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Benjamin Chapparo vient tout juste de prendre sa retraite. Il était devenu chef administratif du secrétariat de la chambre d'instruction de Buenos Aires. Un repas est organisé pour l'occasion avec ses collègues mais finalement, il décide de ne pas s'y rendre. A la place, il va voir son ancienne collègue, Irène, dont il est secrètement amoureux depuis plusieurs années et lui demande de lui emprunter sa Remington. Car ce dernier a décidé d'écrire. Ecrire sur l'histoire de Ricardo Morales, un homme qui l'aura marqué des années...
En 1968, la femme de Ricardo, Liliana, s'est fait violer et tuer sauvagement chez elle par un inconnu. Benjamin est appelé sur les lieux. Horrifié par cette mort qui le hantera longtemps, il sera finalement chargé de l'affaire, lui, un simple secrétaire au palais de justice. Face à lui, le mari, anéanti, foudroyé et n'envisageant nullement sa vie sans sa femme, voudra coûte que coûte retrouver son assassin, s'armant de patience. Benjamin remuera ciel et terre pour venir à bout de ce drame qui l'ébranlera plus que de raison. Mais, dans l'Argentine des années de plomb où trahisons et exils politiques sont de mises et où sa hiérarchie est finalement une bande d'incapables, la tâche va s'avérer bien plus compliquée qu'elle n'y paraît...

Deux hommes unis pour le même combat, deux hommes que tout oppose mais qui finalement vont se trouver un intérêt commun, deux hommes hantés par le meurtre de cette femme, deux hommes dans la tourmente dans ce pays martyrisé... Eduardo Sacheri nous offre ici un roman d'une grande finesse, où la question de la vengeance personnelle est posée. Alternant judicieusement passé et présent, on est happé et ému par le récit de Benjamin. Bien plus qu'une enquête policière passionnante, ce roman nous plonge dans cette Amérique des années 70 où tous les coups bas semblent permis. Avec ses personnages attachants, que ce soit le flic ou le collègue de Benjamin, ce roman à l'écriture subtile et touchante est à la fois dramatique et troublant.

Dans ses yeux... je m'y noie...
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Avec Dans ces yeux, on plonge au coeur de l'Argentine des années 60-70. Benjamin, aujourd'hui, fraichement retraité, se souvient d'une affaire criminelle sur laquelle il a travaillé à l'époque. Alors secrétaire au palais de justice, il avait traité le cas de Liliana Emma Colotto, jeune femme très belle et enceinte, violée et assassinée. Benjamin va alors se donner à 200% dans cette affaire et aujourd'hui il souhaite nous la raconter.

C'est un récit qui se déguste par petite dose. L'écriture et le style sont parfois soutenu, le récit mélange passé et présent et l'enquête avec le quotidien de Benjamin. Ce n'est pas le genre de roman que l'on dévore mais que l'on savoure et qui demande du temps. C'est un roman noir de par l'assassinat de Lilana et j'aurais aimé avoir plus de contexte historique et politique de l'époque qui ne sont que rarement évoqué.

J'ai en tout cas passé un très bon moment en compagnie de Benjamin qui est on ne peut plus attachant et déterminé à aller au bout des choses (je parle bien sûr de l'enquête et non avec les femmes, mais ça c'est une autres histoire !)

Ce roman a été plusieurs fois adapté au cinéma, d'abord en Argentine puis un remake américain a ensuite vu le jour et je suis vraiment curieuse de voir ce que cette histoire peut donner sur grand écran. Je ne vous cache pas que la version argentine me tente plus mais par curiosité, je visionnerai sans doute les deux pour me faire une idée.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Dans ses yeux est le récit que fait un homme qui ne lâche pas le morceau, qui s'accroche a la seule chose qui compte quand il se retrouve face à des pourris, dans un pays corrompu par la dictature, et qu'il comprend peu à peu que son idéal de justice se casse la gueule.
Il ne prend pas la maquis, il ne flingue pas tous les affreux, il ne pose pas des bombes dans le tribunal, il ne se prend pas pour Superman.
Il choisit de lutter avec sa mémoire, sa ténacité, sa force de résistance pour ne pas être lui-même entrainé dans un bain de boue.
L'histoire court sur une longue période, des personnages se croisent et s'affrontent, mais lui qui a perdu nombre d'illusions, qui sait qu'il ne peut être un justicier, il n'oublie jamais qu'il a une sorte de devoir : celui de témoigner, et celui de rester vivant avec les yeux ouverts.
Dans ses yeux, c'est là que se trouve toute la vérité, ainsi que le savait Eluard : "Et comme le jour dépend de l'innocence, le monde entier dépend de tes yeux purs, et tout mon sang coule dans leur regard".
Si vous avez omis de voir l'excellente adaptation de ce livre au cinéma, qui donne une version légèrement différente, allez faire un tour en Argentine, ça change des bas-fonds de Los Angeles.
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A 60 ans,Benjamin Chaparro,a pris sa retraite du secrétariat de justice de Bueno Aires où il a travaillé pendant plus de 30 ans.Cet homme seul,divorcé 2 fois et secrètement épris d'une juge de ses collègues, veut profiter de son temps libre pour coucher sur le papier l'histoire de Ricardo Morales, dont le meurtre et le viol de l'épouse en 1968 avait eu des répercussions dans sa propre vie.A l'époque, il avait réussi à retrouver le coupable mais sous la dictature des années de plomb, ce dernier avait bénéficié d'une injuste amnistie, contraignant Benjamin à l'exil.

L'argentin Eduardo Sacheri nous offre un bon moment de lecture, un agréable roman qui se lit d'une traite. L'auteur mêle amour, amitié, meurtre, vengeance et trahison avec une belle maîtrise, une écriture sobre, simple et prégnante, et des personnages sincères et attachants dans leur solitude, leur douleur ou leur volonté de vengeance à une époque où règne la plus intolérable iniquité. L'Argentine des années 1970 et sa dictature militaire, esquissées en filigrane, auraient mérité d'être soulignées davantage mais l'ensemble est honnête et se lit avec beaucoup d'intérêt.
A noter que l'adaptation cinématographique de ce roman a reçu l'oscar du meilleur film étranger 2010.
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J'avais vu le film tiré de ce roman et sorti en 2010 et j'avais su apprécier déjà cette histoire , ce polar qui court sur une trentaine d'années .
J'ai de la même façon aimé beaucoup ce livre que j'ai donc lu bien après ; voilà un roman argentin qui nous parle de l'âme argentine , qui transpire le tango (sans en parler) , qui nous parle de la dictature qui a écrasé ce pays pendant des années sombres , beaucoup de charme dans ce polar .
On pourrait presque se servir de ce roman comme guide avant de visiter ce magnifique pays tellement il nous parle de ce peuple attachant .
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Benjamin Chaparro a décidé, finalement, de ne pas se rendre à la petite fête organisée par ses amis et collègues du Tribunal de première instance de Buenos Aires pour son départ à la retraite. A la place, il rend visite à la juge d'instruction, Irène, dont il est secrètement amoureux depuis des années, depuis la première fois où il l'a vue, lorsqu'elle est entrée au tribunal en tant que stagiaire. Pour avoir encore l'occasion d'échanger avec elle pendant quelques temps, il lui emprunte une vieille machine à écrire qui traine en haut d'une étagère, et avec lequel il va écrire "un roman".
De retour chez lui, il s'attelle à raconter l'histoire qui a marqué sa vie. En ce temps-là, déjà secrétaire au Tribunal, il est appelé pour se rendre sur les lieux d'un crime. La victime s'appelait Liliana Morales, et bien que le tueur l'ait violée et étranglée, elle n'en reste pas moins d'une beauté à couper le souffle. le veuf, Ricardo Morales, un petit homme effacé, est effondré, à la fois conscient de sa chance d'avoir eu Liliana pour épouse, et conscient également de sa perte éternelle. Chaparro se prend d'amitié et de pitié pour lui, et décide de découvrir qui a tué Liliana et pourquoi elle est morte. Mais dans l'Argentine des années 70, Chaparro va apprendre à ses dépens il n'est pas toujours de bon ton de rechercher la vérité.

J'ai beaucoup aimé cette histoire mélancolique, avec un brin de cynisme et une jolie écriture, très "humaine" vis-à-vis des personnages principaux.
Ce livre, qui est à ranger dans la catégorie "roman policier" et non thriller, a à mon sens plusieurs atouts, qui compense la faiblesse de l'intrigue et la lenteur du déroulement de l'histoire. Parmi ses points forts, j'ai beaucoup aimé l'écriture d'Eduardo Sacheri, sa façon de nous raconter l'enquête de Chaparro, la détresse de Morales, la corruption d'un système judiciaire, en faisant des détours par la vie sentimentale ratée de son héros. J'ai apprécié l'honnêteté du secrétaire du tribunal, sa ténacité pour résoudre une enquête dans laquelle il n'a aucun intérêt personnel, au contraire. Sacheri raconte son histoire avec beaucoup d'humour, souvent un brin cynique, beaucoup de franchise et de pudeur également. Son regard bienveillant nous amène à nous attacher à ses personnages (j'ai eu un petit faible pour Sandoval, l'adjoint de Chaparro…), qui sont très humains. Si je n'ai pas eu le sentiment d'être dépaysée malgré le cadre argentin dans lequel évolue ce livre, j'ai eu le plaisir de découvrir le fonctionnement, forcément perfectible (et pas qu'un peu !) du Tribunal de première instance de Buenos Aires.
Dans ses yeux est un roman policier qui fait la part belle à l'humain, à ses beaux cotés comme aux plus laids, et qui a le mérite de poser une question plutôt délicate : quand le système judiciaire faillit, est-ce aux hommes de prendre la relève ?
Une lecture agréable, même si elle ne révolutionne pas le genre !
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Je connais très peu, pour ne pas dire pas du tout, la littérature sud-américaine. du coup, je ne savais pas trop à quoi m'attendre en ouvrant le roman d'Eduardo Sacheri mais j'ai été agréablement surprise.

L'intrigue est simple : arrivé à l'âge de la retraite, le secrétaire juridique Benjamin Chapparo décide de faire ce qu'il a toujours rêvé de faire : écrire. Sur sa vieille Remington, empruntée au tribunal de Buenos Aires avant son départ, il décide de raconter une affaire sur laquelle il a travaillé et qui a bouleversé sa vie : le meurtre de Liliana Emma Colotto.

La construction du roman est intéressante : l'auteur alterne les chapitres rédigés à la troisième personne, où l'on suit le Benjamin retraité penché sur son roman et en proie à toute une série de doutes, et les chapitres à la première personne, ceux que Benjamin écrit pour raconter son histoire étroitement liée à celle Liliana et de son mari Ricardo.

Le style est simple, sans fioriture. Ce n'est pas réellement un polar, plutôt un roman d'enquête judiciaire qui se lit d'une traite car le suspense est bien présent.

S'il n'avait pas fait partie du challenge « du livre au fil », je serai plus que probablement passée à côté , ce qui aurait vraiment été dommage...
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Benjamin Chaparro a 60 ans et l'heure de la retraite à sonné pour ce chef d'un secrétariat administratif du tribunal de Buenos Aires.
Il décide de relater dans un livre un épisode marquant de sa carrière : l'enquête sur le viol et le meurtre d'une jeune femme en 1968. Chargé de suivre l'enquête policière, Chaparro se lie avec Morales le veuf et décide de tout mettre en oeuvre pour trouver le coupable. C'est sans compter sur le contexte de l'époque (la dictature militaire) et les inimitiés professionnelles.
En alternant le présent et le passé, en mettant en lumière l'héroïsme et les bassesses de l'être humain, l'auteur captive le lecteur à travers un récit fluide et prenant.
Petit bémol, l'épilogue me paraît un peu succinct. J'aurais aimé plus de détails. Cela n'enlève en rien le plaisir que j'ai eu à lire ce roman.
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Ce roman nous entraîne dans une histoire ayant pour cadre l'Argentine des années 60-70-80-90.
Le jour de sa pension, Chaparro, chef administratif du secrétariat de la 41é chambre criminelle d'instruction du tribunal de Buenos Aires décide d'écrire un roman qui reviendrait sur l'affaire qui a marqué sa vie : le meurtre de Liliana Emma Colotto.
Alternant les chapitres consacrés à l'enquête proprement dite et ses suites (sur plus de 30 ans) et ceux consacrés à la rédaction même du roman de Chaparro, ce roman plein de finesse va au-delà des carcans habituels des polars pour nous offrir une histoire mêlant les genres.
Les personnages sont très réussis et sont particulièrement touchants. Sandoval, l'adjoint de Chaparro, notamment, a vraiment réussi à m'émouvoir et sa relation avec son patron est subtilement narrée.
Le contexte est également judicieusement exploité, les interférences avec la gent militaire et dictatoriale étant placées par petites touches qui n'en sont pas moins glaçantes et ont énormément d'impact sur le lecteur : arrestations arbitraires, passages à tabac, tortures, exécutions sommaires...
J'avoue tout de même une petite déception pour la fin de l'histoire, fin que j'avais soupçonnée depuis une bonne moitié de roman...sans doute parce qu'elle est exploitée quasiment à l'identique dans une de mes BD culte.
Une belle lecture, je me réjouis d'en voir l'adaptation, récompensée par un oscar.
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"Je ne suis pas très sûr des raisons qui m poussent après tant d'années à écrire l'histoire de Ricardo Morales."

1968 à Buenos Aires. Benjamin Miguel Chaparro, greffier, est appelé, à la toute fin de sa permanence de nuit, pour une affaire de meurtre. On a retrouvé une jeune femme étrangement belle, Liliana, étranglée et violée chez elle. Chaparro, profondément ébranlé par ce cas, le prend très à coeur et fait de sa résolution une affaire personnelle. Cette implication s'accroît au fur et à mesure de l'étrange relation qui se tisse avec le policier chargé de l'enquête (Baez) et le mari éploré (Morales). le jeune greffier s'avère prêt à tout ou presque pour relancer l'investigation et trouver un coupable pour payer.

"J'ai cru comprendre que ce qui nous émeut parfois dans la douleur d'autrui est la peur atavique qu'elle nous atteigne."

Des années plus tard, alors à la retraite, Chaparro fait le choix de se replonger dans cette affaire sordide. Il convoque alors sur le papier tous les protagonistes du cas Morales, des personnages touchants de doutes et d'incertitudes, dignes dans leur faiblesse. L'histoire personnelle de Chaparro s'entremêle avec les solitudes et les obsessions des autres, depuis la juge Irene à laquelle il voue un amour éperdu et secret, jusqu'à son collègue Sandoval qui traîne son malheur de vivre, en passant par l'intègre Baez et quelques odieux personnages des couloirs du Palais de justice et des bas-fonds glauques de la cité portègne. Ildéroule, sur fond de répression politique et d'agitations précédant la chute de la dictature argentine, le fil d'une histoire qui aura changé leur vie à tous.

"Comme souvent, je m'étonnais de la patience à toute épreuve qu'ont les objets à nous survivre."

Dévoré en une journée (il est vrai qu'une dizaine d'heures de train aide), empreint d'une grande mélancolie mais très prenant de par sa tension dramatique maîtrisée à la ligne près, mais pas dénué d'humour et de qualités d'écriture, Dans ses yeux est, comme le confident lu il y a peu, mais dans un genre radicalement différent, un sacré bon roman qui ne tombe pas des mains (loin du compte).
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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