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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec Dix Petites Anarchistes Daniel Roulet transmet sous forme d'un roman l'histoire de dix femmes qui ont refusé de se soumettre à un quotidien qui ne correspondait pas à leurs attentes, à leurs valeurs. Téméraires, encouragées par le vent de liberté des Communards qui est parvenu jusqu'à leur village de Saint Imier dans le Jura suisse, elles décident de partir en Patagonie. Elles embarquent à Brest à bord le la Virginie, paquebot qui déporte les communards condamnés au bagne,en Nouvelle Calédonie. Elle feront de premières belles rencontres dont Louise Michel,mais la première d'entre elles perdra la vie pendant la traversée en donnant naissance. C'est Valentine,la dernière survivante des dix qui raconte leur histoire qui les mènera bien au delà de Punta Arénas.
Mues par l'idéal Anarchiste alimenté par un lien intime avec Malatesta, elles vont surtout vivre à la recherche permanente d'un mode de vie qui respecte l'humain et n'oublie jamais la nécessité de ne pas se soumettre à un quelconque pouvoir . C'est une belle expérience de solidarité,de féminisme, d'amitié. Ce roman historique s'ancre évidemment dans le réel sans négliger le rêve et l'amour.
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Petit roman pris au hasard sur la seule base de la 4ème de couv et surtout d'un retour sur l'histoire de l'horlogerie. Nous sommes dans le Jura en Suisse, fin du 19ème, dans le Vallon et plus précisément à saint Imier.
La vie n'est pas simple tant par son climat que les aléas de l'industrie horlogère qui bien qu'en plein développement, subit les récessions économiques.
La conditions des femmes n'est pas simple : pas de reconnaissance de leur droit à participer à la vie de la cité, travaux pénibles et/ou répétitifs, beaucoup sont veuves ou filles mères. Les enfants ont appris par leur mère à crier au curé : "au Jura il n'y a ni dieu, ni maître, ni mari"
Dix jeunes femmes, que la vie à déjà fortement marqué, décident de partir tenter leur chance au loin, pour certaines avec des enfants en bas-âge. Première destination pour deux d'entre elles, le Chili. Mais elles mourront vite car le pays est hostile. Qu'à cela ne tiennent. Les 8 autres jeunes femmes vont d'abord gagner et passer plusieurs années à Punta Arenas. Puis il y aura d'autres destinations, toujours pour trouver une terre où vivre dans une société nouvelle semble possible.
Roman assez noir, ces femmes sont très attachantes, courageuses, jusqu'au boutistes, même si la mort sera au bout du chemin pour certaines. Elles resteront soudées par un amour farouche de la liberté et l'espérance qu'un autre modèle d'organisation de la société, plus égalitaire, est possible.
Le style est dense, rythmé (134p) pour nous narrer cette épopée.
Je recommande.
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Incroyable destin que celui de ces 10 femmes originaires du Jura Suisse, ouvrières dans l'horlogerie, à la fin du 19e siècle. Ce roman retrace leurs aventures alors qu'elles vont décider ensemble de tout quitter pour émigrer à l'autre bout du monde, en Amérique du Sud, au nom de leurs idées politiques, poursuivant leur rêve de liberté et d'un monde nouveau. Daniel de Roulet s'est basé sur des recherches historiques et avait l'intention au départ de faire une chronique documentaire. Cela donne une grande force à son roman et un attachement aux personnages dont l'histoire est raconté par l'une d'entre elle.
J'ai adoré ce récit à la fois romanesque et historique que j'ai lu d'une traite pour suivre ces femmes impressionnantes de ténacité, restant libres à tout prix, à une époque où il n'est pas nécessaire d'expliquer combien cela était difficile. Ce roman m'a beaucoup ému, beaucoup appris et j'aurai aimé rester encore avec elles.
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Le récit d'une épopée d'un groupe de femmes suisses anarchistes rêvant de construire vers un destin sud-américain, une société basée sur les fondements de leur idéologie. le roman nous fait découvrir des portraits de femmes d'actions du XIXème, émancipées, éprises de liberté, pleines de courage et de convictions, qui en dépit des déconvenues et désenchantements, ne se départiront pas d'une volonté ferme de changer le monde.
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Juin 1873. Elles sont huit jeunes femmes à quitter leur village du Jura Suisse pour embarquer, accompagnées de neuf enfants en bas âge et huit oignons en poche, pour la Patagonie. Eprises de liberté, en quête d'idéal, elles ne s'arrêteront là que quelques années avant de changer de rivages. Certaines n'iront pas jusqu'au bout de leurs pérégrinations qui se terminent à Buenos Aires à l'orée du vingtième siècle.

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Le début de la lecture a été un peu difficile, j'ai eu du mal à me plonger dans l'histoire... et puis, c'est le jour du grand départ, les filles embarquent sur un bateau direction l'aventure... et c'est aussi à partir de ce moment que je me suis laisser prendre à l'histoire passionnante de ces femmes prêtes à tout quitter et traverser le monde pour espérer vivre leurs rêves d'idéaux.
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Un sujet étonnant, véridique pourtant. Celui de dix femmes, plus ou moins anarchistes, en tout cas toutes en quête de liberté qui décide de fuir leur usine d'horlogerie suisse pour fonder une colonie libertaire en Patagonie. le roman aurait pu être plus détaillé, je suis parfois restée sur ma faim sur les motivations des unes et des autres mais c'était agréable à lire.
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Dix femmes. Suisses. Elles rencontrent Bakounine, de passage dans leur Vallon, et se laissent emporter par le rêve anarchiste qui les mènera en Argentine où elles vivront sans dieu, ni maître, ni mari.

L'écriture n'est pas terrible mais on s'attache à ces femmes révolutionnaires pour le XIXe siècle. Une fiction sur un fond véridique si l'on en croit l'auteur.

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1870 : le « grand barbu » (Bakounine) vient faire une conférence à Saint-Imier (Suisse). Il y a aussi Benjamin (Ericco Malatesta, autre vrai anarchiste célèbre)
C'est le détonateur du grand projet de nos dix petites anarchistes.
A Saint- Imier c'est pas l'abondance en 1870. Surtout pour les femmes, qui de toutes façons passeront toujours après les hommes.
Ainsi va naître ce projet fou entre ces dix femmes, femmes un peu libérées mais beaucoup entravées, Adèle qui se fait faire des enfants en éjectant les hommes, Colette et Juliette qui se suffisent à elles-mêmes et Jeanne la douce et ses trois petits garçons, Lison et ses quatre filles, Emilie et son petit Max, toutes ces filles, seules, veuves ou « fille-mères » ouvrières en horlogerie ( je me suis un peu perdue dans toute cette science horlogère) qui tirent le diable par la queue et peinent à joindre les deux bouts, succombent aux sirènes du grand départ ( on pourrait aussi dire du grand remplacement !). A cette époque, la misère était telle que l'envie d'aller voir ailleurs était forte, d'autant plus qu'il y avait pléthore de publicités plus ou moins crapuleuses. Partir, mais pour où ?
Elles choisissent la Patagonie « parce que personne n'en avait dit du mal, puisque personne n'y avait encore mis les pieds. »
En Juin 1873, elles s'embarquent, huit femmes et neuf enfants (les deux premières Colette et Juliette étant parties avant) sur un navire qui transportait les condamnés de la Commune de Paris (dont Louise Michel) pour le bagne de Nouméa.
Le livre est court, 145 pages, divisé en chapitres chapeautés par des titres désuets, qui commencent tous par où, du genre Comtesse de Ségur (Où Colette et Juliette, jeunes horlogères éprises l'une de l'autre, décident d'émigrer les premières…) et qui nomment chacun, un prénom de nos petites anarchistes, au risque de les faire disparaître. C'est évidemment un pastiche revendiqué des Dix petits nègres d'Agatha Christie.
On note aussi les références appuyées à Rousseau, bien sûr, on est en Suisse, mais je n'avais jamais fait le lien (manquements à ma culture) entre Rousseau et l'anarchisme à la Bakounine.
Comme le titre l'indique (« Petites anarchistes » est un titre désobligeant donné par les hommes quand ils ont appris leur projet) l'aventure est essentiellement une aventure de femmes pour les femmes. Et pour moi, plus qu'un projet anarchiste, c'est bien un projet féministe qui est en gestation. En est pour preuve leur maxime : Ni Dieu, ni maître, ni mari. "Toute autorité, même divine est la négation de la liberté. "
Les années patagonnes sont loin d'être riantes, elles font face à maints obstacles en tous genres, mais bon an mal an, elles survivent, (" on n'était pas venues pour ça, s'installer, se débrouiller, survivre. Notre rêve d'une vie différente s'éloignait. ")
La déception est douloureuse, le rêve d'une vie meilleure partait en quenouille " Quand donc arriverait le moment où ce monde basculerait, où se montrerait son autre face, la vraie ? "
Mais toujours, la solidarité entre elles restait sans failles.
Le vent patagon a eu raison de leur constance. " L'hiver patagon n'est que nuit, vent, et des flaques partout… " c'est pas gentil pour la Patagonie. Alors, elles décident à six (oui il en manque maintenant quatre) de partir pour une île, l'île Juan Fernandez, celle de Robinson Crusoe où serait déjà sur place une colonie anarchique.
Si elles avaient bien « tout raté » en Patagonie, au moins à Juan Fernandez, tout leur réussissait. (et toujours en compagnie de J.J. Rousseau) . Mais l'Autorité de l'île, le sous-préfet (je ne sais pas ce qu'il foutait là) étant devenu trop harceleur, il leur fallut repartir. Justement le Benjamin qu'elles connaissent depuis Saint Imier, et dont l'une d'elles, Mathilde est toujours amoureuse est à Buenos- Aires. Et il y a un navire qui jette l'ancre pour réparer. Elles en profitent et partent. Elles arrivent à Tahiti. C'est pas Buenos-Aires. Elles reprennent donc un autre bateau, repassent par le détroit de Magellan, à nouveau Punta Arenas qui avait beaucoup changé en 5 ans, et c'est l'Argentine, Rio Gallegos, Rio de la Plata et Buenos-Aires. Des milliers d'émigrants de toute l'Europe font grandir la ville. Et il y a les danseurs de tango qui font tourner la tête de nos anarchistes et de leurs filles (car au bout de tout ce temps, les filles et les garçons ont bien grandi)
A la fin de l'histoire, il n'en reste plus qu'une. ET c'est elle qui raconte.
Leur destin est remarquable et tragique. Celui de l'anarchie est terrible aussi. Puisque les anarchistes en Europe ont été chassés de l'Internationale par la « coalition des « suppôts de Karl Marx » (Jaurès, Bebel, Rosa Luxembourg…) car « Seuls qui déclarent et reconnaissent la nécessité de l'action législative et parlementaire peuvent être membre de l'internationale ».
Cela me suggère deux réflexions : la première, c'est que la rivalité entre les mouvements politiques d'un même bord, n'est pas d'aujourd'hui. La deuxième, c'est que de nos jours ( particulièrement en période d'élections 2022) « l'action législative et parlementaire » n'a plus le vent en poupe, particulièrement chez la jeunesse, et que nos taux d'abstention pourraient bien faire penser à un courant anarchiste qui ne dit pas son nom.
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Daniel de Roulet imagine dans un roman le parcours de dix jeunes ouvrières de l'horlogerie qui quittent leur Suisse natale, à Saint-Ismier où l'anarchisme tient congrès, pour la Patagonie, l'Argentine et l'île de Robinson Crusoé. Les héroïnes sont inventées, mais le contexte historique est fidèle, dans l'anarchisme post-communard des années 1870-80. On y croise les figures de Bakounine, Malatesta, Louise Michel et même d'un curieux et éphémère gouverneur de l'archipel Juan Fernández au Chili, le suisse Alfred de Rodt. Sous la forme d'un journal, sans fioritures, au ton naïf, sensible et attachant, ce roman rend compte de la mise en place d'une éphémère petite utopie nommée "L'Expérience" sur l'ile de Robinson.
Lien : https://diacritiques.blogspo..
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