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Saki, bien trop top disparu, nous a laissé une oeuvre bien peu copieuse pour qui y a gouté.
Cet incontournable auteur, à l'humour si fin et ravageur, n'écrivit qu' un roman: l'histoire de cet Insupportable Bassington.
Bien qu' excellant dans l'art de la Short Story, Saki ne démérite pas dans le Novel... Il approfondit davantage et rend la dégustation plus longue.
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Francesca Bassington habite une maison cossue dans Blue Street W. Elle est très fière de son intérieur et notamment de son salon richement décoré de porcelaine de Saxe, de tapis persans, de services à thé de Worcester, d'un meuble Boulle et surtout d'un van der Meulen ayant appartenu à son père. Cette pièce reflète parfaitement la personnalité de Francesca : “Francesca elle-même, si on l'avait brusquement priée de décrire son âme, aurait probablement décrit son salon. Non parce qu'elle aurait considéré que le salon avait marqué son empreinte sur l'âme, et qu'on pouvait donc grâce à l'examen approfondi du premier, découvrir les traits dominants de la seconde, et même deviner ses replis secrets, mais bien parce qu'elle aurait obscurément reconnu que son salon était son âme.” le problème c'est que la maison de Blue Street n'appartient pas à Francesca, elle lui a été léguée par une vieille amie, Sophie Chetrof qui souhaitait l'offrir à sa fille Emeline lorsque celle-ci se marierait. La seule solution pour que Francesca puisse conserver sa précieuse maison est que son fils, Comus, épouse Emeline Chetrof. Mais Comus Bassington est un personnage difficile à manipuler.

Hector Hugh Munro dit Saki (”échanson” en farsi) eut une carrière littéraire fort courte. Né dans la colonie anglaise de Birmanie en 1870, il rentra en Angleterre à l'âge de deux ans. Il voyagea, à partir de 1900, dans les Balkans, en Pologne, en Russie et à Paris. A partir de 1908, il commença sa carrière d'écrivain notamment avec des recueils de nouvelles comme “Reginald” ou “Les chroniques de Russie”. Il s'engagea dès 1914 dans l'armée et mourut en France en 1916.

L'insupportable Bassington” fut écrit en 1912 et c'est une démonstration des deux facettes de la personnalité de Saki : l'humour et la noirceur. La victime de l'humour cruel de Saki et de Francesca Bassington, c'est Comus. le pauvre garçon a le défaut de la frivolité, de l'amour du jeu et de la féroce gaieté. “Son physique correspondait exactement à son étrange nom païen. Ses grands yeux gris-vert semblaient toujours étinceler d'une malice diabolique et d'une joie orgiaque ; ses lèvres arquées auraient pu appartenir à quelque faune au rire pervers et on s'attendait presque à voir des embryons de cornes se dessiner dans ses cheveux noirs lissés, et brillants.” Sa mère aime trop son confort, ses précieux objets, pour le laisser vivre à sa guise. Elle a besoin qu'il s'établisse, qu'il se marie pour lui assurer son avenir. Elle échafaude des plans afin d'y arriver mais Comus est un être fantasque. Par exemple, afin de lier Comus à Emeline Chetrof, Francesca demande à son fils de prendre soin du petit frère de celle-ci, Lancelot, admis dans la même école. Mais Comus ne trouve rien de mieux que de battre à coups de canne ce jeune bizut ! Autant dire que les projets de mariage de sa mère tombent à l'eau…

Mais le roman de Saki a une face plus sombre. Francesca Bassington souhaite que son fils parte assez loin et a du mal à supporter autant d'énergie. “Je l'aime beaucoup, évidemment, mais je supporte très bien la séparation.” Après plusieurs tentatives pour le marier, son voeu se réalise. Francesca oblige Comus à prendre un poste de secrétaire en Afrique. A partir du départ de Comus, le ton change. de l'ironie des premiers chapitres, on passe aux regrets. La jeune femme courtisée par Comus, a épousé un prétendant plus solide mais elle le regrette dès son voyage de noces. La mère de Comus se sent finalement bien seule et son petit monde s'effrite petit à petit. L'amertume emplit son salon jusqu'à la cruelle conclusion.

L'insupportable Bassington” était la première oeuvre de Saki que je lisais mais ce n'est pas la dernière. J'ai beaucoup apprécié son humour féroce sur ses différents personnages. Les travers de la haute bourgeoisie et de l'aristocratie édouardienne sont épinglés de manière incisive et pince-sans-rire. A noter que les éditions Pavillons Poche ont complété le roman de quatre nouvelles, genre dans lequel Saki était passé maître.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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L'insupportable Bassington en question est le fils de Francesca, dame de la bonne société, « qui si on l'avait priée de décrire son âme, aurait dépeint son salon ». Sa mère est oisive et désargentée, essaie de s'en sortir financièrement tant bien que mal tout en sauvegardant les apparences, et son fils est une charge et une source d'inquiétudes. Elle n'envisage qu'une seule solution pour s'en débarrasser, un riche mariage, mais Cosmus, même s'il est beau garçon, ne se caractérise ni par son intelligence, manifeste d'une façon ostentatoire son égoïsme et son manque d'égards pour les autres. Difficile donc d'amener une demoiselle qui a le choix à le prendre comme mari.

On retrouve dans ce roman l'humour décapant et vache de Saki. Néanmoins à mon sens, il donne le meilleur de lui dans la nouvelle, la brièveté de cette dernière lui convient infiniment mieux. L'intrigue est en effet laborieuse, les rebondissements facilement prévisibles. Même si l'auteur arrive à écrire des paragraphes éblouissants de drôlerie et de méchanceté sur tel ou tel personnage, il peine à construire de véritables caractères, avec des aspects complexes contradictoires et dépeindre les sentiments et surtout leur évolution.
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Francesca Bassington vit dans une agréable maison à Blue Street. le seul problème c'est que cette maison lui a été léguée par une vieille amie jusqu'à ce que la nièce de cette dernière, Emeline , se marie. Francesca voit en en son fils Comus le futur époux d'Emeline ce qui lui permettrait de conserver son confort. Mais Comus va faire tomber à l'eau les plans de sa mère...

Ce livre est un vrai régal. L'auteur a écrit ce livre en 1912, un siècle plus tard je le découvre, mais mieux vaut tard que jamais…

Saki dépeint à coups de canifs habiles et bien aiguisés la haute société Anglaise. C'est acéré, vif et succulent (rien que ça)! Francesca Bassington apparait bien plus attachée à ses bibelots qu'à son fils. Pas de relation mère-fils baignant dans de la tendresse ou dans de l'amour. Elle n'a qu'une idée en tête son confort ce qui l'oblige à trouver pour Comus une riche héritière. Son fils Comus, joyeux, fantasque et imprévisible, aime la vie et porte tout à la dérision avec humour.

Le roman prend un autre tournant abandonnant toute forme d'humour quand Comus part à l'étranger.
La suite sur :
http://fibromaman.blogspot.com/2010/08/saki-linsupportable-bassington_22.html

Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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Je viens de terminer la lecture du roman "L'insupportable Bassington" de Saki (1870 - 1916), suivi de quatre nouvelles, 261 pages chez Pavillons Poche, Robert Laffont. La quatrième de couverture annonce un humour désopilant que j'ai surtout trouvé présent dans les deux premiers chapitres où on découvre Francesca Bassington, qui, si on la priait de décrire son âme, décrirait son salon, et son fils Comus, qui se révèle un enfant terrible et un écolier plus que turbulent. Quand son fils atteint l'âge adulte, Francesca aimerait le voir épouser un beau parti, Elaine de Frey, que courtise aussi Courtenay Youghal, un ami de Comus Bassington qui veut faire carrière dans la politique. le rythme du roman devient plus lent, beaucoup moins drôle et souvent peu rythmé, avant une troisième partie où on sombre progressivement dans la noirceur, bien loin de l'humour du début. Les quatre nouvelles qui suivent le roman ne font que quelques pages chacune, avec un certain art de la chute, beaucoup de dialogues et le goût de la caricature mondaine. J'ai toutefois trouvé plus de talent à Saki en tant que nouvelliste qu'en tant que romancier : la peinture de la relation entre la mère et le fils est magistrale, les premiers et les derniers chapitres de "L'insupportable Bassington" sont magnifiques, mais entre les deux, la plupart des scènes d'où les deux personnages principaux sont absents font la satire d'une époque disparue en nous éloignant du thème principal, qui domine le reste du roman et le rend assez pesant en comparaison de ces moments où le personnage éponyme (à moins que ce ne soit sa mère ?) entre en scène.
Lien : https://www.instagram.com/fo..
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Désopilant est le terme choisi en quatrième de couverture pour décrire ces textes. Je les aurais plutôt qualifiés de noirs. On peut rire noir, ce n'est pas mon cas.
D'ailleurs, le personnage de la vieille Catherine n'y arrive pas toujours non plus. Alors qu'elle excelle dans les propos méchamment acerbes, face à la plus terrible nouvelle, elle devient sincère.

Qui est insupportable ? Francesca ou Comus ? le terme peut s'appliquer aux deux et leurs égoïsmes d'égale intensité finit par causer la perte de l'un sans que l'autre y trouve une contrepartie. Chaque personnage est digne de pitié, une pitié d'autant plus difficile à accorder que c'est leur comportement qui les mène à la solitude.

J'ai aimé les histoires parallèles, celle d'Helen et de son autre courtisan. Même si j'aurais aimé que celui-ci soit plus développé. Sa description superficielle s'accorde à merveille avec son caractère mais j'aurais aimé plus.
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Francesca Bassington est une femme superficilee, elle ne songe qu'à marier son fils afin qu'il lui assure des revenus pour pouvoir conserver sa maison. Mais son fils a un caractère indépendant eet n'accepete pas de se laisser dicter sa conduite.

Ce n'était pas le livre de Saki que j'avais envisagé de lire pour finir le challenge, mais je n'ai trouvé que celui-là à la bibliothèque.

La quatrième de couverture me paraissait enthousiasmante mais la lecture ne l'a pas été.

Le titre est assez mal choisi, le roman commence bien sur Francesca Bassington mais il s'en détourne assez rapidement.

Saki critique une certaine société bien pensante, aisée mais j'ai trouvé cela fade, sans formule percutante, sans beaucoup d'humour, rien qui ne m'aurait permis de considérer Saki comme un auteur incontournable, comme aurait pu le laisser penser la quatrième de couverture.

2/5

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