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4,54

sur 2299 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Avec L'arabe du futur 4, je me suis libéré de mon secret de famille." Riad Sattouf.

Dans les premiers tomes, Riad avait une certaine fascination pour son père, dans ce dernier tome, il n'en a plus...
L'intolérance, la racisme, la violence sous le prisme de l'humour et un catharsis pour un petit garçon qui découvre la vie quotidienne, en Syrie!

"Mon père ne me manquait pas, mais je pensais souvent à lui. Que faisait-il en Arabie Saoudite?"

C'est une autobiographie de l'enfance de Riad Sattouf. Il imagine son père râler, là bas, sans argent ( "Je suis docteur à la Sorbonne" et faire la manche, pour survivre.)
Et si son père se faisait couper la main ou décapiter, pour vol ou pour meurtre ?

Mais surprise! Son père est revenu, sans prévenir, en exhibant une fausse montre en diamants ( cadeau d'un membre de la famille Saoudienne?)

Et ce père encombrant, qui glorifie Saddam Hussein, veut farcir la tête de son fils, de thèses racistes, sur les Juifs et sur la grandeur de la Nation Islamique...

Pire, il embarque la petite famille, pour un retour en Syrie, dans un petit village près de Homs. Et c'est la désillusion complète, face aux mensonges et agissements de ce père adoré...

Riad ne comprend pas la langue arabe, ni la prière, ni l'obligation du pèlerinage à la Mecque...

Ce père qui lui recommande de ne pas se marier avec une Française, ( Riad a 11 ans, et sa maman est bretonne!) mais avec une Syrienne...
- Elles te suivront PARTOUT, sans jamais plaindre. Elles t'obéiront. PARTOUT"...

A l'école, Riad se fait voler son sandwich, par Maher, un petit arabe qui le menace avec un morceau de verre effilé... Et la maîtresse n'ose pas intervenir !

La maman de Riad veut demander le divorce, alors le père va... Mektoub: c'est le destin!
"Ma vie est liée au dessin." Interview de Riad Sattouf, Le Figaro.fr

L'Arabe du futur est traduit dans 15 langues (700 000 exemplaires vendus ) mais les pays arabes ne veulent pas du tome 3 et 4...
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"Al-maktoub", "Al-qadr"[القدر] ou les (très) sales tours du Destin...

Le père du petit Riad (désormais ado) vire gros bourrin ; avec ses représentations à trois balles, on le sent mûr pour rejoindre les rangs des "Frérots" [Frères musulmans] ou des futurs "daëchiens" [à cervelle-format-pois-chiche-sonnant-bien-creux-dans-leur-triste-calebasse]...

Bref, Riad souffre en silence.

Et le lecteur, lui, compatit.

L'auteur ne fait pas de cadeau à son daron et n'enjolive point la "connerification" (peu glorieuse et très sournoisement progressive) du mental paternel...
Le Père vire à Le Pen... (version salafiste)
La faute à un trop long séjour en Arabie Saoudite (où Mme Sattouf - avec infiniment de bon sens - refuse de l'accompagner...).

C'est clair désormais :
"L'Arabe du futur" sera Riad.
"L'Arabe qui déconne" sera son père.
Et leurs chemins semblent devoir - sans doute irrémédiablement - se séparer...
Et tout le monde ("Un Pôpa, une Môman et leurs trois z-enfants" comme disent les ceusses de "La-manif-pour-Tous") souffre comme un chien.

La maladie de la mère.
L'incroyable gentillesse du grand-père maternel (Charles, qui ressemble à Jacques Chirac) : Riad casse la vue en stéréo - en verre - où l'aïeul avait dix ans... Le grand-père oublie de le gronder.
La fin de l'enfance.
Les humiliations successives.
La cruauté "normale" de ce monde.

Le ton est évidemment beaucoup moins léger que dans les 3 tomes précédents (Riad enfant) qui avaient tous un beau parfum nostalgique et "fonctionnaient" avec un humour magnifiquement pudique, tendre et cruel... et surtout efficace.

Allons, puisqu'on vous dit que "L'Arabe du futur" (tomes 1, 2, 3, 4... et bientôt 5 !) sera LE chef d'oeuvre littéraire et graphique de ce début de (pourtant bien sinistre) XXIème siècle.

(S'il vous plaît, croyez-nous : nous n'exagérons point. :-D)

Avec quel talent vous nous charmez, Riad SATTOUF ! Merci à vous... et à toute votre famille (y compris bien sûr votre papa) de vous avoir conduit à "être" ce que vous êtes : un artiste unique au monde.
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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Tome 4. Notre petit bonhomme partage toujours sa vie entre la Bretagne et la Syrie. Cela semble toujours la même chose et pourtant c'est toujours aussi frais et de plus en plus prenant. Les cheveux foncent, tandis que l'amour de ses parents ne tient plus qu'à un cheveu. Toujours gênée par son père, qui a pourtant fait de hautes études, et qui a des réflexions d'idiot. Riad grandit et commence sérieusement à s'intéresser à la chose, poussé par un grand-père truculent. le drame de la fin donne envie de vite savoir la suite. de mieux en mieux au fil des tomes.
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C'est toujours un plaisir de suivre l'évolution de Riad et sa famille. Il grandit Riad, bientôt le collège .Mais cette fois, c'est en France que les études vont se poursuivre , la maman en ayant sa claque du bled syrien et ne voulant pas suivre le père en Arabie Saoudite.

Ce sont les mêmes thématiques, les mêmes procédés graphiques mais c'est toujours aussi bien. Et l'on partage toujours les odeurs !
L'arabe du futur , ou comment tout dire à travers une famille qui se présentait comme un modèle de mélange des cultures et qui apparait de plus en plus comme un échec.
Comment ne pas parler de la déshérence des déracinés, qui sont des juifs en Syrie et des PD en France ?
Comment ne pas évoquer le grand remplacement qui est traité ici, la haine entre les différentes souches arabes ou "l'intégrisme " voilé de la France profonde.
C'est drôle , intelligent, captivant.
Je file vers le tome 5 pour voir si le jeune Riad va enfin "pécho", pour le plus grand soulagement de son grand père !

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Le choc des cultures, qu'on pressentait dans les tomes précédents, arrive à son paroxysme : les parents se déchirent. La mère rentre vivre en France avec ses enfants ; elle y tombe malade, cancer. le père part enseigner en Arabie Saoudite où il se radicalise. Même quand ils se retrouvent, en France où en Syrie, la communication ne passe plus. Jusqu'au drame final !

Le dessin est toujours aussi simple et limpide. le propos se fait plus grave. Riad Sattouf met en parallèle les déchirements des adultes, que les enfants subissent, et les premiers émois amoureux de son adolescence. le texte reste clair, sans parti pris, factuel mais sans concession. On souffre avec le petit Riad et sa famille.

Si le sujet n'était pas aussi grave, j'aurais dit : "jubilatoire" !
Lien : http://michelgiraud.fr/2019/..
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Dans ce quatrième tome de « l'Arabe du futur », Riad a désormais 10 ans. Vivant avec sa mère et ses frères, en Bretagne près de leurs grands-parents, pendant que le père travaille désormais en Arabie Saoudite.
On constate que la vision du monde de Riad évolue, que ses horizons s'élargissent et que son regard envers son père a changé. Il est vrai que les changements constatés chez ce dernier ne le grandissent pas aux yeux de ses enfants et de son épouse.
Dans ce quatrième tome, on peut aussi découvrir le regard du jeune adolescent, plein de tendresse envers ses grands-parents et de nostalgie envers cette période où ses héros sont Tom Cruise et Conan le Barbare. Il y a les copains et commence à s'intéresser aux filles…
Le clivage entre les deux parents est de plus en plus net, et il semble difficile d'envisager un avenir commun pour ce couple qui n'a plus rien en commun, excepté leurs enfants.
Un album qui se termine avec un terrible coup de théâtre, et on n'a qu'une hâte : lire le tome 5.

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Ce quatrième tome qui couvre la période 1987-1992 est celui de l'adolescence de l'auteur Riad Sattouf qu'il va passer en Bretagne.

On en était resté avec un départ probable en Arabie Saoudite. Fort heureusement, cela ne va concerner que le père de famille qui obtient un poste de professeur dans ce merveilleux pays qui a compensé son amitié pétrolière avec les USA avec un peu plus de rigueur dans la religion afin de s'acheter une respectabilité au Moyen-Orient. Evidemment, ce sont les femmes qui ont payé le plus lourd tribut en étant déposséder de pas mal de droits élémentaires. On peut comprendre aisément que la mère de famille a préféré rester en France avec les enfants qui y sont scolarisés.

Le père devient de plus en plus religieux mais également raciste. Il déteste au plus haut point les juifs mais également les occidentaux et en tout premier lieu les français qui l'ont pourtant bien accueilli. Il pense que la vie est bien meilleure en Syrie ou en Arabie Saoudite alors que ces pays sont totalement fermés sur la liberté de penser autrement. Il en fera d'ailleurs l'amer expérience durant l'épisode de la première guerre en Irak en critiquant le cheikh du Koweït.

En réalité, on s'aperçoit qu'il se tourne vers la religion car il est en perpétuelle recherche de reconnaissance entre un frère qui l'avait brimé durant son enfance et une mère religieuse lui faisant des reproches incessants. Dans le village, il n'était pas du tout respecté malgré son statut de professeur. Idem sur son lieu de travail à l'Université. Cependant, en devenant un homme pieu appliquant strictement les règles du Coran, il apporte un autre regard et gagne petit à petit la confiance de ses semblables.

Cependant, il a construit sa vie avec une française ce qu'il semble regretter amèrement. Il dira que la femme syrienne est beaucoup plus obéissante car elle ne fait pas ce qu'elle veut. Je me rends compte que c'est un homme entièrement tourné sur lui qui préfère garder son argent que partager avec sa famille. La séparation avec son épouse devient inévitable car elle va commencer sérieusement à se rebeller surtout depuis qu'elle a pu échapper à un effroyable cancer sans son soutien.

Le modèle politique du père en France est Jean-Marie le Pen. Il est vrai qu'il appréciait déjà grandement Mouammar Kadhafi, Hafez-el-Assad ou encore Saddam Hussein dans les pays arabes. La mouvance est clairement d'extrême-droite et nationaliste. Il pense que le peuple est plutôt ignare et a besoin d'un dirigeant assez fort pour les mener sur le chemin de la dignité. On peut quand même s'interroger surtout venant d'un homme soi-disant érudit.

Je dois bien avouer que j'ai été extrêmement choqué par une scène pour le moins banale. le chien de la grand-mère fait la fête à toute la famille et il lui balance un coup de pied comme si de rien n'était en réponse à cet acte d'amour animal. Il déteste également les chiens qui dans sa bouche est synonyme d'insulte. Comment peut-on se comporter aussi mal et ne pas se remettre en cause ? Je trouve que la famille française a fait preuve de beaucoup d'indulgence à son égard.

Un mot également sur sa radinerie qui dépasse quand même l'entendement. Je veux bien qu'il pique l'argent que les enfants reçoivent en cadeau. Je veux bien qu'il utilise le téléphone de la grand-mère où il désire être rappelé quand il appelle sa famille d'Arabie Saoudite afin d'économiser le coût d'un appel. Mais comment peut-il donner si peu d'argent à une mère de famille élevant ses trois enfants alors qu'il aurait de quoi mieux les aider ? Oui, une attitude normale serait d'être scandalisé par ce type de comportement outrancier.

Les trois garçons ont gouté au mode de vie occidental et il n'y a pas photo. Certes, il y a également des imbéciles en France qui sont racistes mais c'est sans commune mesure avec le monde arabe. On se souvient de l'école élémentaire syrienne où les enfants étaient embrigadés contre tout ce qui pourrait s'apparenter à un juif. Notre auteur en a d'ailleurs vécu l'amer expérience, devant à chaque fois se justifier de ne pas l'être.

Les divergences de pensées et ce mode de vie à l'occidental aura eu raison de cette relation avec le père. Il y aura des moments assez forts dans ce déchirement. le style narratif de l'auteur fait que cela reste à la fois poétique et drôle. La vie peut être parfois assez complexe. On voit bien que l'auteur se contente de décrire les faits sans apporter une once de jugement afin de rester neutre. J'aime bien cette retenue qui fait dans la mesure.

La personne du père, vu au départ comme l'arabe du futur, est totalement haïssable. Certains y ont vu une oeuvre qui renforce les stéréotypes sur les arabes. Je ne pense pas qu'il faut le voir ainsi. L'auteur ne se dérange pas non plus pour taper sur le monde occidental qui n'est pas toujours clean dans son attitude.

La lecture est toujours aussi agréable grâce à un graphisme assez fluide. le trait est simple mais efficace. A noter également que les personnages sont assez expressifs.
Par ailleurs, l'auteur est sans complaisance pour lui-même ce qui le rend d'autant plus sympathique. On arrive à ressentir les choses qu'il a traversé.

Et que dire de cette fin qui plonge la famille dans un véritable drame ! Ce tome prend une tournure tragique que l'on refusait de voir arriver. le récit devient bouleversant et il a encore gagné en intensité. C'est tout simplement magistral. C'est ce qui fait d'ailleurs tout le charme de cette série qui a été plébiscité dans le monde entier (sauf le monde arabe curieusement). Je comprends désormais un peu mieux le succès de cette BD qui a contribué à amener un nouveau public au roman graphique.

C'est assurément un ouvrage de qualité, et un graphisme singulier qui fait que je ne regrette absolument pas mon achat. Pour l'instant, c'est le meilleur tome de la saga familial.

Au final, je dirai que c'est un tome de grande modernité qui parvient à imbriquer la petite histoire dans la grande ! C'est un incontournable, tout simplement !
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J'ai fini hier soir le tome 4 de l'Arabe du futur, j'ai essayé de faire durer sa lecture autant que possible et après avoir lu la dernière page, j'aimerais déjà connaître la suite.

C'est un des talents de Riad Sattouf : rendre le récit de sa jeunesse au Moyen-Orient aussi addictive qu'une très bonne série.

C'est quoi le super pouvoir de l'Arabe du futur tome 4 ?

Beaucoup de choses en fait, mais surtout avant tout, sa dimension dramatique encore plus forte que précédemment, sa densité, sa façon de faire évoluer les personnages (le père et la mère) à travers le regard de l'auteur enfant, l'éclairage que ce titre apporte sur l'oeuvre du dessinateur (les beaux gosses, retour au collège), son humour toujours présent, cette facullé géniale à garder un équilibre entre le rire et le pathos et cette chute terrible qu'on vous spoilera pas.


Ce tome dit aussi très bien cette jeunesse partagée entre Syrie et Bretagne (cela aurait été si tentant de se dire que le pire était en Syrie mais la violence envers la différence est tout aussi présente en France), cette double culture, pas simple pour construire son identité.

Et puis il y a ce coup de théâtre final qui laisse sans voix. Bref Riad Sattouf fait définitivement partie de mes auteurs préférés de bande dessinée.

Pour bien commencer cette nouvelle année, Lisez-le sans hésiter!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Riad va avoir dix ans, ses cheveux sont ondulés et châtains. Il rentre en sixième et ce sont les premières difficultés adolescentes.
Abdel a obtenu un poste d'enseignant très bien payé en Arabie saoudite. Mais Clémentine a refusé de le suivre dans ce pays où les femmes sont voilées et n'ont pas le droit de sortir seules. Clémentine doit faire vivre ses enfants avec ce que son mari lui envoie, elle cherche du travail, n'en trouve pas. Abdel verse désormais une grosse partie de son salaire sur un compte à Jersey. Un jour, c'est certain, il sera riche et n'aura plus besoin de travailler.
C'est le tome le plus dramatique, le père de Riad se rapprochant de plus en plus de la tradition et son comportement devient impardonnable. Clémentine décide de divorcer. Mais…
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J'avais bien aimé les premiers tomes, mais celui-là est de loin mon préféré !
On suit les aventures du petit Riad qui entre à présent au collège. le discours du père, docteur en histoire originaire de Syrie, est de plus en plus inquiétant : racisme, sexisme... On voit monter l'exaspération de la mère, originaire de Bretagne, et son éloignement progressif de son mari.
J'ai été captivée par l'histoire, j'apprécie toujours autant le dessin et le traitement de la couleur. Et la fin est juste choquante, je veux lire la suite !
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