Roman policier des années 50 qui a mal vieilli à cause de la façon de l'auteure de mener l'intrigue. Elle a tellement peur de perdre le lecteur en route qu'il n'y a plus aucune surprise. Tout est mâché et remâché avec tant d'acharnement qu'il ne reste rien du suspense. Et que dire d'un roman policier sans suspense si ce n'est qu'il ressemble à un couteau sans lame.
Finalement c'est l'illustration de couverture du livre qui est la plus réussie avec la traduction de Maurice-Bernard Endrèbe.
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Cullen accepta le verre que lui tendit sa femme et trinqua avec elle. Il but au toast qu'elle porta : " A demain ! "
Onalee reposa son verre et consulta sa montre :
- Nous allons être en retard.
- C'est sans importance maintenant...dit Cullen d'une voix mal assurée.
Il se tourna vers sa femme et vit qu'elle le surveillait dans le miroir surmontant le secrétaire. Il étendit la main, la referma sur le souvenir auquel il tenait le plus : le presse-papier de verre. Puis il vacilla et se retint au bureau, lâchant le presse-papier.
- Quelle folie d'avoir cru qu'Onalee laisserait quelqu'un lui échapper, balbutia-t-il. Pauvre Dake...
Il tomba en travers du bureau. Bram courut vers lui en criant à Onalee :
- Appelle un médecin ! Ce doit être encore son cœur. Où est son médicament ?
- Le voici, dit Onalee qui tenait la petite bouteille dans sa main.
- Vite ! Il a perdu connaissance.
- Evidemment, dit Onalee sans bouger. Puis, lentement, elle traversa la pièce, se pencha sur Cullen, le remua un peu et le laissa glisser sur le parquet.
Onalee, qu'a-t-il donc ?
Elle posa le flacon de médicament sur le bureau :
- C'est un curieux remède, dit-elle. Il est encore plus dangereux d'en prendre trop que pas assez.
La vie très particulière qu'elle menait avait habitué Kay à dormir presque n'importe où. Les bruits qui entretiennent l'angoisse au cœur des chasseurs débutants : l'aboiement du chacal ou même l'effrayant rugissement du lion, la laissaient désormais impassible. Les sons qui l'éveillaient maintenant, étaient de ceux qui ne troublent pas d'ordinaire le sommeil des autres, tel le claquement sec d'une branche sous le pas velouté d'une panthère. Plus que tout, le silence soudain, même s'il n'avait rien d'insolite, la mettait sur ses gardes.
(incipit).
La valise n'était pas fermée à clef. Mais il n'y avait rien à l'intérieur et rien non plus dans les poches latérales. Pourtant, Onalee croyait bien avoir deviné juste. Un accroc dans la doublure du couvercle attira son attention. Et dedans, une lettre d'une écriture serrée d'écolière sur l'enveloppe de laquelle Kay avait écrit : "Pour Dake, au cas où je mourrais".
Onalee déchira la lettre en quatre, puis en huit, et en cent petits morceaux. Elle alla vers la fenêtre, l'ouvrit, et regarda le vent disperser les menus fragments de papier sur la pelouse, sur les haies, toujours plus loin, réduisant à néant toute tentative de reconstitution du document.
Maintenant, pensa Onalee, il n'y a plus de risque. Je peux y aller carrément.
- l'hiver approche. Rien ne vaut un chapeau bien gai pour vous faire supporter la mauvaise saison à Altburn. Et puis, vous n'entendez rien aux femmes, Dake.
Quand ils se sentent déprimés, les hommes se saoulent.
Les femmes, elles, achètent un chapeau rouge.