Stéréotypes en tous genres... mais un certain potentiel, et un thème original.
Première impression, c'est un bon roman jeunesse qui séduira les plus romantiques d'entre nous, les lectrices avides de romances. Car le thème central est sans conteste une histoire d'amour. Il se lit comme du petit lait, le style est très fluide, facile, agréable… Ce livre glisse tout seul, les 435 pages s'enchaînent en un clin d'oeil. Ce premier tome m'a beaucoup fait pensé à « Damnés » dans la relation entre les deux héros.
Les personnages sont parfois attachants, souvent agaçants, un peu touchants, et certainement émouvants… Une chose est certaine, ils nous accrochent. J'ai eu envie de bousculer Anaïa plus d'une fois, de hurler sur Eidan pour qu'il se mette à avouer des choses, de gifler Enry, bref ils sont exaspérants, mais au moins ils m'ont fait réagir !!!
Anaïa est une jeune héroïne, comme on en retrouve pas mal en littérature jeunesse, elle réussit tout ce qu'elle entreprend, excelle en musique, se retrouve en fac à 17 ans, dotée d'une chevelure à rendre jalouse toutes les filles autour d'elle, l'amie confidente, fille unique, toute gentille et naïve, qui manque de confiance en elle et découvre avec des yeux tous neufs sa vie d'étudiante…
Parfois c'est fort sympathique, comme son premier cours en amphi, ses sorties du samedis soir entre copines, les déjeuners à la cafet, les répétitions de musique, l'intérêt qu'elle suscite chez deux garçons…
Parfois on tombe dans la caricature de la jeune étudiante !!!
Les caricatures il y en a pas mal. Les cours de théâtre m'ont rappelé les impros des cours de la « star académy », le héros affiche des lunettes de soleil, « un regard noir qui tue », une magnifique voiture décapotable, et une « bien plus grosse » ( je cite) pour d'autres occasions. Les messages entre copains sur les murs face book, les appels, messages et textos sur le « iphone », les recherches sur « Youtube »… Et oui nous sommes au XXIè sicle, un auteur jeunesse est-il obligé d'en passer par tous ces codes pour se faire comprendre?
Enfin mon plus gros point de stéréotype porte sur la couleur des cheveux de l'héroïne. Elle est rousse. Vous me direz et alors, tu chipotes ! Soit je chipote, vous avez raison, mais j'en ai assez de lire un roman sur deux où l'héroïne est une magnifique rousse, j'ai l'impression qu'être rousse –attention je n'ai rien contre les rousses- représente un vieux fantasme éculé. Faut-il être rousse pour représenter une héroïne idéale et charismatique ? On a Cat dans « chasseuse de la nuit », on a Echo dans « Hors-Limite », on a Clarys dans « La cité des ténèbres », on a Kaitlyn dans « Prémonitions », on a America dans "La Sélection", on a Dani dans « Les chroniques de Mac Kayla Lane » (bon c'est une Irlandaise, ça peut se comprendre)… Et j'en passe et des meilleurs, j'en oubli certainement, mais ce petit stéréotype, l'héroïne rousse à la magnifique crinière de feu qui attire le regard de tous, commence à m'agacer sérieusement !
Bon vous allez trouvez que je suis méchante. J'ai encore des choses à redire, comme la longueur de l'intrigue, il se passe 400 pages avant qu'une ébauche de révélations –qu'on voit venir dès le départ d'ailleurs- commence à se profiler. Les dernières pages nous laisse en plan, et vlan, comme une porte claquée au nez, on ne saura rien de plus, si ce n'est qu'on voudra se jeter sur le tome 2.
Et là vous me direz après tout ce que tu as dis tu voudras lire le tome 2 ?
Et bien oui, car j'y ai trouvé beaucoup de plaisir. du plaisir à lire un style fluide, je le disais plus haut, de l'intérêt pour des personnages, qui bien qu'agaçant -Anaïa est d'une naïveté affligeante- arrivent à être attachants… Et puis il y a la force du thème. le thème à peine évoqué en fin de roman, qui est original, jamais traité et amènera certainement à une belle suite. L'histoire du Phaenix remaniée par sa version asiatique… J'ai trouvé cela fort intéressant et novateur, il y a donc du potentiel, et je suis assez curieuse de voir comment
Carina Rozenfeld va mener son deuxième tome. J'y attends une intrigue plus élaborée.
Et puis, surtout ce qui fait la force de ce roman, le talent de l'auteur, est la musique. La musique est présente à chaque chapitre, on a l'impression de la vivre en même temps que l'héroïne. On est comme elle, toute émue par des paroles, par la description que fait l'auteur de certains morceaux…
A la fin, une « playlist du roman » nous attend, qu'on a envie d'écouter sur le champ. J'ai même regretté ne pas l'avoir vue plus tôt pour me passer les morceaux en même temps que ma lecture. Bon conseil pour ceux qui doivent entamer ce livre.
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