Le meunier d'Angibault

Je l'ai déjà écrit, mais ouvrir un roman de George Sand, c'est retrouver un décor souvent familier. Dans ce roman, on retrouve donc la beauté décrite comme simple car naturelle - et naturelle car simple - de la campagne berrichonne, parsemée de bois, de cours d'eau et de champs. de même, les paysans sont décrits comme de braves gens, pas des saints car ils bavardent, marchandent, boivent un peu, mais généreux, travailleurs, chastes. Comme dans tous les livres de Sand, on ne tremble guère pour les héros, car on sait que malgré les obstacles, les amoureux réussiront à se marier, et que tout finira bien - même si ce n'est pas toujours le cas, et qu'il peut y avoir des passages ou des histoires très noires. le plus souvent, il n'y a pas de véritable antagoniste, ou en tout cas, ce n'est pas un "grand méchant" : ici, la mère Bricolin crie fort mais tient au bonheur de sa fille, Bricolin pense d'abord à ses intérêts d'argent, mais aime quand même ses enfants...
Cependant, l'originalité de ce texte par rapport à d'autres de George Sand tient dans sa dimension quasi politique - présente aussi en parti dans la Ville noire. Je dis "quasi" politique, car les idées de Lémor et de Marcelle ne sont qu'ébauchées, elles ne sont pas entièrement théorisées. D'ailleurs, les personnages le disent eux-mêmes, leur doctrine est encore à écrire. C'est une forme de socialisme catholique qu'ils rêvent, où les biens de tous profiteraient à tous, faisant disparaître la misère. Un beau rêve, utopique, qui rend Lémor assez insupportable, car il théorise trop, et reste dans ses chimères et ses pleurs au lieu d'agir ; au moins, Marcelle agit, se dévoue, se remue même, pour son fils et pour son amour. Grand Louis est un personnage plus intéressant, car lui, il pratique directement l'assistance au plus faible.
Si le dénouement des histoires d'amour est prévisible, le récit du Mendiant et la présence de la folle apportent quelques touches de noirceur qui permettent de densifier le récit, et donc d'en faire quelque chose de moins "fleur bleue" trop tendre que j'aurais moins apprécié.

Livre trouvé par hasard et lu une journée d'ennui...et agréable surprise ! J'ai retrouvé avec joie le style de G Sand , bon moment d'évasion grâce a une belle écriture de cette grande dame ...Le roman raconte la vie dans la campagne berrichonne au XIXème siècle. Il condamne la puissance de l'argent, qui joue un rôle central dans tout le livre. L'argent fait perdre toute morale ou contrarie les amours, notamment les mariages. Marcelle doit sacrifier sa fortune pour se conformer aux idées socialistes de Lémor qu'elle aime. le meunier d'Angibault se désespère d'être trop pauvre pour se marier avec Rose. Enfin, Bricoline est devenue folle après un chagrin d'amour causé par l'avarice de son père. Un seul bémol : le livre est parfois trop moralisateur et caricatural dans sa peinture des classes sociales. Il lui reste un charme rétro et une autre vision du monde : c'est dépaysant !
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