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Critique de Darkcook


Lue l'année dernière. J'avais adoré Les Séquestrés d'Altona, et voulais me plonger plus avant dans le théâtre de Sartre. Cette pièce relativement peu connue m'intéressait par son titre, je pensais avoir affaire à une sorte de grand dialogue entre le mal et le bien, mais ce n'était pas tout à fait ça. La quatrième de couverture indiquait déjà qu'on aurait un nouveau personnage à la Frantz des Séquestrés d'Altona, Goetz, en permanent questionnement sur lui-même, rien ne pouvait me ravir davantage.

Cette pièce traite vraiment de la question du mal et du bien sur la Terre, comment se situer, pourquoi les accomplir l'un et l'autre... On est loin d'un texte théologique hermétique, c'est ce qu'il y a de bien avec Sartre, son athéisme bien connu évite les références christiques érudites. L'évolution de Goetz, comme celle de Frantz, est celle d'un Hamlet, il se cherche constamment. D'abord monstre sanguinaire, pour incarner le mal absolu sur Terre, il devient ensuite le bien, surtout par amour pour Catherine mais aussi parce que justement, personne n'incarne le bien désintéressé et sincère sur Terre. Sauf que ce dernier constat, très fort, engendre son échec : il ne provoque que méfiance, haine et cruauté autour de lui. C'est bien connu, on profite toujours des plus gentils, plus généreux que soi... Et cela nous mène évidemment à la conclusion de la mort de Dieu, l'inutilité, la vacuité des actes sur Terre dans la perspective d'une portée divine.

Le théâtre de Sartre n'est vraiment pas aussi austère que le reste de son oeuvre, ou du moins, que la réputation du reste de son oeuvre. Ç'est proche de Shakespeare, mais désenchanté, et avec moindre sublimation.
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