AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de bina


bina
02 février 2013
13 années. 13 années de surveillance ininterrompue sur ordre des services secrets britanniques. On comprend que le ciel lui tombe sur la tête à l'annonce de la fatwa iranienne et des répercussions qu'elle aura sur sa vie.
Ce livre est autobiographique, bien qu'il soit écrit à la 3e personne, il plonge le lecteur dans l'ambigüité. Est-ce Joseph Anton qui écrit la vie de Salman Rushdie, ou Rushdie qui écrit la vie d'Anton ? La biographie de son pseudo lui permet de se présenter à la troisième personne, pour prendre du recul sur ce qu'il a vécut tout le temps que dura son ‘'enfermement'' pour raison de sécurité. Gardé nuit et jour, surveillé dans tous ses déplacements, on se demande comment dans cette situation on peut garder un semblant de vie familiale, et de vie intime.
Nous assistons aux répercussions de cette fatwa, toutes les conséquences dans tous les domaines. Nous sommes aussi témoins des camps politiques qui se forment, ceux qui crient au scandale sans avoir lu les versets sataniques, ceux qui lâchent celui qu'ils présentaient comme leur ami, mais aussi les fidèles qui s'engagent corps et âmes dans la défense de la liberté.
Les bouleversements se traduisent aussi psychologiquement, et nous vivons en direct l'état d'esprit de l'auteur, ses hauts et ses bas. Comment combiner cette double identité de Salman Rushdie (ce qu'il est, ses origines, sa culture, sa famille, ses études, tout ce qui fait de lui ce qu'il est devenu) et de Joseph Anton (Joe), seul nom utilisé avec lui pendant 13 ans par ses agents de sécurité ? Comment être Joe et continuer à écrire du Rushdie ?
Un livre sincère qui montre la force d'un homme qui veut garder la tête hors de l'eau quand certains voudraient le voir noyer, un livre pour comprendre le contexte de cette époque, et mieux cerner cette affaire, que tout le monde connait aujourd'hui, sans forcément en comprendre tous les aspects.
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}