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Ce roman ne raconte pas l'histoire d'une personne ou d'une famille, c'est l'histoire d'une petite ville d'Irlande en pleine crise. Crise économique, crise sociale.
Le point de départ, le départ d'un patron, laissant des employés démunis...
Puis quelques évènements plus dramatiques surgissent dans l'histoire : un meurtre, un enlèvement...
A partir de ce point de départ et jusqu'au dénouement de cet enlèvement, on passe d'un narrateur à un autre, on entre dans l'esprit du narrateur, dans ses pensées, et on suit tant bien que mal le déroulement de cette période...
On ne s'attache à aucun habitant en particulier et en même temps, on éprouve de l'empathie pour chacun d'eux.
Ce livre permet de comprendre que chacun a sa propre histoire, chacun réagit par rapport à sa propre histoire, chacun voit "midi" à sa porte, ...
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Meilleur livre de l'année 2012 en Irlande, lauréat du "Guardian First Book Award" en 2013. Pas mal pour le premier roman de Donal Ryan dont il aisé de prévoir, eu égard à ses qualités de styliste, qu'il refera parler de lui, en bien, dans les prochaines années. Prototype du roman choral, le coeur qui tourne enchaîne 21 chapitres dont le narrateur est à chaque fois différent, tout en appartenant à la même communauté d'une petite ville irlandaise, frappée sauvagement comme le reste du pays par la crise économique. Il y a un personnage qui fait office de fil rouge et dont on suit le calvaire au fil des différents récits : grugé par son employeur, calomnié par la rumeur, accusé du meurtre de son père. Mais son sort s'efface finalement devant la somme des destins individuels qui se succèdent. On y trouve colère, misère, manque d'amour, ressentiment et douleur. Et de l'espoir ? Non, quasiment pas, si ce n'est dans la toute dernière phrase du livre. 21 personnages, blessés, humiliés ou simplement paumés, cela fait tout de même beaucoup et le coeur qui tourne est hélas victime de son procédé narratif. Trop de malheurs et de rancoeurs concentrés en un roman relativement court ! Impossible de s'attacher à quiconque, les protagonistes viennent livrer leurs témoignages poignants et puis s'en vont rejoindre le cortège des ombres. Bien entendu, l'intention de Ryan de dessiner un portrait collectif est séduisant sur le papier mais in fine, son foisonnement d'histoires (certaines auraient pu constituer la trame d'un livre à elles seules) se révèle terriblement frustrant.
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Bobby Mahon est une figure respectée de la petite ville irlandaise dans laquelle il vit. Il était contremaître sur les chantiers qui employaient la plupart des hommes de la ville, avant que leur patron Pokey Burke ne file à l'anglaise. Les hommes ont alors découvert qu'ils n'avaient droit à aucune pension, Pokey Burke ne les ayant jamais déclarés.
Bobby n'est que le premier à raconter son histoire, car c'est tout le portrait d'une petite ville irlandaise que Donal Ryan nous donne à lire dans ce roman polyphonique qui laisse la parole aux habitants : à Lily, la putain de la ville, à Vasya, un ouvrier originaire d'Europe de l'Est, à Réaltin, l'une des deux seules occupantes d'un lotissement inachevé… Toutes ces voix se succèdent pour raconter non pas seulement l'histoire d'un naufrage économique, mais aussi leurs tragédies personnelles.
Une bonne idée pour ce roman, seulement voilà, pour moi, trop, c'est trop. Vingt et une vies, vingt et un portraits de personnages sans relief ont eu rapidement raison de ma patience. Je n'ai pas réussi à maintenir le fil les reliant les uns aux autres tant la vie de chacun m'a semblé plate et sans intérêt.
Je dois tout de même saluer la qualité d'écriture indéniable de l'auteur qui elle seule a fait que j'arrive au bout de cette lecture et lui attribue 2 étoiles.
En conclusion, un roman qui par la banalité du propos ne m'a pas convaincue mais un auteur dont je tenterai la lecture du prochain ouvrage.

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Ce roman a été refusé 47 fois par les maisons d'édition auxquelles le présentait son auteur, et pourtant il a été en lice pour le Booker Prize en 2013 !
Le procédé narratif n'est pas sans rappeler celui utilisé par Olivier ADAM dans "Peine perdue" : tour à tour, les habitants d'un village irlandais prennent la parole pour parler d'eux, de leurs voisins, de la crise, de la décrépitude de leurs vies..et franchement, certains, en plus d'être dans la misère, ont carrèment une case en moins ! Une Irlande désespérée sert de décor à l'intrigue sur fond de cruauté, de rancoeurs et de crimes...
Pas un roman très réjouissant ! Mais plutôt pas mal écrit, il faut le reconnaître !
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Réussir un roman choral n'est pas chose aisée. Olivier Adam, fort de son expérience l'avait parfaitement fait dans Peine perdue. Fort courageusement, l'écrivain irlandais, Donal Ryan, pour son premier roman, le coeur qui tourne s'est lancé dans l'exercice, axant son récit autour de Bobby Mahon qui a perdu son emploi et ne peut toucher les allocations chômage, comme les autres ouvriers et employés de ce Pokey Burke qui a disparu…

Tour à tour, vingt-et-une personnes s'expriment, donnant chair à cette Irlande en pleine crise avec un chômage endémique et des patrons voyous. Passant de l'une à l'autre, cela tourbillonne un peu et laisse sur la faim pour certaines dont on aurait aimé en savoir plus.
Bobby souffre et nous fait souffrir car ce type vraiment bien accumule les malheurs avec la perte de son travail de contremaître : « Je me croyais arrivé. le bâtiment c'était l'avenir. Quand je croisais des bébés en poussette, au village, je pensais, Formidable, c'est du boulot pour plus tard. Ces gens-là auront forcément besoin de faire construire un jour ou l'autre. Pokey était un connard, on s'en rendait compte, mais tout le monde s'en fichait. »
Quant à son père, il a dilapidé en boisson tout l'héritage du grand-père, pour se venger et a saccagé la vie de sa mère. Dans ce décor sinistre et lugubre, les témoignages vont se succéder comme celui du père de Pokey qui avoue que son fils n'a jamais régularisé les prélèvements de ces gars maintenant au chômage et sans ressources. C'est lui qui doit subir les assauts du fisc et des sous-traitants et il se demande : « Qui faut-il accuser, alors, quand un enfant est pourri comme ça ? »
Vasya, un immigré d'origine russe confie bien tristement : « trop loin du foyer de mon père, trop loin de la tombe de mon frère. » Dans le Pôle emploi local, il est obligé d'admettre ce que les autres lui disent : « tu n'existes pas. »
Plusieurs femmes s'expriment comme Lily qui attire les hommes et en est à son cinquième enfant dont le père vient de la battre. Il y a aussi Realtín qui a couché avec George, son patron, et habite, comme une dame âgée, dans ce lotissement de quarante-quatre maisons, jamais terminé. Les autres sont vides !
Brian rêve d'Australie. Trevor est hypocondriaque. Seanie la Frime a mis Realtín enceinte puis celle-ci s'est débarrassée de lui, même s'il passe voir son gosse de temps à autre. Il bossait comme soudeur pour Pokey et ajoute : « Il a engagé une bande de manoeuvres polonais qu'il s'est empressé d'entuber… Quand notre tour est venu de nous faire niquer, on a commencé à rire jaune. »
Un enfant est kidnappé. Un drame survient. Un innocent est accusé et l'on raconte n'importe quoi. Jim est lucide : « D'après moi, les grandes gueules de la télé et de la radio sont responsables de cette hystérie qui est en train de s'emparer des gens. Ils font leur beurre avec les peurs des autres. »

Enfin, c'est Triona, la compagne de Bobby, qui termine cette ronde de témoignages avec une lucidité poignante et une petite lueur d'espoir.
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Le coeur qui tourne nous raconte la vie d'un village irlandais en pleine crise économique.

J'avoue que j'ai eu beaucoup de mal à accrocher. Pourtant ce roman a été primé et généralement très apprécié. Mais je suis passée à côté.

Le récit commence par l'histoire de Bobby Mahon qui a récemment perdu son travail. Pokey Burke son patron s'est enfui sans payer ce qu'il doit et sans avoir déclaré ses salariés qui ne toucheront aucune pension.

Ensuite se succèdent autant de personnages que de chapitres, c'est à dire 21.
Vingt et une voix qui racontent leur vie dans ce village touché par la crise.

La construction du roman ne laisse pas le temps de s'attacher aux personnages et d'en appréhender toutes les facettes. Même si certains d'entre eux peuvent réapparaître dans d'autres chapitres.

je me suis un peu perdue entre tous ces personnages.

J'ai trouvé les dialogues et le vocabulaire ordinaires.

Bref, une lecture qui ne m'a pas convaincue.
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« Planté au milieu du portail, il y avait un coeur en métal rouge qui tournait avec le vent. le pivot était rouillé et branlant à la fois, il grinçait et gémissait, mais le coeur arrivait encore à tourner. » Par ce portail, on pénètre dans la ferme du vieux Frank Mahon, père ingrat et incompétent, lui-même fils d'un père tout aussi ingrat et incompétent. Son fils Bobby est le premier qui parle dans ce roman choral sur fond de crise économique et d'amour filial bafoué. D'autres voix suivront, celles des habitants d'une petite communauté irlandaise aux prises avec la fermeture subite du plus gros employeur et les fourberies comptables d'un entrepreneur en construction en déroute. La relative harmonie dans laquelle vivait tout ce beau monde bascule alors dans les petitesses et les basses mesquineries, un déballage de secrets enfouis et de méchancetés gratuites.
Le coeur qui tourne, premier roman de Donal Ryan, présageait de son second, Une année dans la vie de Johnsey Cunliffe, que j'ai trouvé beaucoup plus abouti. Un roman d'une portée universelle, livré avec intensité, et un auteur à suivre.
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Je vais avoir un problème majeur avec ce roman : comment en parler ? Ce n'est pas que je sois amnésique ou atteinte d'Alzheimer ou je ne sais quel problème de mémoire mais faute de pouvoir faire mieux, je l'ai lu en plusieurs fois. Ce n'est certainement pas la façon dont il faut lire ce livre, pas si épais que ça (180 pages) mais qui met en scène vingt-et-un personnages, soit presque tout un village irlandais de l'après-Tigre celtique ! Un roman polyphonique - la mode veut qu'on dise "roman choral", mais bof, ça me fait penser à des gens qui pousseraient la chansonnette, ce qui n'est pas franchement le cas car ils poussent plutôt des gueulantes, à tour de rôle et avec le bagou irlandais.
Pensez donc, le mec qui faisait vivre tout le village grâce à son entreprise, s'est fait la belle avec la caisse, laissant en plan ses ouvriers, qui n'ont plu qu'à aller pointer au chômage. Et comme si ça ne suffisait pas, ils découvrent qu'en plus, le gangster n'a pas rempli les formalités administratives pour les déclarer. Donc, point de chômage. La vie des gens s'effondre. Et comme dans un village, tout le monde se connaît depuis belle lurette, le passé ressurgit, on refait le portrait de chacun. L'amertume est capable de tout.

Le point de vue de chaque personnage qui prend la parole éclaire d'un jour nouveau le portrait du "voisin" qui a été fait par un autre. Au lecteur de se faire son avis, à condition de s'y retrouver car chaque personnage s'exprime une seule fois et vingt-et-une personnes, ça fait beaucoup. Pourtant, tout se tient parfaitement. Une vraie performance littéraire même si je pense qu'il faudrait que je le relise une deuxième fois pour tout comprendre parce que le puzzle est complexe.
Bref, c'est du costaud. En plus c'est à la fois drôle, sarcastique, haut en couleurs et tragique.

J'ai décidé de laisser la parole à Lily, sans doute celle qui m'a le plus fait rire :

"Quand j'étais à la maternité pour accoucher de mon cinquième enfant, une fouille-merde de sage femme s'est débrouillée pour me faire dire le nom du père." (parce qu'elle était sous tranquillisant !)

"Il y a quelque chose d'inexplicable dans l'attirance entre un homme et une femme. On ne peut jamais le définir. Comment est-ce que j'ai pu m'enticher bêtement d'un gros lourdaud mal fichu comme Bernie McDermott ?" (Ben oui, on se le demande !)

"Quand on tombe dans les orties, on ne risque pas de savoir d'où vient la piqûre."

"J'aime tous mes enfants comme l'hirondelle aime le bleu du ciel."

Bon allez, je donne aussi la parole à Jason qui a quelques soucis de santé :
"On m'a diagnostiqué un choc post-traumatique avec hyperactivité associée à un déficit de l'attention, trouble bipolaire, scoliose, psoriasis, tendance aux addictions et j'en passe" (un sex-symbole, quoi !)

C'est le premier roman traduit en français de Donal Ryan. Je pense qu'on entendra de nouveau parler de lui. Ce roman a été élu meilleur livre de l'année en Irlande en 2013. Il a été finaliste du Man Booker Prize en Angleterre et lauréat du Guardian First Book Award.

Un vrai bon roman, même s'il nécessite une bonne mémoire. A lire d'une traite ou à lire une deuxième fois.
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Ce livre est un roman contemporain qui se déroule en Irlande. Il s'agit d'un roman chorale qui à travers une bonne vingtaine de personnages nous fait découvrir une petite ville d'Irlande dans un contexte de crise économique et sociale.

Le tout tourne autour de deux évènements dramatiques que l'on découvre à travers cette succession de protagonistes et d'observateurs, même si toute une foule d'histoires secondaires foisonnent autour. La construction est intéressante, et cela donne beaucoup de profondeur à la ville et à l'environnement.

Cependant chaque personnage n'étant le narrateur que du chapitre lui étant consacré, difficile de s'attacher à eux et sur la bonne vingtaine je n'en ai retenu que quelques uns. Au final c'est plus l'histoire de la communauté, dans cette ville où tout le monde connait tout le monde.

J'ai apprécié le style, le format, et la cohérence de cet ensemble complexe de relations entre les personnages. Mais je dois avouer que j'ai trouvé ce roman un peu trop déprimant. Misère, mensonge, chômage, douleur sont vraiment au coeur de ce livre, peu importe le personnage suivi. Et pour moi, il manque cruellement une petite lueur d'espoir. Donc à découvrir si on n'a pas peur du désespoir.

Lien : http://raconte-moi.net/2017/..
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Le Coeur qui tourne est un roman choral brillamment mené, sur fond de crise économique en Irlande, l'après Tigre Celtique. Un village en déliquescence, où Bobby Mahon, le trop bon gars, va payer pour les autres, pour tout le reste.

Vingt-et-un chapitres pour vingt-et-un personnages, chacun avec son ton propre et une personnalité palpable. Vingt-et-une voix qui se succèdent et dont le chant imbriqué apporte sa pièce au puzzle. Donal Ryan, avec une lucidité mordante sur l'âme humaine, réussit un tour de force, ses personnages étant tellement travaillés qu'ils mériteraient presque tous leur roman dédié. Chaque rancoeur, chaque frustration, va donner du grain à moudre à notre compréhension de l'histoire. Pas seulement celle de Bobby, mais d'une manière plus globale, plus vaste, plus intime et universelle, l'histoire de ce village, de cette Irlande, de notre époque.

Mais la médaille a son revers : ce foisonnement exacerbé de personnages, de malheurs, de griefs, d'absence d'espoir, sur un roman aussi court (180 pages), c'est presque trop. Difficile de s'attacher à quiconque, pas le temps, et du coup c'est un peu frustrant.

Donal Ryan a une belle plume inventive et pleine de noirceur, d'humour et d'ironie. J'ai hâte de découvrir son deuxième roman, qui vient juste de sortir, également chez Albin Michel : Une Année dans la Vie de Johnsey Cunliffe. Pour l'anecdote, il y a déjà des Cunliffe dans le Coeur qui tourne
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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