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3,44

sur 102 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Lydie Salvayre aime Giacometti et de ce fait, la conservatrice du musée Picasso, lui propose de passer une nuit seule dans le musée et de raconter ses impressions. L'auteure va accepter après beaucoup d'hésitations et là, je ne m'attendais pas du tout à me confronter à la hargne de l'écrivaine.
Sa peur de se retrouver seule enfermée, sa diatribe contre les musées qui enferment les oeuvres qui ne vivent plus, le pouvoir de l'argent et de tous ceux qui veulent tout régenter. Sa détresse aux souvenirs de son père violent, de l'Espagne ravagée, son cancer qui la ronge et lui fait « cracher » les mots. Cet enfermement fait ressurgir des sentiments qu'elle veut oublier mais qui reviennent, comme quand on ne dort pas la nuit et que nos pensées les plus mauvaises tourbillonnent sous nos paupières.
Elle va fuir le musée au petit matin sans avoir pu s'enivrer de l'oeuvre qu'elle chérit pourtant « l'homme qui marche ». Et c'est bien après qu'elle écrira ce récit… après être retourné au musée Picasso, avec toute la foule, des visiteurs autour d'elle, ce besoin d'humanité pour communiquer.
Donc un essai surprenant, fort par une femme qui m'a tout d'abord énervée puis touchée par toutes ses failles. A lire surtout elle, même si Giacometti est lui aussi présent.
et bravo pour la belle couverture des éditions stock.
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Partagée... oeuvre hybride, à la fois traité et autobiographie, ce livre nous emmène dans les méandres des pensées de Lydie Salvayre, de ses réflexions sur l'art et la vie. Intéressant mais étrange donc (plus d'infos ici : https://pamolico.wordpress.com/2019/05/26/lart-ne-vaut-rien-mais-rien-ne-vaut-lart-marcher-jusquau-soir-lydie-salvayre/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Mon avis est partage sur cette lecture
J ai apprecie certains passages mais dans l ensemble j'ai été déçue
Peut-être j'e attendais trop.
Ce livre m'a appris beaucoup sur Giacometti dont j ai fais plus ample connaissance en allant sur internet.
Je pense que ce que je n ai pasaime est le ton caustique du roman.
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Marcher jusqu'au soir m'a intéressée mais ne m'a pas plu.
Intéressant tout ce qui concerne les oeuvres de Giacometti et en particulier « L'homme qui marche », que ce soit dans les descriptions ou les analyses de la signification de l'oeuvre artistique, de même que la biographie du sculpteur et peintre qu'elle esquisse rapidement vers la fin après en avoir évoqué quelques épisodes auparavant ; intéressant aussi tout le questionnement de l'artiste sur l'échec, sur la mort, et le rapport de l'art et la mort. Mais le texte comporte bien d'autres aspects. A l'origine la possibilité pour la romancière de passer une nuit entière au Musée Picasso à l'occasion d'une exposition jumelée Giacometti/Picasso. Pour originale qu'elle soit, et rare, l'expérience est-elle si enrichissante que cela ? Il faut croire que non puisqu'elle l'aborde avec mauvaise humeur et qu'elle n'en tire rien de particulier, sinon un malaise qu'elle souligne en répétant une bonne dizaine de fois qu'elle est mal installée, assise, allongée sur son lit de camp avant de conclure au matin qu'elle « décampe ». Tout ça pour ça ?
Pas tout à fait parce que c'est surtout l'occasion de parler d'elle, de ses révoltes et de ses états d'âme. A priori rien de scandaleux à cela mais je la trouve poseuse et pas toujours cohérente. le texte commence par un violent réquisitoire contre les musées, qu'elle réitère p. 201. Si elle les déteste tellement pourquoi continue-t-elle à les fréquenter et surtout pourquoi accepter la proposition qui lui est faite ? Les récits de son passé montrent son intelligence, son mérite à être devenue ce qu'elle est en sortant d'un milieu très modeste et d'origine étrangère. Manifestement il s'agit d'une femme brillante et talentueuse. Elle était psychiatre avant de se lancer dans une carrière littéraire où elle est reconnue.
Mais je n'aime pas sa façon de s'exprimer. Elle semble survoltée en permanence usant et abusant de répétitions, d'anaphores, de phrases qui n'en finissent pas… et tout cela au service de sa révolte contre le marché de l'art… Quelle dérision ! Son écriture est emphatique, parfois pédante (à propos du dévouement de Diego à son frère « je pourrais presque parler d'oblation si je ne redoutais sa valence religieuse ». Est-ce pour compenser qu'elle utilise quelques grossièretés ou des familiarités qui tombent comme des cheveux sur la soupe ? Par exemple qu'elle écrive que ses parents « parlaient le français comme des vaches espagnols » est insupportable sous sa plume car elle ne peut pas ignorer que la formule n'a aucun sens. Ses choix relèvent de la posture, voire du snobisme. Elle s'écoute écrire et c'est dommage !
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Ce petit livre est à la fois plus grand et surtout plus puissant qu'il n'y paraît au début. Lydie Salvayre a accepté sans enthousiasme de passer une nuit seule au musée Picasso à l'occasion d'une exposition dans laquelle figure la sculpture de Giacometti : L'homme qui marche. Avec une langue directe, qui ne se refuse pas quelques grossièretés, devant la sculpture qui la fascine elle évoque , ses origines espagnols, son enfance, la brutalité de son père, ses difficultés d'expression à l'oral, notamment dans les médias, mais qu'elle compense par sa verve à l'écrit. Elle aborde son rapport à l'art, plus largement à la culture, son rejet pour les milieux culturels. Elle explique pourquoi elle n'apprécie pas les musées, à la fois concentration de visiteurs et concentration d'oeuvres éloignées de leurs lieux de création. Selon elle, l'art devrait être vu dans la vie. A travers le travail de Giacometti et sa personnalité, elle analyse les difficultés de la création artistique, qui se construit parfois sur l'échec, au bord du gouffre, dans lequel peintre, sculpteur ou écrivain doivent lutter pour ne pas tomber. Puis elle aborde l'intime, " L'homme qui marche " marche-t-il vers sa mort? Est-il là pour lui ouvrir les yeux? En tout cas, dans de très belles lignes, elle nous rappelle, et, nous montre par son exemple, qu'il ne faut jamais renoncer à se battre contre cette fin qui nous attend tous, afin de la tenir la plus éloignée possible. A l'inverse de Giacometti qui construisait son oeuvre sur l'échec, elle montre combien Picasso était positif, les couleurs de ses toiles en témoignent, il rejetait l'idée de la mort. Il faut noter la superbe histoire de la chienne Nana qui est un rayon de bonheur dans ce livre d'une femme écorchée par la vie, mais passionnée et passionnante.
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Lydie Salvayre livre un ouvrage insolite. Elle partage avec le lecteur l'expérience inattendue que lui a proposé le musée Picasso: passer une nuit en compagnie d"oeuvres illustres, notamment celles de Giacometti et Picasso.

Son témoignage offre une belle palette de réflexions sur l'art et sa place dans la vie des hommes.
Atteinte d'un cancer, la mortalité humaine saute aux yeux de l'auteure à force de contemplation d'oeuvres immortelles.
Giacommetti et Picasso nous sont présentés, particulièrement le premier. Lydie Salvayre dresse le portrait d'un artiste génial et d'une humilité saisissante, qui sculpte le peu, le banal, le misérable, le vrai.

L'écriture est souvent alambiquée mais c'est parce que l'auteure joue avec la langue, cela freine la lecture par moments mais est particulièrement jouissif à d'autres.

Un essai expérimental très particulier, à lire pour découvrir l'impétuosité littéraire de Lydie Salvayre ou s'interroger sur la place de l'homme dans l'art et de l'art dans le quotidien.

#NetGalleyFrance #MarcherJusquauSoir #LydieSalvayre
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