ailleurs, influencées par Jean-Jacques Rousseau et le jeune anarchiste italien Benjamin, alias Malavista. Elles embarquent, certaines avec enfants, et affrontent les éléments naturels et les hommes de pouvoir. Leur épopée les mènera en Patagonie, dans l'île de Robinson puis à Buenos Aires ; partout elles installent les bases d'un pays où règnerait l'anarchie à l'état pur.
La narratrice est la dernière survivante. Elle a recueilli à leur décès les montres de ses compagnes, cadeau de départ de St Imier où ont été crées les premières manufactures horlogères.
Récit intéressant et bien mené mais je n'ai pas adhéré à l'écriture.
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Daniel de Roulet nous plonge, dans ce roman paru chez Buchet/Chastel en 2018, dans la Suisse de la fin du XIXe siècle. Entre étable et industrie horlogère, entre misère et exploitation, il nous propose de suivre le parcours de dix femmes qui décidèrent, suite à la visite d'un Bakounine gonflé par l'espoir suscité par la Commune de Paris, de partir à l'aventure en Amérique latine pour y mettre en pratique leur idéal anarchiste. de Punta Arenas au Chili, à Buenos Aires en Argentine, en passant par l'ile de Mas a Tierra, aujourd'hui connue sous le nom de l'île Robinson Crusoë, ces dix femmes libres vont débattre et lutter pour que vive cette utopie en acte !
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