Voilà une biographie dont la construction évite l'ennui par
le style épuré (mais ciselé) de l'auteur. On ressent parfaitement les liens qui unissaient les membres de la "bande à Céline", à la fois empreints d'amitié et d'affrontements. J'ai lu le "
Voyage au bout de la nuit" il y a bien longtemps et j'en avais gardé une grande perplexité quant aux positions de "Ferdine" sur l'antisémitisme et sur la part qu'il avait peut-être prise dans la collaboration pétainiste. Je dois dire que malgré les efforts d'objectivité déployés par
Alexis Salatko, le docteur Destouches n'est pas vraiment remonté dans mon estime.
Marcel Aymé donne le sentiment (au travers des différentes situations décrites) d'être en soumission permanente à la tyrannie de Céline (mais au final, qui échappait à cela quand on entrait dans le premier cercle de l'écrivain ?). Les dialogues entre Max Hardelot (un des fidèles de la bande) et un jeune anonyme en rupture familiale constituent une trame très fine qui est un bon fil conducteur pour une réflexion sur cet étrange personnage qu'était
Louis-Ferdinand Céline.
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