AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Julie ou La nouvelle Héloïse, tome 1 (15)

Obligée d’aimer le gouvernement sous lequel le ciel m’a fait naître, je me soucie peu de savoir s’il en est de meilleurs. De quoi me servirait de les connaître, avec si peu de pouvoir pour les établir ? et pourquoi contristerais-je mon âme à considérer de si grands maux où je ne peux rien, tant que j’en vois d’autres autour de moi qu’il m’est permis de soulager ? (p402)
Commenter  J’apprécie          50
Jamais fille chaste n'a lu de Romans; et j'ai mis à celui-ci un titre assez décidé pour qu'en l'ouvrant on sût à quoi s'en tenir. Celle qui, malgré ce titre, en osera lire une seule page, est une fille perdue: mais qu'elle n'impute pas sa perte à ce livre; le mal est fait d'avance.
Commenter  J’apprécie          50
L'amour est accompagné d'une inquiétude continuelle de jalousie et de privation, peu convenable au mariage, qui est un état de puissance et de paix. On ne s'épouse point pour penser uniquement l'un à l'autre, mais pour remplir conjointement les devoirs de la vie civile, gouverner prudemment la maison, bien élever ses enfants. Les amants ne voient jamais qu'eux, ne s'occupent incessament que d'eux, et la seule chose qu'ils sachent faire est de s'aimer.
Commenter  J’apprécie          40
Si vous voulez donc être homme en effet, apprenez à redescendre. L’humanité coule comme une eau pure et salutaire, et va fertiliser les lieux bas ; elle cherche toujours le niveau ; elle laisse à sec ces roches arides qui menacent la campagne, et ne donnent qu’une ombre nuisible ou des éclats pour écraser leurs voisins. (p400)
Commenter  J’apprécie          30
Ainsi, de quelque sens qu’on envisage les choses, tout n’est ici que babil, jargon, propos sans conséquence. Sur la scène comme dans le monde, on a beau écouter ce qui se dit, on n’apprend rien de ce qui se fait : et qu’a-t-on besoin de l’apprendre ? sitôt qu’un homme a parlé, s’informe-t-on de sa conduite ? n’a-t-il pas tout fait ? n’est-il pas jugé ? L’honnête homme d’ici n’est point celui qui fait de bonnes actions, mais celui qui dit de belles choses ; et un seul propos inconsidéré lâché sans réflexion peut faire à celui qui le tient un tort irréparable que n’effaceraient pas quarante ans d’intégrité. En un mot, bien que les œuvres des hommes ne ressemblent guère à leurs discours, je vois qu’on ne les peint que par leurs discours, sans égard à leurs œuvres ; je vois aussi que dans une grande ville la société paraît plus douce, plus facile, plus sûre même que parmi des gens moins étudiés : mais les hommes y sont-ils en effet plus humains, plus modérés, plus justes ? Je n’en sais rien. Ce ne sont encore là que des apparences ; et sous ces dehors si ouverts et si agréables, les cœurs sont peut-être plus cachés, plus enfoncés en dedans que les nôtres. Étranger, isolé, sans affaires, sans liaisons, sans plaisirs, et ne voulant m’en rapporter qu’à moi, le moyen de pouvoir prononcer ? (p338/339)
Commenter  J’apprécie          30
Du reste, hommes et femmes, tous, instruits par l’expérience du monde, et surtout par leur conscience, se réunissent pour penser de leur espèce aussi mal qu’il est possible, toujours philosophant tristement, toujours dégradant par vanité la nature humaine, toujours cherchant dans quelque vice la cause de tout ce qui se fait de bien, toujours, d’après leur propre cœur, médisant du cœur de l’homme.
Malgré cette avilissante doctrine, un des sujets favoris de ces paisibles entretiens, c’est le sentiment ; mot par lequel il ne faut pas entendre un épanchement affectueux dans le sein de l’amour ou de l’amitié, cela serait d’une fadeur à mourir ; c’est le sentiment mis en grandes maximes générales, et quintessencié par tout ce que la métaphysique a de plus subtil. Je puis dire n’avoir de ma vie ouï tant parler du sentiment, ni si peu compris ce qu’on en disait. Ce sont des raffinements inconcevables. (p332)
Commenter  J’apprécie          30
Le tableau du vice offense en tous lieux un œil impartial, et l’on n’est pas plus
blâmable de le reprendre dans un pays où il règne, quoiqu’on y soit, que de relever les défauts de l’humanité, quoiqu’on vive avec les hommes. (p324)
Commenter  J’apprécie          30
La passion n'est pas nécessaire dans le mariage, elle lui est même néfaste.
Commenter  J’apprécie          20
J’ai été sensiblement touché de l’estime de ce brave officier ; je lui ai dit, en le remerciant, que j’avais la vue trop courte pour le service, et que ma passion pour l’étude s’accordait mal avec une vie aussi active. En cela je n’ai point fait un sacrifice à l’amour.
Je pense que chacun doit sa vie et son sang à la patrie ; qu’il n’est pas permis de s’aliéner à des princes auxquels on ne doit rien, moins encore de se vendre, et de faire du plus noble métier du monde celui d’un vil mercenaire. Ces maximes étaient celles de mon père, que je serais bien heureux d’imiter dans son amour pour ses devoirs et pour son pays. (p145)
Commenter  J’apprécie          10
L’honneur du monde peut être avantageux à la fortune ; mais il ne pénètre point dans l’âme, et n’influe en rien sur le vrai bonheur. L’honneur véritable, au contraire, en forme l’essence, parce qu’on ne trouve qu’en lui ce sentiment permanent de satisfaction intérieure qui seul peut rendre heureux un être pensant. (p111)
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (263) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les Chefs-d'oeuvre de la littérature

    Quel écrivain est l'auteur de Madame Bovary ?

    Honoré de Balzac
    Stendhal
    Gustave Flaubert
    Guy de Maupassant

    8 questions
    11144 lecteurs ont répondu
    Thèmes : chef d'oeuvre intemporels , classiqueCréer un quiz sur ce livre

    {* *}