La vie rêvée du post-partum

Je veux d'abord vous dire ce que vous n'entendrez jamais. Sans vouloir dramatiser, il faut quand même appeler un chat un chat, et c'est bien la promesse de cet ouvrage. Après une épisiotomie, une déchirure "naturelle" ou une césarienne, vous avez une plaie chirurgicale. Or, dans la vie "normale", lorsqu'on a une plaie chirurgicale, on est en convalescence, c'est à dire que l'on se repose. Quand quelqu'un vient de se faire opérer de l'appendicite, personne ne trouve bizarre que cette personne soit au lit, choyée et nourrie. Mais une femme qui a accouché en France? Si! Ça me hérisse le poil !

Parfois, en cas d'allaitement, le papa peut se sentir exclu (...)
Les pères ont parfois l'impression d'être inutiles mais ce qu'ils peuvent faire en périphérie est fondamental pour la maman, pour le couple et pour la vie de famille.

Parce que si le post-partum ne ressemble pas à une croisière en Méditerranée, il appartient à chaque femme de faire son propre voyage.

Vous aviez pourtant l'habitude de vivre à 300 à l'heure, mais là, vous n'arrivez pas à aller plus vite qu un escar- got? Vous êtes normale! e vous le rappelle, vous venez d'accoucher! Accepter de vivre au ralenti fait partie du premier mois. Rappelez-vous que cette phase est transi- toire et qu'elle ne durera pas toute la vie. Savourez cette parenthèse, on n'accouche pas deux cents fois !

En résumé, quand on ne dort pas, on est stressé, déprimé, on tombe malade tout le temps, on est semi-débile, on grossit ou à l'inverse, on maigrit, et on se sent mal... La joie !

Le soin rituel Rebozo offre une véritable reconnexion au corps, puisque le Rebozo est un tissu très enveloppant, qui épouse les contours. La femme a une sensation d'être contenue, ce qui est très agréable après l'accouchement, notamment parce que l'on peut se sentir éparpillée, dans un mouvement vers l'extérieur. Avec le soin, la femme va « vers I'intérieur », elle est « rassemblée ». De plus, le fait d'échanger entre femmes est très puissant en post-partum, même si aucune problématique particulière n'est à souligner. La femme peut pleurer, rire, se confier. Avec ce soin, on s'autorise à rece- voir, c'est en ça qu'il est marquant après l'accouchement. La femme se retrouve, elle entend qu'elle peut penser à elle, qu'elle est précieuse.
(...) C'est un soin de passage : l'idée est de fermer une porte et d'en ouvrir une autre.

Vous l'aurez compris, ces exemples sont bien loin d'une pulsion innée, automatique et invariable ». Chaque naissance est singulière, chaque femme est différente. CQFD. Ne vous laissez pas culpabiliser par ce qui est raconté dans les magazines ou par vos amis. Vous avez toute la vie pour rencontrer (et approfondir la relation avec) votre bébé ! Tranquille !

Etre mère ne m'enferme pas. Etre mère me libère. Ma fille me donne la force de tout dépasser.

Savoir c'est reprendre le pouvoir.

Je ne veux pas vous décourager, oh que non, mais vous dire simplement que trouver ses marques, ça prend du temps. Que c'est normal de pédaler dans la semoule, d'être fatiguée, exaltée, intensément heureuse, puis désespérée... et tout ça dans la même journée, par- fois la même heure. Je crois sincèrement que la venue d'un enfant bouleverse profondément. C'est, avec votre propre naissance et votre propre mort, l'évènement le plus dingue de votre existence. Tous les pans de votre vie sont à réinventer: votre corps, votre quotidien, votre travail, votre couple (si vous êtes en couple), votre relation aux autres, votre sexualité, votre famille... Tout va être impacté parfois pour le pire, et le plus souvent (promis) pour le meilleur.