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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
A la recherche de New Babylon est un livre époustouflant. J'avais déjà été séduit par le deuxième et récent roman de Dominique Scali « les marins ne savent pas nager » Dans chacun des deux ouvrages, l'auteure vous « envoie dans le décor »…. Ici ce sera celui du western.. On suit quelques personnages patibulaires qui se croisent de ville en ville, fiers ou désespérés; on y prêche le vrai, on y dit le faux. Bandits, révérends, justiciers, femmes en quête d'amour, prostituées, mariées: Bill, Aaron, , le Matador, Pearl… La somme des rencontres tisse une magistrale histoire.. le rythme est aussi effréné que les phrases sont courtes ….. Des aphorismes chatoyants et coruscants…. La lecture de ce roman est un pur bonheur…
Vais m'acheter une bible ou un colt: j'ai pas encore choisi !


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C'est dans le cadre de l'opération de Masse Critique que je me suis précipitée sur les deux western qui étaient proposés - je sais que ce genre ne remporte pas les suffrages mais chez moi, c'est tout l'inverse. J'ai appris en le recevant que l'auteure, Dominique Scali, est Québécoise et A la recherche de New Babylon son premier roman.

Et quelle claque ! Mon arrêt maladie m'aura permis de me plonger corps et âme dans ce western et de ne pas interrompre ma séance de lecture. New Babylon n'existe pas - enfin si, dans la tête d'un homme, Russian Bill, qui rêve de créer sa propre ville, où les duels seraient permis et où les hommes de loi auraient interdiction d'y pénétrer. Comme le dit l'éditeur, on y aurait le souffle coupé par la beauté des paysages et également par qu'on y finirait la gorge tranchée. Un endroit où le danger est sans fin, où chacun connaîtrait enfin sa vraie valeur.

Je savais que ça finirait comme ça.

Avec moi qui crève et vous qui regardez.

Ce roman est un drôle d'objet, il se divise ainsi : un prologue, situé à Paria, en 1881 où l'on y lit les mémoires d'un prédicateur silencieux, le vrai-faux Révérend Aaaron, dont les deux mains ont été tranchées puis plusieurs carnets : le premier raconte les dix pendaisons de Charles Teasdale, de 1860 à 1880 - attention, les chapitres se divisent en unité de lieu (et non de temps). La première pendaison de Charles eut lieu quand il avait douze ans, puis le garçon grandit et ne cesse d'être à nouveau pourchassé et condamné - mais la chance lui sourit. Il se découvre plutôt doué pour les combats à mains nues. Bientôt, Teasdale devient une légende. Mais ce n'est pas d'être un hors-la-loi qui lui plaît, Charles rêve d'autre chose.

Je n'ai pas appris grand-chose au cours de ma vie mais je sais que les idées les plus brillantes viennent en marchant et les plus horribles en dormant.

Le deuxième carnet raconte les trente mariages de Pearl Guthrie - où plutôt comment la réputation de cette femme aux multiples mariages a fait d'elle une légende dans l'Ouest. En dix chapitres, on découvre la vie de Pearl, une jeune femme de l'Est, rêvant de découvrir l'Ouest sauvage et d'épouser un homme bon. Un voeu pieu vous vous en doutez ! Sur sa route, elle croise le célèbre Russian Bill qui devient son époux pour le meilleur et pour le pire.

Le troisième carnet raconte les cent personnes qu'a tuées Russian Bill, encore une légende de l'Ouest me direz-vous ! 13 chapitres, treize lieux dont celui qu'il rêve de sortir de terre : New Babylon, c'est lui. le garçon se vante d'être un héritier des Romanov, il est si bavard qu'on doute de sa réputation et surtout d'avoir pu tuer autant d'hommes - les vrais durs ne sont-ils pas au contraire taciturnes ? Mais Russian Bill court après des chimères avec une telle volonté qu'il emporte tout sur son passage. Il rêve éveillé d'une ville sans foi, ni loi.

Le dernier carnet revient sur le fil conducteur de cette histoire : un vrai-faux ou faux-vrai Révérend, du nom d'Aaron, qui entre 1842 et 1881 va parcourir l'Ouest, et noircir des carnets entiers - l'homme se rêve écrivain et en croisant la route de Charles Teasdale, Pearl Guthrie ou Russian Bill, il croit tenir le sujet parfait. Mais ses héros ne comprennent pas qui est cet homme étrange, qui les suit d'une ville à l'autre, n'est jamais loin d'eux et leur promet monts et merveilles.

Il m'a sauvé de la potence pour aucune raison et y a personne qui a fait ça. C'est peut-être pour ça que je le déteste.

a la recherche BabylonUn épilogue tout aussi envoutant vient conclure ce roman. Voilà le western, à la fois décalé mais terriblement réaliste : l'auteure raconte le destin de ces hommes et de cette femme à la poursuite de leurs rêves, leur idéal : la liberté totale, des histoires à écrire (pour Charles et le Révérend), le rêve d'un beau mariage, ou d'une ville fantasmagorique à fonder. Ces rêves leur font parcourir les terres inhospitalières de l'Ouest, où la ruée vers l'or a eu vite fait de prendre fin et où des milliers d'autres avant eux se sont fracasser les dents. Mais dans ces déserts, tout semble possible aussi continuent-ils à y croire. Même si cela doit les mener à leur perte.

Une galerie de portraits farfelue mais terriblement humaine, je me suis attachée à Charles, ce beau gosse qui ne savait pas beau, usé et cassé avant l'âge, j'ai aimé Pearl, une des premières femmes qui osent s'aventurer seule et qui va découvrir le pouvoir des livres et que dire du fantasque Russian Bill qui à chaque personne croisée s'invente un nouveau passé ? Des portraits très attachants.

Un magnifique western dont j'ai encore énormément plaisir à écrire et à penser - un énorme coup de coeur pour moi ! Et quel tour de force pour un premier roman. Je pourrais encore partir m'aventurer dans ces terres sauvages avec Dominique Scali autant qu'elle le souhaite !

Mon seul bémol est la couverture - je préfère celle des Editions La Peuplade car celle-ci, présentant une sorte de cow-girl n'a rien à voir avec le roman.

Pour vous mettre l'eau à la bouche ...

Janvier 1866

Pour Charles Teasdale, le Nord et le Sud étaient des points cardinaux et le bleu et le gris, des couleurs. Des concepts trop lointains pour susciter chez lui la moindre émotion. Choisir un clan plutôt qu'un autre aurait été pour lui aussi absurde que de préférer Mars à Mercure.

Il avait seize ans, la ruée vers l'or était terminée, la guerre civile aussi, et le jeune Teasdale avait cessé de mentir sur son âge. Il avait aussi cessé de se chercher du travail dans les mines. Pas une fois on ne le vit les deux pieds dans une rivière en train de retourner du sable. Il vivait dans les villes champignons du Nevada, en satellite du monde minier. Quand une promesse de fortune se transformait en frustration, les prospecteurs allaient voir ailleurs, et les parasites dans son genre ne tardaient guère à les suivre.

Il changeait de nom dès qu'il changeait de ville. (...) Charles Teasdale arrivait toujours à provoquer l'autre, mais il était impossible de provoquer Charles Teasdale. Il ne se battait pas par pulsion, mais par fascination. Parfois il perdait. Alors il ouvrait les yeux sur un attroupement de témoins penchés vers lui. Un trou de lumière couronné de chapeaux hauts de forme.
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Un roman qui sent bon le whisky, la poussière et les règlements de compte. J'ai traversé cette oeuvre en moins d'une semaine et cette oeuvre m'a tout autant traversé. Avec À la recherche de New Babylon, on est quelque part entre Il était un fois dans l'Ouest et l'univers déjanté de Tarantino. On y croise tour à tour un révérend qui ne prêche jamais mais dit toujours "oui" aux confessions, un homme qui fut pendu à dix reprises, une femme mariée quelque trente fois et un cow-boy russe ayant tué cent personnes à lui seul. On y retrouve aussi des indiens, des mormons, des prostituées, un toréador, du sang, un peu d'amour, de l'humour et surtout, surtout, un grand talent d'écriture, car Dominique Scali ne fait pas dans l'esbroufe. Elle prend le temps de nous offrir des phrases finement ciselées, preuve qu'en écriture tout comme à New Babylon, il ne faut pas prendre les choses à la légère.
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La brûlure du soleil, la morsure de la poussière, les relents de whisky et de sueur, les longues chevauchées, le tonnerre des armes : ce roman est un western aux images dignes de Clint Eastwood. Ce grand ouest américain est admirablement dépeint, toujours avec le mot juste, efficace qui fait mouche comme le tir d'un as de la gâchette. La touche d'humour et les réparties impeccables ajoutent au plaisir de cette lecture qui nous balade de ville en ville, anecdote par anecdote.

Les cinq personnages principaux ne sont pas en reste ! Un révérend qui ne prêche pas, une vierge aux trente mariage, un matador déchu, un tueur aristocrate, et un pyromane boxeur : une galerie de personnages atypiques qui se croisent et se pourchassent en quête d'un idéal, de gloire, d'une ville à fonder ou d'un mariage respectable.

Pour un premier roman, c'est une vraie réussite qui coche tous les codes du genre et dont le verbe est parfait. Gros coup de coeur !
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