En 2012 est sorti ce livre documentaire sur la situation économique de certains états sacrifiés par les dictats de la productivité en Amérique du Nord.
Joe Sacco et
Chris Hedges sont les instigateurs et enquêteurs de ce roman graphique à caractère hautement informatif. Cinq chapitres tentant de résumer la situation apocalyptique de certaines régions exploitées jusqu'à l'os, les autochtones étant la moelle.
Spoliation, destruction, esclavage, duperies et tromperies en tout genre de la part des gouvernants et de leurs robinets à fric, on apprend qui sont les gros bonnets derrière tout ça.
Sans doute portés par le mouvement « Occupy Wall Street », lui-même relayé par les Indignés, Joe et Chris ont cru eux aussi que la révolution était en marche.
2017, cinq ans après, que reste-t-il de ces mouvements de rébellion amorcés par le printemps arabe ? Un triste état des lieux se profile. Les choses n'ont pas changé. En fait si, elles ont empiré.
Alors dire que le propos de ce livre est redondant dans les différents chapitres est un peu violent. Car ce n'est pas redondance, c'est répétition, insistance d'urgence ! Car il y a urgence, mais rien ne changera, les pauvres seront toujours plus pauvres et traités comme animaux de labour, les riches toujours plus riches et plus avides, et toujours moins concernés par ce que devient la Terre dans leurs mains de destructeurs vampires. Il n'y a qu'à jeter un oeil sur ce qu'il reste des Appalaches.
Mais non, rien ne va changer, sinon empirer, car Trump vient d'accepter ce qu'
Obama refusait depuis des années, la construction du pipeline Keystone XL, un pipeline géant, destiné à transporter du gaz et du pétrole, et qui va traverser de part en part l'Amérique du Nord, partant du Canada pour s'arrêter au Mexique.
Oh certes, il y aura pléthore d'emplois, pléthore de gros sous. Mais au final, c'est des millions d'hectares de nature qui vont être massacré, avec elle les animaux, les hommes enfin, finiront asphyxiés, empoisonnés, toutes nappes phréatiques à jamais souillées, les cours d'eau également sacrifiés sur l'autel de l'avidité.
Alors le livre de Sacco et Hedges n'était-il qu'une faible petite alerte, un sursaut, un soubresaut avant la mise à mort ?
Prions que non.