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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Rafael Sabatini, vous connaissez ?
Oh, avec un nom comme ça, il doit être italien !
Pas du tout. Et vous ?
Oh, avec un prénom comme ça, il doit être espagnol !
Pas du tout. Et vous ?
Ben, euh… Avec un nom comme ça et un prénom comme ça il doit être… argentin !
Vous n'y êtes pas, Rafael Sabatini (1875-1950) était un écrivain… anglais ! mais, bon, vous n'avez pas tout à fait perdu, il est né en Italie, il a passé sa jeunesse à courir les routes d'Europe, avant de se fixer en Angleterre, où il a écrit toute son oeuvre dans la langue de son pays d'accueil sous prétexte que « toutes les meilleures histoires sont écrites en anglais ». En bon méridional, il exagère, bien sûr, en exaltant la littérature britannique au détriment des autres littératures européennes : les meilleures histoires ne sont pas toutes écrites en anglais. Mais il y en a beaucoup, il faut bien le reconnaître. Lui-même, qui s'était spécialisé dans le roman d'aventures, la romance, et la nouvelle policière, a été surnommé « the last of the great swashbucklers », c'est-à-dire le dernier des grands héros de cape et d'épée, dans le sillage de Robert-Louis StevensonL'Ile au trésor »), Anthony Hopele prisonnier de Zenda ») ou la baronne Orczy (« le Mouron rouge »).
Dans ce domaine, Sabatini nous laisse quatre chefs-d'oeuvre, tous les quatre adaptés à maintes reprises au cinéma : « le Faucon des mers » (1915), « Scaramouche » (1921), « Capitaine Blood » (1922), « le Cygne noir » (1932).
« Scaramouche » raconte l'histoire d'André Louis Moreau, un jeune avocat qui à la suite de circonstances impérieuses, se voit obligé de se cacher au milieu d'une troupe de comédiens ambulants sous le nom de Scaramouche (ça ne vous rappelle rien ? « le Capitaine Fracasse », bien sûr !). Il ignore tout de ses parents. Les péripéties de la politique (on est en pleine Révolution Française) lui font traverser nombre d'aventures, de duels, de rencontres amoureuses, mais avec son adresse à l'épée, sa hardiesse de langage et son courage inébranlable, il vaincra tous les obstacles, se débarrassera de ses ennemis, retrouvera ses parents et épousera la dame de ses pensées…
De l'aventure, messieurs-dames, de la vraie aventure d'origine, goûtez-moi ça, vous n'en trouverez pas ailleurs de cette qualité : Scaramouche, c'est Fanfan la Tulipe, le Capitaine Fracasse et le Mouron Rouge dans la même personne !
Au cinéma, deux films : Scaramouche (1952), réalisé par George Sidney, avec Stewart Granger, Janet Leigh et Mel Ferrer. Scaramouche (1963), réalisé par d'Antonio Isasi-Isasmendi, avec Gérard Barray et Michèle Girardon

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La seule première phrase a suffi à me happer, et le reste du roman m'a conquise.
Après il y avait un certain parti pris, autant l'avouer, je suis une inconditionnelle du roman de cape et d'épée, Féval et Dumas sont mes maîtres.
Ou plutôt étaient, car depuis aujourd'hui, un nouveau nom est venu s'ajouter au panthéon: Sabatini.
Captain Blood du même auteur m'avait plus, mais pas violement emballée, mais Scaramouche...

Par où commencer? Et bien à défaut de mieux, commençons par le commencement, cette première phrase:

"Il naquit avec le don du rire, et la certitude que le monde était fou, et ce fut là son seul héritage."

Comment dire... certains romans commencent par un premier paragraphe, d'autres attendent le chapitre pour accrocher le lecteur. Mais il en est quelques-unes qui en un souffle, un éclair, vous foudroient sur place. Celle-ci en fait partie... face un si bon début, mes attentes ont grimpé en flèche... et n'ont pas été déçues.

Certes les phrases suivantes sont un peu plus banales, toutes ne pouvant être à la hauteur, tant la barre fut haut placée, mais la verve de l'auteur, le dynamisme de l'écriture posé lors de ces premières lignes retrouve des échos en mille autres passages. Notamment via Scaramouche...

Et voilà l'occasion d'évoquer notre héros... le personnage de base, orphelin honnête, ayant l'amitié, l'amour et un riche et noble protecteur, plongé du jour au lendemain dans le malheur, est assez classique. Mais Sabatini parvient à introduire sa touche d'originalité. Car plutôt que de se venger sur les champs, André Moreau choisit de s'emparer des idées de son ami traitreusement assassine, idée qui terrifient tant le noble assassin, afin de les faire résonner encore, faire "parler le mort". Nous sommes à l'aube de la révolution française, et le voilà porte-parole d'une cause dont il se moquait la veille...
Et puis de péripétie en détours de fortune, nous le retrouvons acteur, metteur en scène, bretteur, révolutionnaire convaincu, amoureux toujours, emprunt tantôt de certitude, tantôt de doute... et toujours en proie à la vengeance.

Pour le cadre que dire... nous assistons aux prémices de la révolution française, plongée dans cette atmosphère bien plus particulière d'agitation sourde, de politique trouble, mais en revanche, les grands évènements comme la prise de la Bastille ne sont vu que de loin, ce que certains regretteront un peu.

Pour ce qui est de l'originalité, il est vrai que certaine ficelles sont assez "vieille" comme celle de la révélation finale, mais globalement, il y a tout de même un grand apport personnel de l'auteur, et non je ne suis pas d'accord avec la note que l'autre lecteur, qui n'a même pas argumenté son avis, a laissé avant moi!


Roman de cape et d'épée passionnant, Scaramouche n'a pas déçue l'adepte que je suis: un style flamboyant, un rythme équilibré et entrainant, un personnage plein de panache... que demander de plus!
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