Le vigile hoche la tête. Je frissonne : cette voix de baryton rugueuse, ces épaules de déménageur, cette sauvagerie virile à peine domptée par le costume noir, cette montagne de chair bestiale trahissant le rejeton d’une lignée de guerriers slaves bourrés d’énergie, hissant sur leurs montures prodigieuses des vierges souriantes aux seins puissants.
- Quoi, y a pas Amazon à Gaza ? je m’écrie en claquant des mains et en m’asseyant. Bon sang, Ayala, vraiment comment ils vivent ? Je veux dire, va pour le blocus mais qu’au moins ils reçoivent en temps et en heure leur crème faciale !
Mon cœur déborde. Je me mets à croire que, même si nous étions ici sous une averse sans parapluie, les gouttes voleraient autour de nous sans nous atteindre.
Depuis que je suis devenu moi-même ce que l’on appelle un homme, je rêve de plus en plus à l’adolescence . Images resplendissante de corps agiles, d’hormones en folie, de tempêtes libidinales, de tourbillons émotionnels, d’une infinité d’avenirs glorieux qui n’attendent que moi, uniquement moi, l’élu.Une parcelle de temps sans conscience du temps , une éternité dont on ignore qu’elle ne dure pas , un instant qui n’aura été qu’une bulle de savon ayant brillé puis éclaté
.
Des conseillers financiers et d’ex-généraux se prélassent dans un spa après une journée épuisante de fraude fiscale.