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« le diable et le bon dieu », une pièce en trois actes présentée pour la première fois au Théâtre Antoine le 7 juin 1951.
J'ai coutume de dire que pour ma part, je trouve le théâtre de Sartre plus intéressant que le reste de l'oeuvre… Je dois dire que me replongeant dans « le diable et le bon dieu » afin de rédiger cette modeste chronique, je suis bien obligé de reconnaître que cette pièce ne fait pas partie de mes préférées. Et pourtant…

On est dans l'Allemagne du XVIe siècle, lors de la révolte des paysans contre l'Église.
Goetz, le personnage principal - interprété par Pierre Brasseur lors de la création de la pièce - a participé à la rébellion à Worms, en Rhénanie-Palatinat, puis l'a trahie ... Désobéissant aux ordres du clergé, il décide de raser la ville. Pourquoi ? Pour faire le Mal et défier le bon dieu…
Le curé Heinrich - Jean Vilar à l'époque - réussit habilement à convaincre Goetz que le Bien est plus difficile à faire que le Mal. Il en résultera une série de catastrophes…

On le voit, un thème alléchant … Par contre, que la lecture de cette pièce est difficile. Bienheureux, les personnes qui ont pu la voir à sa création avec pierre Brasseur et Jean Vilar.
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Cette pièce se passe dans une Allemagne pseudo-historique, au tout début du protestantisme, à l'époque où l'Eglise catholique plutôt riche affrontait des protestants populistes et exaltés. le personnage principal, Goetz, est au début méchant et fier de l'être, qui défie Dieu, et après qu'on lui a dit que c'était plus difficile, il décide de faire le Bien, sur un pari... Mais il y a plein de personnages, et tous sont confrontés à la relativité du bien et du mal, tous sont forcés de "pactiser", de faire des compromis, de s'interroger sur ce que sont exactement le bien et le mal, dans un cadre personnel ou politique, et surtout sur le rôle de Dieu et du diable là-dedans.

J'ai donc beaucoup aimé. Les réflexions sont très interessantes, mais les personnages ne s'effacent pas pour autant derrière les idées : ils ont de la présence et leurs confrontations ont beaucoup de force.
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Entre le bien et le mal, comment choisir son camp ? le Diable existe-t-il sans l'existence de Dieu ? Dieu s'intéresse-t-ils aux hommes ? Et l'homme ne doit-il pas s'affranchir de sa croyance en Dieu pour choisir son propre chemin ?.
Une pièce en 3 actes pour dénoncer le manichéisme, ce faux dilemme entre le Bien et le Mal et qui s'achève par la déchéance de leur incarnation Dieu et le Diable pour conclure à la seule liberté de l'homme.
C'est toute la philosophie existentialiste et l'athéisme de Sartre qui s'exprime dans cette pièce qui a pour contexte l'Allemagne du xvie siècle, lorsque des paysans se révoltent contre l'Église.
Nasty dirige l'armée populaire et convaincu que l'archevêque dispose de grains, ordonne la prise de l'église, contre les supplications d'Heinrich, un modeste curé qui soutient les paysans mais qui refuse cette attaque.
L'archevêque assassiné, Heinrich se voit confier la clef qui peut permettre à l'armée de Goetz, un bâtard d'une famille noble, de rentrer dans Worms. Heinrich doit décider de laisser les paysans tuer les prêtres ou de laisser entrer Goetz qui veut raser la ville par simple envie de faire le Mal et de défier Dieu.
Puis Goetz par défi à Nasty, décide de se consacrer uniquement à faire le Bien : il distribue ses terres aux paysans, cela déclenchera une guerre ; il se fait le prophète de l'amour, ses adeptes non-violents mourront en martyrs.
Alors, il se retire dans la forêt où il mène une vie d'ermite fou, jusqu'à la visite de Heinrich qui vient juger de sees actes. Goetz, conscient de son échec dans la quête de l'Absolu, affirme que Dieu est mort et que l'homme est seul.
Une pièce qui permet de s'imprégner de la philosophie sartrienne.
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Et si le bien était plus difficile à faire que le mal ? C'est la question que pose Jean-Paul Sartre dans la pièce de théâtre "Le Diable et le bon Dieu" en 1951.
Pour cela il dresse le décors dans une ville allemande du 16ème siècle.
Alors que l'époque de la Renaissance est marquée par les rébellions de paysans contre l'Eglise, le terrible et sanguinaire Goetz assiège la ville de Worms avec son armée. Il est bâtard d'une mère noble et d'un paysan et se venge en prenant un plaisir fou à faire le mal, les vies humaines n'ayant aucun sens à ses yeux. D'ailleurs, allié avec l'Archevêque, il n'hésite pas à provoquer la mort de son frère Conrad, l'héritier légitime. Pourtant, au moment où il souhaite anéantir la ville, le prêtre Heinrich lui dit qu'il est incapable de faire le Bien. Par défi, il décide d'être profondément humain pour tester la réaction des hommes.
J'aime beaucoup Sartre et son théâtre engagé et cette pièce propose une réflexion intéressante sur le Bien et le Mal, même si l'approche est un peu complexe. Il faut dire aussi que Sartre n'oublie pas les personnages féminins bien que leurs rôles soient secondaires. Il ne me reste plus qu'à voir cette pièce jouée au théâtre mais j'ai l'impression qu'elle est rarement montée même si Daniel Mesguich l'a fait en 2001 pour fêter le cinquantième anniversaire de la mort de Louis Jouvet, son premier metteur en scène.


Challenge Nobel illimité
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Lue l'année dernière. J'avais adoré Les Séquestrés d'Altona, et voulais me plonger plus avant dans le théâtre de Sartre. Cette pièce relativement peu connue m'intéressait par son titre, je pensais avoir affaire à une sorte de grand dialogue entre le mal et le bien, mais ce n'était pas tout à fait ça. La quatrième de couverture indiquait déjà qu'on aurait un nouveau personnage à la Frantz des Séquestrés d'Altona, Goetz, en permanent questionnement sur lui-même, rien ne pouvait me ravir davantage.

Cette pièce traite vraiment de la question du mal et du bien sur la Terre, comment se situer, pourquoi les accomplir l'un et l'autre... On est loin d'un texte théologique hermétique, c'est ce qu'il y a de bien avec Sartre, son athéisme bien connu évite les références christiques érudites. L'évolution de Goetz, comme celle de Frantz, est celle d'un Hamlet, il se cherche constamment. D'abord monstre sanguinaire, pour incarner le mal absolu sur Terre, il devient ensuite le bien, surtout par amour pour Catherine mais aussi parce que justement, personne n'incarne le bien désintéressé et sincère sur Terre. Sauf que ce dernier constat, très fort, engendre son échec : il ne provoque que méfiance, haine et cruauté autour de lui. C'est bien connu, on profite toujours des plus gentils, plus généreux que soi... Et cela nous mène évidemment à la conclusion de la mort de Dieu, l'inutilité, la vacuité des actes sur Terre dans la perspective d'une portée divine.

Le théâtre de Sartre n'est vraiment pas aussi austère que le reste de son oeuvre, ou du moins, que la réputation du reste de son oeuvre. Ç'est proche de Shakespeare, mais désenchanté, et avec moindre sublimation.
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C'est une piece de théatre que je viens en quelques jours de relire Attention!!

Le titre de ce chef d'oeuvre ! oui je dis bien "chef d'oeuvre" , nous guide de ce qu'il va y avoir
le problème de la nature humaine, de Dieu et du Diable, et de la question
« le Bien est-il possible ? »
une pièce incroyable avec une histoire décapante par le texte et par la trame de l'histoire ,
Toutes les pièces de Sartre sont engagées et celle ci encore plus que les autres car on dirait
que Sartre s'adresse à Dieu qu'il le met au défi . ' C'est mon point de vue )

passionnante et intéressante cette pièce de théatre .a une qualité du texte
qui engage d'aller voir cette pièce de théatre plutôt que de la lire ,
ou bien la relire encore , les puissantes réflexions sur Dieu, sur le Bien, le mal ,la question
« le Bien est-il possible ? » est posée à qui ? a Dieu!!!
sur le Mal et sur l'Homme ! Un débat serait le bienvenu !!
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Peut-être a-t-elle mal vieilli, peut-être était-elle trop moralisante, en tous cas, cette pièce a disparu du répertoire, et bientôt des mémoires. Dans la mienne, elle n'a plus beaucoup de place!
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Il me faudrait peut-être voir une représentation de cette oeuvre pour l'apprécier, parce qu'à la lecture ce fut un véritable calvaire. Mais je ne crois pas que beaucoup de metteurs en scène s'y aventurent. Peut-être aussi devrais-je lire une étude analytique de l'oeuvre pour comprendre son enjeu, mais l'intérêt et la valeur d'un texte ne sont-ils pas de cotoyer l'universel et donc d'être accessible par le plus grand nombre?
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Je suis de celles qui pensent que les idées philosophiques de Sartre passent mieux dans son théâtre ou ses romans que dans ses ouvrages théoriques. Peut-être y est-il moins exhaustif mais il y est à coup sûr plus pédagogue. L'histoire de Goetz est d'abord pour moi l'histoire d'une métamorphose, contrainte puis inconsciente. Cette insensible mue est magnifiquement accompagnée par les répliques de Goetz. Au lieu de nier l'existence du bien et du mal, Jean-Paul Sartre insiste sur ces deux termes (avec majuscules)comme deux pôles opposés mais indissociables. Les actions de Goetz ne se font pas par delà bien et mal mais entre bien et mal. le personnage porte l'un et l'autre en lui du début à la fin de la pièce ; l'un et l'autre s'expriment dans ses actions ou dans les conséquences de ses actions. Au début de la pièce, Goetz est mauvais pour des raisons accessoires et sans parvenir à faire du monde un empire du mal. de même, sa conversion au bien n'a pas de fondement et ses conséquences sont médiocres voire néfastes.
Bref, l'argument de la pièce est connue et je ne suis pas assez calée pour en exposer tous les ressorts ... Ce qui m'a passionnée dans ce texte, c'est d'utiliser le théâtre (donc un temps court) pour exposer cette totale métamorphose. le personnage de Goetz m'a toujours fait penser au personnage de Rodrigo Mendoza dans le film Mission de Roland Joffé mais peut-être est-ce hors sujet ...
Je crois que cette belle pièce n'est malheureusement plus très jouée de nos jours. Sa lecture demeure édifiante et nourrit la réflexion.
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Pièce complexe de Sartre dans laquelle on pourrait croire qu'il veut régler ses comptes avec Dieu. le bien et mal, quelle différence? Vanité de l'un et de l'autre dans la philosophie nihiliste de Sartre qui a tout de même besoin de Dieu pour le crucifier vainement encore. Très belle oeuvre, à fond sartrienne, que l'on ne peut qu'admirer même si on ne partage pas les idées de cet auteur génial dans ses ambiguïtés.
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