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EAN : 9782379510014
480 pages
L'Antilope (03/10/2019)
3.62/5   33 notes
Résumé :
Smadar Tamir, l’une des femmes d’affaires les plus riches d’Israël, s’est jetée par la fenêtre d’un hôpital de Tel-Aviv. Sa soeur, Mira, ne croit pas à la thèse du suicide et fait appel au détective privé, Oded Héfer. Homosexuel, parlant de lui au féminin, il vient de s’improviser détective pour gagner sa vie.
Oded Héfer n’a que cinq jours pour mener l’enquête. Aussi débutant soit-il, il n’hésite pas à affronter les magnats israéliens, armé de son intelligenc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Après différentes expériences professionnelles qui se sont toutes soldées par des échecs , décider de monter sa propre agence de détective privé à Tel Aviv , relève plus d'un nouveau challenge perdu d'avance qu'à une idée de génie . D'autant plus quand on n'a pas la moindre expérience dans le domaine . Mais il faut croire que le tarissement des subsides paternels , la perte de l'indépendance et l'idée de devoir rentrer chez ses parents la tête basse sont des motivations suffisantes pour se lancer dans l'inconnu de cette profession , dont l'apanage est plutôt réservé à d'anciens policiers ou militaires et non à un trentenaire gay complètement désinhibé . Alors quand on a tout à perdre pourquoi ne pas s'accrocher à cette idée et aller jusqu'au bout . Tout d'abord il faut s'acheter une crédibilité à défaut de la posséder : se procurer sur Internet pour quelques shekels des diplômes plus vrais que nature et les accrocher en bonne place au-dessus de son bureau . Ensuite il faut essayer de garnir l'espace avec quelques meubles de récupération pas trop bancales et puis , enfin attendre le premier client ..Bon si possible pas trop longtemps car il y a un loyer à payer . Autant vous dire que quand , Oded Héfer , voit Mira Tamir , pousser la porte de son humble officine , c'est tout d'abord le soulagement qui l'emporte et surtout une chance à ne pas laisser passer . Mira Tamir n'est pas n'importe quelle cliente pour Ofer car il connait la réputation de sa riche famille vivant à Kfar Shmaryahou , un des quartiers les plus privilégiés de la ville . Mira est une ancienne mannequin , qui dirige aujourd'hui un club de yoga. L'enquête qu'elle lui confie est d'autant plus délicate et complexe qu'elle concerne la mort de sa soeur , Smadar , une des femmes les plus riches et influentes du pays qui a fait fructifier l'héritage familial et construit un véritable empire dans l'immobilier . Elle a été retrouvée morte il y a un mois après avoir sauté de l'une des fenêtres de l'hôpital où elle était soignée pour un grave cancer .Suicide ? Meurtre ? Mira est farouchement persuadée que sa soeur ne s'est pas suicidée et confie à Oded la charge de le prouver en débusquant le coupable .
Oded va alors devoir user de son entregent comme de doigté pour infiltrer le microcosme qui gravite autour de la famille . Il pourra compter sur sa connaissance parfaite du milieu homo comme hétérosexuel de la cité , ses anciennes amitiés ou ses amants occasionnels pour l'aider dans sa tâche . Mais les atouts essentiels de « La fouine » comme son héros Hercule Poirot , vont se révéler être un instinct et un culot hors pair complétés par sa capacité à se fondre dans le paysage tel le plus rapide des caméléons .

Ce roman est une divine surprise . On est enchanté par la truculence , la verve et l'humour décapant de Oder . Un personnage incroyable qui parle de lui au féminin et qui ne manque pas d'audace , quelque soit les circonstances . Un style léger et rythmé accompagne cette histoire originale qui nous fait pénétrer dans les arcanes de la société israélienne dont Oder n'hésite aucunement à dépeindre les contradictions et les excès . Mais ce roman est avant -tout un polar pur jus avec ces rebondissements multiples et un suspens total qui vous maintiendront , captivés , jusqu'au dénouement final .
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Homo maussade et pauvre », Oded se voit confier sa première affaire de détective privé concernant le décès suspect d'une dirigeante d'entreprise. Une plongée dans l'univers professionnel et familial de la décédée qui ouvre des boites aux odeurs nauséabondes et une réaction en chaîne de dissimulations et de faux semblants, assortie de quelques מכבים (macchabées)

Un livre fort étrange, au style décalé mais vivifiant!
Le lecteur se voit confronté:
A un personnage d'enquêteur borderline, un brin déjanté et gouailleur, au sans-gêne appuyé.
A un étalage de métaphores ou propos sexistes, sexuels, homophobes ou machistes,
A une manie bizarre de mélanger les genres, attribuant invariablement le féminin et le masculin à une même personne,
A un catalogue de références israéliennes souvent obscures pour le non initié, mais qui donne un aperçu de la société.

Si le récit policier est fort agréable, fluide à suivre, et plein de rebondissements, la personnalité du livre tient à l'écriture, au ton nerveux et sarcastique. Je me suis souvent demandé si je ne passais pas complètement à côté d'un certain humour juif !
Un premier livre original sans nul doute. Pour moi, une première lecture de littérature israélienne qui intrigue, tant pas sa forme que par son contexte décomplexé, voire militant.
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Premier opus d'une série de romans policiers Israéliens ce livre est un ovni ! Il met en scène le détective privé (auto proclamé) Oded Héfer, trentenaire dans le creux de la vague, homosexuel parlant de lui au féminin et cherchant le grand amour (ou en tout cas une belle rencontre). Je ne m'attendais pas à un tel narrateur pour mon premier roman écrit en hébreu, il est peu de dire que l'auteur dépoussière le genre.
Le style de ce roman est totalement décalé, déjanté, drôle et surprenant. Le narrateur a son franc parlé, c'est original mais cela peut être aussi dérangeant si le lecteur n'adhère pas à ce style. L'enquête policière en elle-même est assez classique mais bien ficelée, j'ai dû attendre la fin du livre pour connaitre le dénouement. L'intrigue est bien présente mais passe souvent au second plan, le narrateur prend toute la place, le lecteur fini par se perdre dans ce tourbillon d'énergie et de remarques à double sens. Le roman donne un aperçu de la société (et de la haute société) Israélienne, je connais très peu cet univers, cela m'a intéressé mais je manquais parfois d'éléments pour comprendre toutes les références.
Le narrateur est attachant, son culot et son originalité nous enchantent, il bouscule les codes et les normes sociales ; il est également prêt à tout pour résoudre cette enquête. La psychologie des personnages est plutôt bien développée et crédible même si les personnages secondaires manquaient parfois de substance.
Malgré l'originalité du texte je n'ai pas accroché à cette histoire, mon attention se portait davantage sur les protagonistes et les situations loufoques que sur l'intrigue policière. Je n'avais pas forcement envie de connaitre le fin mot de l'enquête et je me suis rapidement ennuyée face aux réflexions personnelles d'Oded (aussi hilarantes qu'affligeantes).
Un livre qui plaira aux amateurs de polars humoristiques et originaux ainsi qu'aux lecteurs curieux en quête de nouveauté.
Livre lu dans le cadre du grand prix des lectrices ELLE 2020.
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Elle est pénible.
Le personnage principal, narrateur de surcroît, est pénible. Pas parce qu'il parle de lui au féminin* --lui et tous les autres d'ailleurs-- mais parce qu'il en fait des caisses. En perpétuelle représentation, il fatigue plus qu'il n'amuse. Heureusement, soit on s'habitue, soit il se calme un peu par la suite et on commence à avoir de l'empathie pour lui.
L'humour joue une très grande par dans ce polar plutôt classique --une femme d'affaire passée par une fenêtre-- et pour ma part, les meilleurs passages sont ceux où le narrateur se déprécie. Il faut dire que sous la menace de retourner vivre chez ses parents à 35 ans lorsqu'on est gay, bedonnant et à l'allure d'un raton laveur, il a de quoi le faire !
Donc il s'accroche à cette enquête qui le dépasse totalement. Tout le monde le sait, lui le premier. Mais comme tout bon détective privé tiré d'un roman Noir, il encaisse les coups et se relève encore et encore.
Ses considérations sur ses semblables ou pas sont souvent acerbes, mais la plupart du temps elles sont méritées. le roman est très classique côté policier donc tous les personnages sont suspects pour de bonnes raisons.
L'écriture est légère et agréable, pétrie de références comme Remington Style ou les Golden Girls. le seul petit bémol, c'est le peu de "dépaysement" apporté. Lorsqu'on lit de la littérature étrangère, c'est aussi pour avoir un autre point de vue d'une culture différente. Comme le montre les références citées, il y a beaucoup de culture commune et on passe sur les particularités d'Israël. Il y a bien des détails sur les parents ashkénazes (dont une conversation téléphonique résumée à la façon d'un menu de restaurant) ou sur le fait qu'il vaut mieux être israélien que palestinien, mais ils ne sont que périphériques. L'histoire policière aurait pu se dérouler dans n'importe quelle autre grande ville occidentale et on n'aurait pas vraiment vu la différence.
Ce roman a eu suffisamment de succès pour avoir une suite, ne reste plus qu'à en attendre la traduction.

*problème de traduction ou déjà dans le texte original, ce n'est pas systématique dans tout le texte. Ca l'est lorsqu'il parle mais semble aléatoire pour le reste.
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Traduction de l'hébreu par Jean-Luc Allouche.

Ceux qui me connaissent un minimum savent que je suis de nature curieuse en littérature.
Quand on m'a proposé ce roman en me disant « c'est un polar, israélien et LGBT » j'ai dit oui sans hésitation.
Pourquoi ?
Tout d'abord pour découvrir une autre culture et une autre écriture. Avec Secret de Polichinelle, je n'ai vraiment pas été déçue. Ce polar offre un réel dépaysement. Planté en plein Tel-Aviv, des dialogues ponctués d'humour et de cynisme, d'auto-dérision et de mots en hébreu que je ne comprends pas (merci le mini glossaire à la fin) mais qui sonnent de cet accent qui me rappelle mon enfance, loin d'ici.
Ensuite, le personnage de Oded apporte énormément à ce polar. Oded est une sorte d'imposteur. Un mec qui, abreuvée de séries américaines, décide d'être détective privée, falsifiant diplômes et carte professionnelle, n'hésitant pas à accepter de mener l'enquête sur la mort d'une des femmes les plus puissantes et les plus riches de Tel-Aviv.
Non, je n'ai pas fait d'erreur dans l'accord des adjectifs. Parce que Oded vit au féminin. C'est un gay qui s'assume, qui ne supporte pas tout ce qui ressemble de près ou de loin à une femme. Pour lui, tous les hommes se déclinent au féminin. Oded joue, tout le temps. Il joue de lui, se joue des autres, affabule, ment mais elle n'abandonnera jamais son enquête, quels que soient les risques encourus.
Enfin, c'est un très bon polar où se mêlent histoires de famille, amour, argent, jalousie, vengeance. Yonatan Sagiv maîtrise déjà, en un seul roman, l'art des fausses pistes et du final inattendu.
Le style est aussi inhabituel que son personnage principal et apporte un coup de booste et de fraîcheur aux polars classiques parfois un peu poussiéreux.
C'est vraiment une très bonne surprise et je suis ravie de savoir que Secret de Polichinelle n'est que le premier d'une série où on retrouvera Oded.

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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critiques presse (1)
Liberation
20 décembre 2019
Avec son héros gay et détective en herbe, Yonatan Sagiv livre un premier roman aussi noir que drôle, qui joue avec de nombreux codes du polar classique.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
« Dès que Mira pénètre dans mon bureau, quelque chose dans cette femme me turlupine. Quelque chose dans sa blouse blanche paysanne. Dans ses traits dépourvus de maquillage, ses grands yeux bleus, sa chevelure châtain ondoyante, coupée avec désinvolture, son corps svelte, son pantalon de toile modeste, ses mocassins bateau gris et simples – quelque chose dans cette décontraction pue le calcul à plein nez. Tu ne m’auras pas une seule seconde, ma douce, me dis-je en décochant un sourire aimable à la femme qui se tient, hésitante, à ma porte. Mais, en ces temps difficiles, un détective privé dans un bureau vide et zéro client ne peut pas se payer le luxe de faire la fine bouche. Comme disait ma grand-mère : même avec beaucoup d’amour, l’épicier ne te fait pas crédit. »
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« Des vagues de rire moqueur retentissent dans mon dos. Je me retourne. Philip Marlowe, Hercule Poirot et Sherlock Holmes sont assis sous mon nez. Relégués au dernier rang, un cigare à la bouche, Miss Marple porte des jarretières. Les hommes tels des juges aux jeux Olympiques, tiennent des panneaux sur lesquels le chiffre zéro est inscrit avec du sang. Miss Marple rit aux éclats. Saisi de colère, je signale à Hercule Poirot qu’il ressemble à un oeuf sur lequel on aurait dessiné une moustache. Philip Marlow me montre du doigt et hurle de rire. Sherlock Holmes me demande si je veux du café. « Tu veux du café? », me demande de nouveau Sherlock Holmes, ses traits se confondent avec la trogne de Yaron Malka. Je cligne des yeux. Yaron Malka est dans la cuisine , son caleçon acheté en gros au souk HaCarmel met en relief sa peau cuivrée et son corps imposant. Il se verse un café. Fais comme chez toi, ma jolie, te gêne pas.
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Surpris, je le dévisage. Il garde son masque figé. Son corps replié.
"Merci pour le conseil, ma douce. Merci beaucoup, vraiment. De toute ma chatte", je lui balance en claquant la porte derrière moi.
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(Au sujet de la politique immobilière de Tel-Aviv)
Des maçons traversent la voie piétonne, en route vers la rénovation, la réparation et l'embellissement d'immeubles sur le point de s'écrouler. Les immeubles restaurés signalent à leurs voisins décrépis que cette rue n'a plus beaucoup de jours à vivre. Le chemin des centres commerciaux de prestige est toujours pavé de bonnes intentions.
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Beaucoup de femmes dans le monde restent célibataires, et un nombre encore plus important d'hommes sont de la merde. Peut-être n'a-t-elle jamais trouvé l'homme qui lui convenait. Peut-être préférait-elle vivre seule. Il peut y avoir une infinité de raisons qu'elle ne se soit jamais mariée.
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