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« Fâéché !... Sale putain !... »
Depuis qu'elle a été violée à douze ans par des soldats soviétiques, Bilqis est méprisée et rejetée. Sa mère est la première à lui cracher dessus et à la répudier - il faut dire qu'un 'bon' mariage lui était réservé, quel gâchis ! Tandis que la jeune fille a souffert dans sa chair et se sent souillée, les autres considèrent qu'elle s'est offerte à ces hommes. C'est comme ça pour les filles et les femmes violées, dans l'Afghanistan des années 1980 et 1990 (et encore aujourd'hui, là ou ailleurs). Elles ne sont pas victimes, elles sont coupables. Et c'est une des forces de l'occupant - pénétrer le territoire par le corps des femmes, aussi :
« En nous offrant [par la force] leurs filles et leurs nièces ou leurs soeurs, nous obligerons peut-être ces salopards [...] à déposer leurs armes et à cesser de nous harceler. »

Le seul salut possible pour Bilqis : la fuite. Dès qu'elle arrive à mener une nouvelle vie un peu plus confortable (où les autres ne décident pas à sa place qu'elle sera bonniche et/ou putain), la crainte que son passé soit révélé l'oblige à repartir. C'est un des aspects le plus terrible de cet ouvrage : on connaît la fin, on sait qu'à trente ans Bilqis reste une paria, on est donc certain que les moments de répit et les jolies éclaircies dans son existence ne dureront pas.

Ecrit par un journaliste qui a rencontré la jeune femme, ce témoignage est dur et révoltant. Il rappelle le sort des femmes dans certains pays, qui ne peuvent même pas se montrer solidaires entre elles dès que l'opprobre est jeté sur l'une (question de survie pour les autres, qui seraient rejetées à leur tour). Il rappelle aussi, si besoin, la barbarie guerrière qui fait perdre à l'homme toute réserve, tout sens moral : au nom d'une patrie, d'un dieu, il tue, massacre, détruit, déchire, viole femmes ou enfants, qu'importe - des pulsions à assouvir ?

A lire.
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C'est une terrible descente aux enfers d'une petite fille de 12 ans que l'on suit pendant plusieurs années. C'est tiré d'une histoire vrai qui c'est déroulé dans les années 90.
Suite à son viol par plusieurs soldats soviétiques, une petite fille Afghane devient la paria de sa famille, de sa ville... Rejetée, humiliée, vendue, violentée, violée, elle vivra pendant une dizaine d'année les pires atrocités. Un livre captivant par son horrible réalité.
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Magnifique livre sur la condition féminine en Afghanistan, superbement écrit, qui met le lecteur au coeur des malheurs impensables d'une fille de 12 ans, violée, bannie de presque tous, vendue et revendue; on se demande en lisant ces pages quelle issue elle peut oser espérer tant son désespoir est immense.
Je ne veux surtout pas dévoiler le dénouement dans cette critique. C'est vraiment une lecture indispensable pour garder les yeux ouverts sur ces vies douloureuses privées de la notion même de bonheur.
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Encore un témoignage très dur à encaisser.
L'horreur du destin de Bilqis m'a écoeurée. Jusqu'où les êtres humains sont-ils capables d'aller pour détruire leurs semblables ?
Humiliation, violence physique, psychologique, viol, prostitution. En Afganistan, la victime est considérée comme coupable. Double peine donc pour ces malheureuses femmes qui non contentes d'être maltraitées sont rejetées par leur famille. Drôle de sens de la justice où la réputation prévaut sur l'amour filial ou sur le respect des droits de l'Homme.

Heureusement, le récit se termine bien, sur une ouverture pour Bilqis. J'espère pourra-t-elle réapprendre la vie, la paix, le bonheur, la confiance et l'amour bien intentionné.
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Impossible pour moi d'aller au bout. Je respecte les religions et les cultures du monde, quelles qu'elles soient. Cependant, il était pour moi impossible d'aller au bout tant cette souffrance faite à cette à la femme m'était insoutenable. Je respecte mais je ne comprends pas comment on peut traiter les femmes de la sorte... Peut-être parce que je suis une occidentale, que j'ai toujours grandi dans une culture où la femme était (à peu près) l'égale de l'homme, peut-être est-ce à cause de mon regard extérieur... Je ne sais pas... Toujours est-il que c'est une excellente démarche de la part de l'auteur, un excellent témoignage pour toutes les femmes du monde, je regrette que ma trop grande sensibilité m'ait empêchée d'aller au bout. (Je donne le livre s'il intéresse quelqu'un).
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Morte parmi les vivantes nous plonge dans l'enfer des femmes afghanes.
L'auteur de la femme lapidée nous conte une fois encore le destin tragique d'un femme maltraitée et outragée. Bilqis n'a que 12 ans quand elle est violée collectivement par des soldats russes qui vont quitter l'Afghanistan après dix ans de guerre. Ils veulent garder un bon souvenir disent-ils. Bilqis, elle, est traumatisée et surtout, laissée à son triste sort. Elle parvient à revenir chez sa mère mais Homeira rejette sa fille quand elle apprend qu'elle a été souillée et ne s'est pas défendue. le malheur de Bilqis ne s'arrête pas là. Souillée, donc impur, elle ne peut plus être mariée. La mère a cinq autres enfants plus jeunes dont elle doit s'occuper seule depuis que son mari a été tué. Bilqis est une charge bien trop grande pour elle désormais. Réduite à l'état d'animal – d'ailleurs elle l'a fait vivre parmi les animaux – elle décide, sans état d'âme, de vendre la pauvre enfant au plus offrant. L'avenir de Bilqis va encore s'assombrir. Violée encore et toujours, traitée de putain par tous ceux qui croise sa route, elle est une jeune fille à tout faire et un paquet de chair fraîche qu'on se repasse et qu'on humilie. Sa vie ne sera que maltraitance, mépris, dénégation d'humanité. Une fois elle va se rebeller, se révolter, et toute sa haine va être déversée sur un homme. Il prendra pour tous les autres.
Le récit est proprement affreux. Tragique n'est pas un mot assez fort. D'un viol collectif traumatique alors qu'elle n'est encore qu'adolescente, Bilqis va tomber toujours plus bas et souffrir toujours plus. Pour les autres, ses contemporains, elle est coupable de son propre malheur.
Le plus horrible est que c'est une histoire vraie...
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Celle qui a perdu sa réputation n'est plus qu'une morte parmi les vivants. ( proverbe Persan).
12 ans et demi, une enfant Afghane déshonorée par des soldats, Bilqis est l'égérie de ces filles dont la vie ne tient plus que par un fil . Elle est le témoin vivant de ce que l'homme a de méchant en lui... À lire absolument !
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Il raconte l'histoire d'une fillette afghane de 12 ans qui deviendra femme, Bilqis, entre 1989 et 2004, rejetée par sa famille après un viol collectif, vendue comme domestique, subissant maltraitance, viols, et contraintes. Elle s'enfuis, trouve refuge, s'enfuis encore à travers tout le pays.

Malgré ses évasions, elle est reprise, subit de nouvelles souffrances, témoignant ainsi du sort de nombreuses femmes afghanes, d'avant et malheureusement d'aujourd'hui...

Ce récit poignant met en lumière les valeurs patriarcales oppressives où les femmes sont réduites à de simples objets, destinées à procréer des héritiers masculins. Il met également l'accent sur la ténacité de cette femme, qui ne veut pas subir le sort qui est attribué aux femmes. Mais comment se sentir vivante, quand on est morte de l'intérieur ?

Bien que difficile à lire en raison de sa réalité poignante, j'ai été profondément touchée par le courage et la persévérance de l'héroïne, Bilqis, dans sa quête de liberté.

L'auteur a fait un vrai travail, dans ce récit. Mais je ne vais pas me permettre de le juger, car je ne suis personne pour juger de ce témpignage.
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A lire...un temoignage de faits souvent tus au grand public...
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Un journaliste de passage en Iran s'intéressa au cas d'une jeune femme, installée dans une tente, à l'écart du reste de la population. Celle-ci lui raconta son histoire. La jeune Bilqis est violée étant jeune par plusieurs soldats soviétiques. Apprenant la nouvelle sa mère la rejete car à ses yeux elle n'est qu'une fâéché. Dès lors Bilqis devra partir et rencontrera des hommes et femmes de divers endroits du pays. Elle sera serveuse, femme de ménage, objet sexuel... Certains l'apprécieront et la feront rentrer dans leur vie comme si elle était de leur famille mais, dès lors que ces personnes découvriront qu'elle fût violée, elle devait s'enfuir sinon elle était frappée ou traitée comme un animal.. Comme le dit un proverbe persan « Celle qui a perdu sa réputation n'est plus qu'une morte parmi les vivants. ».
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