Je suis inquiète pour un regard, un mot, un silence...mais je dis: "Vous êtes libre", car je ne veux pas qu'on reste par contrainte et je voudrais bien qu'on reste quand même.
L'amour est une connaissance qui conduit l'amoureuse, ou l'amoureux, au-delà de lui-même et de l'objet de son sentiment.
…La femme dira « oui, mon chéri » ; et quand elle sera avec ses amies, on l’entendra mêler sa voix au chœur universel qui répète orgueilleusement ces mots : « mon mari ». Elle met à prononcer ce mot un ravissement plein de superbe, étonnée qu’elle est d’être maintenant parmi l’élite qui peut dire « mon mari ». Chacune à l’envi renchérit sur ce que le « mari » fait, sur ce que le « mari » dit ; toutes les tendresses ou les reproches du « mari » sont dévoilées béatement, comme autant de joyaux apportés en offrande à la jeune femme À chaque question posée ou sujet abordé, on est sûr d’entendre : « Je demanderai à mon mari », ou bien « Mon mari m’a dit ». (p.41)
Dans la détresse, c'est parce-que je me sens que j'ai la force de continuer. Si tout change, si tout me fait mal, je suis moi avec moi-même. Pour que je me sois perdue, il aurait fallut que je fusse sûre de n'avoir plus besoin de moi.
Vous ne savez plus ce que c'est qu'être près de moi.
Je t'envoie un baiser dans l'air. Si tu m'aimes, je guérirai.
Vous pensez que Noël sera triste pour moi et vous voudriez me bercer. Oh ! non, je ne veux pas de vos caresses et Noël ne sera triste que si je le veux bien. J'ai froissé votre lettre et j'ai cru à une délivrance. J'ai, de ce geste, secoué vos caresses et l'enlisement dormeur du passé. Je me suis retrouvée agressive, prête à regarder bravement la vie sans vous: elle est neuve...ce qui s'y inscrira sera toujours la même chose; ce ne sera pas meilleur...ce sera attendre encore. Mais qu'aurais-je près de vous à continuer les simulacres d'une vie qui s'est éteinte ? Ce serait une religion sans foi; il me faut une autre foi: votre présence m'empêchait de la trouver. Je vais être gaie; vous n'aurez pas à me consoler. Noël ! (p.89)
Ne croyez pas que m'offrir l'amitié pour remplacer l'amour puisse m'être un baume ; c'en sera peut-être un quand je n'aurai plus mal. Mais j'ai mal ; et, quand j'ai mal, je m'éloigne sans retourner la tête. Ne me demandez pas de vous regarder par-dessus l'épaule et ne m'accompagnez pas de loin. Laissez-moi.
Je suis seule, mais pas plus seule aujourd'hui: moins peut-être. Ce soir, je sais que tout est cassé, et c'est presque un soulagement.
Il ne faut pas être absent de son bonheur.