Dans ce livre, Rousseau explique sa théorie de l'éducation, remarquablement moderne et intéressante. L'enfant doit rester libre, quoi qu'il arrive, l'essentiel étant d'en faire un homme, c'est-à-dire une créature responsable. Pour nous, il est évident que cette conception laisse dans l'ombre la nécessité de la contrainte dans l'éducation. Mais c'est sans doute la raison pour laquelle elle est si stimulante : elle ne résout pas les problèmes. Qu'on y adhère ou pas, cela fait réfléchir.
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Soucieux de contribuer activement à changer une société qu'il jugeait corrompues dans ses moeurs et basée sur l'inégalité, Rousseau propose un projet éducatif révolutionnaire pour son temps. A son époque, l'éducation relevait de systèmes anciens qu'il jugeait inadaptés pour mener l'homme vers le progrès et l'émancipation avec l'esprit critique. La grande innovation consiste à placer l'enfant au centre du processus éducatif et à redonner une place essentielle à la mère. "
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Tout est bien sortant des mains de l'auteur des choses; tout dégénère entre les mains de l'homme.
Généralement, les gens qui savent peu parlent beaucoup, et les gens qui savent beaucoup parlent peu.
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Il est facile de critiquer Rousseau pour la misogynie qui paraît dans la dernière partie du livre, au sujet de Sophie. À ce moment, bien sûr, le livre devient pénible, et, pour des yeux modernes, on se trouve bien loin des audaces de la première partie. Mais il n'importe, car ce début rachète amplement cette fin. Les idées de Rousseau en matière d'éducation étaient tout à fait originales pour son époque, il accorde à l'enfant une liberté qu'on lui refusait alors, bien sûr qu'elle lui sera profitable si elle est encadrée, si elle reste sous la surveillance d'une personne au jugement sûr. Les anecdotes qu'il cite, les exemples, les stratagèmes, les remarques sur les raisonnements qui sont à la portée ou non d'un enfant, tout cela est convaincant et d'un grand intérêt. de même, la partie sur la religion, la fameuse profession de foi d'un vicaire savoyard, qui apparaît vers le milieu du livre est un sommet de rhétorique et d'une subtilité, d'une intelligence et d'une sincérité qui conduit à se questionner, que l'on soit athée ou croyant. Pour toutes ces raisons, ce livre est très précieux. J'en relirai volontiers des passages.
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