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Citations sur Ma sombre Vanessa (69)

C’est à la fois flippant et incontrôlable, ce talent que j’ai pour remarquer tant de choses au sujet des autres alors que je suis certaine que personne ne remarque jamais quoi que ce soit me concernant.
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D’après maman, on ne peut pas passer sa vie à ressasser ses sentiments, il y aura toujours quelque chose pour nous contrarier, et le secret d’une existence heureuse est de ne pas se laisser entraîner dans la négativité. Elle ne comprend pas à quel point la tristesse peut être satisfaisante.
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J’avais été la première élève à lui mettre cette idée dans la tête. Quelque chose en moi faisait que le jeu en valait la chandelle. J’étais dotée d’un charme qui l’avait attiré.
Ce n’était pas ma jeunesse, pas en ce qui le concernait. Par-dessus tout, il aimait mon esprit. Il trouvait que j’avais l’intelligence émotionnelle d’un génie, et que j’écrivais comme un prodige, qu’il pouvait me parler, se confier à moi. Tapi au plus profond de moi, disait-il, se trouvait un romantisme sombre, semblable à celui qu’il percevait en lui-même. Avant moi, personne n’avait jamais compris cette part sombre de son être.
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Quand Strane et moi nous sommes rencontrés, j’avais quinze ans, et lui quarante-deux. Pratiquement trente années parfaites nous séparaient. C’était ainsi que je décrivais à l’époque la différence entre nous : parfaite. Trois fois mon âge – ce chiffre me plaisait. Comme il était simple d’imaginer trois « moi » en lui : un moi autour de son cerveau, un autre autour de son cœur, et le troisième, à l’état liquide, coulant dans ses veines.
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Une agression, ça peut signifier tout et son contraire, de même que « coups et blessures » peut vouloir dire que tu as attrapé quelqu’un par le poignet ou que tu l’as bousculé en lui flanquant un coup dans l’épaule. C’est un terme juridique vide de sens.
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Depuis un mois, quelque chose prend de l’ampleur, toute une vague de femmes révèle que des hommes sont des harceleurs, des agresseurs. Ce sont principalement des gens célèbres qui sont visés – musiciens, hommes politiques, stars de cinéma –, mais des noms de personnes moins connues ont également été mentionnés. Quelle que soit leur histoire, les accusés passent par les mêmes étapes. Tout d’abord, ils nient en bloc. Puis, quand il devient évident que le vacarme des accusations ne se dissipera pas, ils démissionnent de leur fonction dans la disgrâce et font une annonce officielle dans laquelle ils présentent vaguement leurs excuses, sans pour autant aller jusqu’à admettre leurs torts.
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Consulter le post Facebook est devenu compulsif. Je ne peux empêcher mes doigts de bouger ni mes yeux de se déplacer frénétiquement sur l’écran, de noter le nombre croissant de « likes » et de partages, les dizaines de Tu es courageuse, Continuez à dire la vérité, Je te crois. Trois petits points clignotent – quelqu’un rédige un commentaire à l’instant même.
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Il y a quelques mois, j'ai écrit qu'avec Henry, les choses étaient très différentes, que cette fois-ci, on ne profiterait pas de moi. A présent, cette différence est trop subtile pour que je puisse mettre le doigt dessus. J'ai besoin que quelqu'un me montre la ligne qui est censée séparer trente-sept années de treize ans de plus, un prof de lycée d'un prof d'université, ce qui est un crime de ce qui est acceptable d'un point de vue social. Ou peut-être suis-je censée avoir couvert cette différence entre-temps. Des années après mon dix-huitième anniversaire, tous les coups sont permis avec moi désormais, je suis une adulte consentante.
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En lisant, j'imagine Strane suivant une formation sur le harcèlement sexuel, agacé de devoir se la coltiner jusqu'au bout - rien de toute cela ne l'aurait touché - avec les autres profs qui m'ont vue, ceux qui m'ont qualifiée de mascotte de la classe, Melle Thompson et Mme Antonova, qui ont décelé des indices mais n'ont pas protesté quand ceux-ci on été utilisés pour prouver que j'étais une fille souffrant de troubles affectifs. Je les imagine suivre la formation en hochant la tête pour marquer leur approbation, en disant que oui, c'est tellement important, nous devons être les défenseurs de ces enfants. Mais qu'ont-ils fait lorsqu'ils ont été confrontés à des situations dans lesquelles leur intervention aurait pu changer les choses ? Quand ils ont entendu parler des virées camping que le professeur d'histoire organisait chaque année avec ses élèves, quand des conseillers académiques ont ramené des élèves chez eux ? Tout cela a des allures de représentation théâtrale, parce que j'ai vu comment cela se déroulait, comment, rapidement, les gens levaient la main pour dire : Cela arrive parfois, ou Même s'il a fait quelque chose, cela n'a pas pu être si grave que ça ou Comment aurais-je pu y mettre un terme ? Les excuses que nous leur trouvons sont révoltantes, mais elles ne sont rien comparées à celles que nous nous trouvons pour nous-même
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