Rester conscient de la chance qu'on a d'être en vie, profiter de tout ce qui reste, de chaque minute, c'est le meilleur moyen d'honorer la mémoire de nos disparus.
Vous savez, Chloé, aucune mère n'est parfaite. Il n'y a pas un parcours unique. Il y a autant de façons de vivre les différentes étapes de la maternité, autant de façons d'être mère qu'il y a de femmes.
En 1960, les femmes n'avaient pas le droit de travailler sans l'autorisation de leur mari, ni même d'ouvrir un compte en banque. Une tolérance était accordée aux femmes seules comme moi, qui n'avaient d'autre choix. Mais la plupart du temps, nous autres individus de sexe féminin restions cantonnées à certains emplois.
Je suis récemment tombée sur un reportage rediffusé par TF1, dans lequel un homme - représentatif de la pensée de l'époque - affirmait sans sourciller : « Les femmes ont des qualités très particulières. Elles sont capables de réaliser des travaux extrêmement répétitifs qui lassent les hommes. Comme de mettre des enveloppes sous bande. » De nos jours, une telle pensée archaïque susciterait des vagues d'indignation. En 1960, ce commentaire était la norme.
P 147-148
Rester conscient de la chance que l'on a
d'être en vie,
profiter de tout ce qui reste,
de chaque minute,
c'est le meilleur moyen d'honorer la mémoire
de ses disparus.
p 134
Et soudain, je comprends que mon bonheur est là. Dans ces petits riens. Ma vie est insignifiante, une poussière sans aucune importance à l'échelle de l'univers, mais c'est la mienne.
Est-il possible de construire son propre avenir en occultant les zones d’ombre de sa famille ? Et si l’un des maillons de la chaîne atavique ressentait confusément qu’il y a, quelque part, quelque chose de l’ordre de la transmission, qui l’empêche d’avancer ?
(Page 110)
Je sors dans la rue, prends une grande inspiration.
Je me sens joyeuse, plus légère.
Je ne pensais pas qu'on pouvait prendre autant de plaisir à traiter quelqu'un de raclure de bidet. On devrait faire ça plus souvent.
Et soudain, je comprends que mon bonheur est là. Dans ces petits riens.
Ma vie est insignifiante, une poussière sans aucune importance à l'échelle de l'univers, mais c'est la mienne.
Elle ne s'apitoie pas sur son sort, non, elle est bien trop consciente de la chance qui a été la sienne, tout au long de sa vie. Mais elle est également très consciene d’avoir été, sous bien des aspects, une femme empêchée.
(page 237)
Hier, allongée dans l’herbe fraîche, j’ai compris que se confronter aux blessures pouvait permettre de les apprivoiser, les faire siennes, les assumer.