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Critique de Denis_76


Les contes licencieux sont de petites nouvelles, des histoires de fesses, mais à mon avis, qui se terminent souvent par une vengeance de conjoint ou de conjointe en proportion du cocuifiage, et il n'y a pas de morts, sauf dans "la châtelaine de Longeville, où Louison meurt noyée.
Celle que je trouve la plus savoureuse est "Le mari prêtre", pleine d'un humour délicieux !
La plus engagée, à mon avis, est "Le président mystifié". C'est aussi la plus longue : quand le frère de la jeune fille, mariée officiellement mais pas encore charnellement, voit le vieux grigou, président du tribunal d'Aix, que son père lui a fait épouser, il imagine, pour chaque nuit des stratagèmes hallucinants pour que ce mariage ne soit pas consommé.
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Le marquis de Sade ( pas Sade Adu que j'adore ) est né en 1740, et il est mort en 1814, à Charenton.
J'avais un à priori contre Sade ( menottes, fouet, bref sado-masochisme ),
mais je trouve cet ensemble de nouvelles à peine plus "dur" que les comédies de Molière.
Je ne suis sûrement pas tombé, dans cette brocante, sur le plus provocateur des écrits du marquis de Sade, mais j'avoue qu'à part le style ampoulé des trois premières petites nouvelles, je trouve la forme agréable, fine et même philosophique, proche même de celle, ironique De Voltaire dans Candide.
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Pourquoi Sade, cet homme non-violent, dit-on, a t-il passé 27 ans en prison, alors que Louis XV faisait plein de conquêtes féminines, que Louis XVI était tolérant, et que cet imbécile de Bonaparte, qui avait un érotisme puissant, l'a, lui aussi envoyé en prison, puis chez les fous ?
Sans doute à cause de ses scandales qu'il ne cachait pas, mais surtout à cause de ses écrits, ou il désacralise les professions dites nobles : prêtres, magistrats, premier consul, pour qui l'hypocrisie est de mise.
Pour le XXè siècle, il a brisé des tabous, et plusieurs personnes dont les surréalistes et Albert Demazière disent qu'il a été un précurseur de la psychanalyse.

Il est né trop tôt. Peut être que Bukowski ou un autre auraient été interdits dans ce temps là ?
Encore un qui n'était pas adapté à la société dans laquelle il vivait : Socrate a été obligé de s'empoisonner, Thomas More est mort sur le billot, Rabelais a été obligé de feinter avec le comique pour écrire Gargantua, Voltaire est parti en Suisse pour échapper à la prison, Nietzsche a terminé fou, Zweig s'est suicidé : tous étaient de grands humanistes qui n'étaient pas d'accord avec le monde tel qu'il est !
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"Le premier qui dit se trouve toujours sacrifié
D'abord on le tue
Puis on s'habitue
On lui coupe la langue on le dit fou à lier
Après sans problèmes
Parle le deuxième
Le premier qui dit la vérité
Il doit être exécuté." ( Guy Béart. )
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