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Critique de zohar


« Enfance » de Nathalie Sarraute est une autobiographie à deux voix !

La première appartient au « je ». La « VOIX NARRATRICE » (c'est-à-dire l'enfant, la voix instinctive, et candide) qui tente de rassembler les souvenirs de ses onze premières années, en explorant et analysant, à la fois des sensations éprouvées et des émotions restées informulées pendant son enfance (sa première rédaction scolaire, la séparation de ses parents, l'attitude de sa belle-mère, l'indifférence maternelle, sa vie à Paris).

Quant à la deuxième voix, elle correspond au double de la narratrice et joue un rôle de conscience morale. La « VOIX CRITIQUE », (c'est la conscience adulte de l'écrivain).
Cette seconde met en garde la première voix contre les risques d'une telle entreprise (parler de soi) ou, au contraire la pousse à l'approfondir, mais sous l'égide de la vigilance et de la réflexion pour déjouer les pièges traditionnels de l'autobiographie.
En d'autres termes, il faut éviter de compenser les défauts de la mémoire par des inventions artificielles, ou par des « raccords » et « replâtrages » des souvenirs.
La deuxième voix est garant de l'authenticité et de la véracité des propos, en introduisant le soupçon, le doute pour une meilleure sincérité des formulations.

« Enfance » ouvre ainsi la voie à une nouvelle conception de l'autobiographie marquée par la psychanalyse. L'auteur-narrateur effectue le travail de remémoration à travers le récit à deux voix, en suivant l'importance qu'ont les évènements dans la mémoire et en recherchant les tropismes : « Ce sont des mouvements indéfinissables, qui glissent très rapidement aux limites de notre conscience ; ils sont à l'origine de nos gestes, de nos paroles, des sentiments que nous manifestons (…). Ils me paraissaient et me paraissent encore constituer la source secrète de notre existence (écrit-elle, dans la préface de son essai, « l'Ere du soupçon »).
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